Interrogé sur la radio Europe 1 sur une possible "réaction de force" après les soupçons d'utilisation d'armes chimiques contre des civils près de Damas par le régime de Bachar al-Assad, M. Fabius a indiqué qu'une décision en ce sens "n'était pas encore" prise.
"Ce qui est évident, c'est que ce massacre a pour origine le régime de Bachar al-Assad. Alors après, il faut proportionner les réactions, mesurer, agir à la fois avec détermination et avec sang-froid et c'est cela qui va être arbitré au cours des jours qui viennent", a déclaré le ministre.
"Le président de la République (François Hollande) a dit que c'était un acte inqualifiable. Moi-même j'ai dit qu'il fallait une réponse forte. A partir de cela, nous allons déterminer ce qu'il faut faire. Les options sont ouvertes. La seule option que je n'envisage pas, c'est de ne rien faire", a poursuivi le ministre français des Affaires étrangères, rappelant que la France parlait "avec les uns et les autres", et citant les Etats-Unis et le Canada.
"Il y a un massacre chimique qui est établi, il y a la responsabilité de Bachar al-Assad, il faut une réaction, nous en sommes là. (...)Il y a un devoir de réaction", a affirmé le ministre.
M. Fabius a souligné que les enquêteurs de l'ONU qui pourront procéder à partir de ce lundi à des vérifications sur l'emploi d'armes chimiques, travailleront "dans des conditions très limitées". "Le problème est que leur présence est tardive puisque l'attaque a eu lieu il y a cinq jours maintenant et qu'entretemps, il y a eu des bombardements et que du coup, toute une série de signes peuvent disparaître", a-t-il dit.
Et puis, a-t-il ajouté, "il faut bien comprendre qu'eux n'ont pas la mission de voir qui est à l'origine de cette attaque. Donc c'est cela qui est préoccupant".
Interrogé sur la possibilité de contourner le Conseil de sécurité de l'ONU où la Russie et la Chine bloquent toute condamnation du régime syrien, le ministre a répondu: "dans certaines circonstances, mais il faut faire très attention bien sûr parce que la légalité internationale, ça existe".
Il a rappelé que la France souhaitait une modification de la taille du Conseil de sécurité en y faisant entrer d'autres pays représentatifs, pour modifier un équilibre datant de 1945.