« Starmania avait tout prévu », a titré le quotidien en page trois de son édition de vendredi.
Le soir même, la chanteuse France Gall, la veuve du compositeur Michel Berger, présentait sur France 2 une émission entièrement consacrée à l'opéra-rock. Parmi les artistes invités à reprendre les célèbres chansons du tandem Berger-Plamondon figuraient des stars du moment, comme Christophe Willem et Julien Doré, qui n'étaient pas encore nés lors de la création de la comédie musicale au Palais des congrès de Paris en 1979. Les cotes d'écoute ont été honorables : France 2 s'est classée troisième (dernière TF1 et M6), avec 3,5 millions de téléspectateurs.
Cela ne change rien au fait que les titres de Starmania sont devenus des classiques inusables. Il ne se passe pratiquement pas une semaine en France sans qu'on entende à la radio Le Monde est stone, Le Blues businessman ou Ziggy.
« Starmania n'a pas pris une ride intemporels et visionnaires, ses thèmes, ses textes sont restés totalement d'actualité », affirmait la radio Nostalgie à la faveur du «week-end spécial » qu'elle a consacré de son côté à l'opéra-rock.
Mais ce qui frappe désormais, surtout, c'est le caractère visionnaire qu'on accorde volontiers au livret de Luc Plamondon. « Aujourd'hui, des exégètes se penchent sur Starmania en en soulignant les aspects prémonitoires », a écrit le Monde. « Michel Berger et Luc Plamondon avaient compris beaucoup de choses avant l'heure », a renchéri France Gall.
A partir de là, tous les rapprochements sont possibles. Les Blacks Blocs qui ont violemment manifesté au Sommet de l'OTAN à Strasbourg, ce sont les Étoiles noires de Starmania, et le président de l'Occident, Zéro Janvier, qui épouse un sex-symbol, c'est Sarkozy convolant avec Carla Bruni.
Le gros changement survenu en 30 ans porte aussi sur la qualité artistique de Starmania. A l'époque, rappelle Le Monde, ses détracteurs avaient jugé l'œuvre « mièvre » et « ridicule » et son livret « indigent». « Mais la force des chansons l'a emporté sur la faiblesse du scénario », signale le quotidien.
Le disque Starmania est paru en 1978. L'opéra-rock avait été monté un an plus tard au Palais des congrès (avec Diane Dufresne, Daniel Balavoine, Fabienne Thibeault et France Gall, notamment). Le spectacle n'est resté à l'affiche que quatre semaines, malgré le succès. En 1988, Plamondon et Berger en remontent une nouvelle version, qui révèle la chanteuse Maurane. En 1993, Lewis Furey, le mari de Carole Laure, signe une nouvelle mise en scène, contemporaine, que France Gall aurait jugé « malheureuse ».
Ce commentaire de la veuve de Michel Berger témoigne des désaccords entre elle et Luc Plamondon. « Luc considère que Michel mort, Starmania lui appartient à lui seul. Or, je ne peux pas laisser tuer la musique de Michel, et c'est mon droit », a confié France Gall au Monde.
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Luc Plamondon
Le soir même, la chanteuse France Gall, la veuve du compositeur Michel Berger, présentait sur France 2 une émission entièrement consacrée à l'opéra-rock. Parmi les artistes invités à reprendre les célèbres chansons du tandem Berger-Plamondon figuraient des stars du moment, comme Christophe Willem et Julien Doré, qui n'étaient pas encore nés lors de la création de la comédie musicale au Palais des congrès de Paris en 1979. Les cotes d'écoute ont été honorables : France 2 s'est classée troisième (dernière TF1 et M6), avec 3,5 millions de téléspectateurs.
Cela ne change rien au fait que les titres de Starmania sont devenus des classiques inusables. Il ne se passe pratiquement pas une semaine en France sans qu'on entende à la radio Le Monde est stone, Le Blues businessman ou Ziggy.
« Starmania n'a pas pris une ride intemporels et visionnaires, ses thèmes, ses textes sont restés totalement d'actualité », affirmait la radio Nostalgie à la faveur du «week-end spécial » qu'elle a consacré de son côté à l'opéra-rock.
Mais ce qui frappe désormais, surtout, c'est le caractère visionnaire qu'on accorde volontiers au livret de Luc Plamondon. « Aujourd'hui, des exégètes se penchent sur Starmania en en soulignant les aspects prémonitoires », a écrit le Monde. « Michel Berger et Luc Plamondon avaient compris beaucoup de choses avant l'heure », a renchéri France Gall.
A partir de là, tous les rapprochements sont possibles. Les Blacks Blocs qui ont violemment manifesté au Sommet de l'OTAN à Strasbourg, ce sont les Étoiles noires de Starmania, et le président de l'Occident, Zéro Janvier, qui épouse un sex-symbol, c'est Sarkozy convolant avec Carla Bruni.
Le gros changement survenu en 30 ans porte aussi sur la qualité artistique de Starmania. A l'époque, rappelle Le Monde, ses détracteurs avaient jugé l'œuvre « mièvre » et « ridicule » et son livret « indigent». « Mais la force des chansons l'a emporté sur la faiblesse du scénario », signale le quotidien.
Le disque Starmania est paru en 1978. L'opéra-rock avait été monté un an plus tard au Palais des congrès (avec Diane Dufresne, Daniel Balavoine, Fabienne Thibeault et France Gall, notamment). Le spectacle n'est resté à l'affiche que quatre semaines, malgré le succès. En 1988, Plamondon et Berger en remontent une nouvelle version, qui révèle la chanteuse Maurane. En 1993, Lewis Furey, le mari de Carole Laure, signe une nouvelle mise en scène, contemporaine, que France Gall aurait jugé « malheureuse ».
Ce commentaire de la veuve de Michel Berger témoigne des désaccords entre elle et Luc Plamondon. « Luc considère que Michel mort, Starmania lui appartient à lui seul. Or, je ne peux pas laisser tuer la musique de Michel, et c'est mon droit », a confié France Gall au Monde.
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Luc Plamondon