Facebook a interdit lundi soir aux développeurs de logiciels d'utiliser la masse des données recueillies par le réseau social pour créer des outils de surveillance, mettant ainsi un terme à un processus qui avait déjà été exploité par la police américaine pour traquer des manifestants.
Les organisations de défense de la vie privée ont tancé l'an dernier Facebook, sa filiale Instagram, et son concurrent Twitter après un rapport de l'Union américaine des libertés civiles (ACLU) disant que les services de police américains avaient utilisé des données en matière de localisation et autres informations pour surveiller des manifestants à Ferguson et à Baltimore.
En réaction à ce rapport, les entreprises incriminées avaient alors interdit l'accès à leurs données à Geofeedia, le revendeur de données basé à Chicago qui a fourni les éléments à la police. Mais jusqu'ici les conditions d'utilisation de Facebook n'indiquaient pas de façon explicite l'interdiction d'un tel usage des données à l'avenir.
"Notre objectif est de rendre nos conditions d'utilisation explicite", a déclaré Rob Sherman, responsable de la protection des données personnelles chez Facebook, dans un message publié lundi sur le réseau social. Il n'était pas disponible dans l'immédiat pour un entretien.
Cette modification permettra de construire "une communauté où les gens peuvent se sentir en sécurité en faisant entendre leurs voix", a-t-il ajouté.
En 2014, la mort de Michael Brown, un jeune Noir de 18 ans, à Ferguson, dans la banlieue de St Louis, avait déclenché des émeutes et marqué le début d'un vif débat aux Etats-Unis sur les violences policières à l'encontre des minorités et, au-delà, relancé la question raciale.
Un an plus tard, c'est la ville de Baltimore, où la population noire est majoritaire, qui avait été secouée par de violentes émeutes en avril 2015 après la mort d'un homme noir, Freddie Gray, à la suite des blessures subies lors de son interpellation. UNE DÉCISION QUI AURAIT PU ÊTRE PRISE PLUS TÔT - ACLU
Dans un courrier électronique d'octobre 2015, un employé de Geofeedia se félicitait alors d'une "grande réussite" en matière de couvertures des manifestations survenues en 2014 à Ferguson, selon le rapport de l'ACLU basé sur les documents gouvernementaux.
Les représentants de Geofeedia n'ont pas pu être joints dans l'immédiat lundi. La société a travaillé avec plus de 500 agences gouvernementales, selon l'ACLU.
Le directeur général de Geofeedia, Phil Harris, a dit en octobre que la société s'engageait à protéger la vie privée et qu'elle travaillerait à renforcer les protections des droits civils.
Les principales plates-formes de réseaux sociaux, notamment Twitter et YouTube, le service vidéo d'Alphabet (maison mère de Google), ont pris des mesures ou mis en oeuvre des conditions d'utilisation similaires à Facebook, a déclaré Nicole Ozer de l'ACLU.
Cette dernière salue l'initiative des réseaux sociaux mais estime qu'ils auraient dû mettre plus tôt un terme à un tel usage de leurs données.
Malkia Cyril, directrice du Center for Media Justice, un organisme à but non lucratif qui s'oppose à l'utilisation par le gouvernement des médias sociaux pour la surveillance de la population, juge pour sa part qu'il reste des zones d'ombre sur la manière dont les réseaux sociaux vont appliquer leurs nouvelles conditions d'utilisation.
À l'intérieur des sociétés, "y aura a-t-il une volonté, sans la pression constante des activistes, d'appliquer ces règles?" se demande-t-elle.
Les organisations de défense de la vie privée ont tancé l'an dernier Facebook, sa filiale Instagram, et son concurrent Twitter après un rapport de l'Union américaine des libertés civiles (ACLU) disant que les services de police américains avaient utilisé des données en matière de localisation et autres informations pour surveiller des manifestants à Ferguson et à Baltimore.
En réaction à ce rapport, les entreprises incriminées avaient alors interdit l'accès à leurs données à Geofeedia, le revendeur de données basé à Chicago qui a fourni les éléments à la police. Mais jusqu'ici les conditions d'utilisation de Facebook n'indiquaient pas de façon explicite l'interdiction d'un tel usage des données à l'avenir.
"Notre objectif est de rendre nos conditions d'utilisation explicite", a déclaré Rob Sherman, responsable de la protection des données personnelles chez Facebook, dans un message publié lundi sur le réseau social. Il n'était pas disponible dans l'immédiat pour un entretien.
Cette modification permettra de construire "une communauté où les gens peuvent se sentir en sécurité en faisant entendre leurs voix", a-t-il ajouté.
En 2014, la mort de Michael Brown, un jeune Noir de 18 ans, à Ferguson, dans la banlieue de St Louis, avait déclenché des émeutes et marqué le début d'un vif débat aux Etats-Unis sur les violences policières à l'encontre des minorités et, au-delà, relancé la question raciale.
Un an plus tard, c'est la ville de Baltimore, où la population noire est majoritaire, qui avait été secouée par de violentes émeutes en avril 2015 après la mort d'un homme noir, Freddie Gray, à la suite des blessures subies lors de son interpellation. UNE DÉCISION QUI AURAIT PU ÊTRE PRISE PLUS TÔT - ACLU
Dans un courrier électronique d'octobre 2015, un employé de Geofeedia se félicitait alors d'une "grande réussite" en matière de couvertures des manifestations survenues en 2014 à Ferguson, selon le rapport de l'ACLU basé sur les documents gouvernementaux.
Les représentants de Geofeedia n'ont pas pu être joints dans l'immédiat lundi. La société a travaillé avec plus de 500 agences gouvernementales, selon l'ACLU.
Le directeur général de Geofeedia, Phil Harris, a dit en octobre que la société s'engageait à protéger la vie privée et qu'elle travaillerait à renforcer les protections des droits civils.
Les principales plates-formes de réseaux sociaux, notamment Twitter et YouTube, le service vidéo d'Alphabet (maison mère de Google), ont pris des mesures ou mis en oeuvre des conditions d'utilisation similaires à Facebook, a déclaré Nicole Ozer de l'ACLU.
Cette dernière salue l'initiative des réseaux sociaux mais estime qu'ils auraient dû mettre plus tôt un terme à un tel usage de leurs données.
Malkia Cyril, directrice du Center for Media Justice, un organisme à but non lucratif qui s'oppose à l'utilisation par le gouvernement des médias sociaux pour la surveillance de la population, juge pour sa part qu'il reste des zones d'ombre sur la manière dont les réseaux sociaux vont appliquer leurs nouvelles conditions d'utilisation.
À l'intérieur des sociétés, "y aura a-t-il une volonté, sans la pression constante des activistes, d'appliquer ces règles?" se demande-t-elle.