Facebook évasif sur l'évolution des règles sur la vie privée


Mercredi 4 Avril 2018 - 13:00
Reuters


San Francisco - Le directeur général de Facebook, Mark Zuckerberg, a déclaré à Reuters être d’accord avec “l’esprit” de la réglementation européenne sur la protection des données personnelles, sans aller jusqu’à s’engager à en faire la norme sur l’ensemble de son réseau social au niveau mondial.


Facebook est sommé de tirer les leçons du scandale de détournement des données personnelles de millions d’utilisateurs en s’inspirant des règles européennes en matière de protection de la vie privée, qui doivent entrer en vigueur le mois prochain.

Dans un entretien téléphonique, Mark Zuckerberg a dit à Reuters mardi que Facebook préparait une version de cette directive européenne qui pourrait s’appliquer globalement, étendant certaines garanties européennes de protection de la vie privée au monde entier. Mais le milliardaire américain n’a pas voulu dire quels éléments ne seraient pas généralisés.

“Nous sommes encore en train de fixer les détails à ce sujet mais, dans les grandes lignes, dans l’esprit, cela devrait en reprendre la totalité”, a-t-il dit, sans plus de précisions.

Ces déclarations laissent entendre que les utilisateurs américains pourraient se retrouver plus exposés que les Européens alors que la colère n’est pas retombée aux Etats-Unis depuis que Facebook a reconnu qu’un cabinet de conseil britannique, Cambridge Analytica, avait récupéré illégalement les données personnelles de 50 millions de ses membres.

La General Data Protection Regulation (GDPR) européenne, qui doit entrer en vigueur le 25 mai, représente la plus profonde refonte des règles de protection de la vie privée depuis la naissance d’internet. Elle donne aux Européens le droit de savoir quelles données sont stockées et le droit de les faire supprimer.

Les groupes de pression poussent Facebook et ses concurrents de la Silicon Valley, comme Alphabet, la maison mère de Google, à appliquer ces règles au niveau mondial, sans grand succès.

Mark Zuckerberg a souligné mardi que de nombreuses règles inscrites dans la nouvelle directive européenne, y compris la possibilité pour les utilisateurs d’effacer toutes leurs données, étaient déjà prévues sur Facebook.

“Nous pensons que c’est une bonne occasion d’apporter ces avancées au reste du monde”, a-t-il dit. “La grande majorité de ce qui est exigé ici sont des choses que nous avions déjà depuis des années à travers l’ensemble du monde et pour tous.”

Lorsque la GDPR entrera en vigueur, les sociétés devront offrir à leurs utilisateurs “un droit à la portabilité”, autrement dit le droit d’emporter ses données avec soi. De même, Facebook et ses concurrents devront être beaucoup plus précis sur ce qu’il comptent faire des données personnelles et les utilisateurs devront donner leur consentement explicite.

Le non-respect de la réglementation débouchera sur des amendes pouvant aller jusqu’à 4% du chiffre d’affaires annuel.


           

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