Fillon, Premier ministre de Sarkozy, transmet la démission du gouvernement


Jeudi 10 Mai 2012 - 14:12
AFP


Paris - François Fillon, qui restera l'unique Premier ministre du quinquennat de Nicolas Sarkozy, a fait remettre jeudi, "à l'heure du déjeuner", la démission de son gouvernement au président sortant, à cinq jours de l'investiture à l'Elysée de François Hollande.


Fillon, Premier ministre de Sarkozy, transmet la démission du gouvernement
Cette démission a été transmise à l'Elysée par un garde républicain, a précisé Matignon. Elle est intervenue dans la foulée de l'officialisation des résultats de la présidentielle par le Conseil constitutionnel.

Par le passé, en pareilles circonstances, les Premiers ministres ont toujours remis la démission de leur gouvernement aux présidents en exercice, à la veille de l'investiture du nouveau chef de l'Etat. Durant le laps de temps qui sépare l'élection de l'entrée en fonction du nouvel exécutif, le gouvernement en place expédie les affaires courantes.

Cette démission survient en outre au lendemain du dernier Conseil des ministres du quinquennat qui, de l'aveu général, a été empreint d'une grande émotion. Selon plusieurs participants, Nicolas Sarkozy a été "applaudi debout" par les 32 ministres et secrétaires d'Etat.

A cette occasion, il a confirmé sa volonté de s'éloigner de la vie politique. Un temps ou pour toujours? La question est restée en suspens. Mais Roselyne Bachelot a tranché jeudi: "Nicolas Sarkozy, arrêter la politique? Même pas en rêve!"

A court terme, l'avenir de l'UMP passe par les législatives des 10 et 17 juin.

Réuni en bureau politique jeudi matin, le futur-ex parti présidentiel a adopté comme slogan de campagne "Ensemble choisissons la France". Il reprend et complète une première formule, "Choisissons la France", arrêtée un peu plus tôt, lors d'un petit-déjeuner à la questure de l'Assemblée nationale organisé par le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé.

Lors de ce petit-déjeuner, il a par ailleurs été confirmé que le programme de l'UMP, concocté à l'automne et très largement approuvé par les instances du parti en janvier, servirait de "base" au programme législatif.

Ces questions ont ensuite été abordées lors de la première réunion du "comité stratégique de campagne", mis en place lundi par le bureau politique de l'UMP. Ce comité comprend une bonne quarantaine de membres dont l'équipe dirigeante du parti, M. Fillon et plusieurs ministres dont Xavier Bertrand.

Il se réunira une fois par semaine juste avant le bureau politique, instance dirigeante de l'UMP comptant quelque 200 membres.

Dans une interview au Figaro, l'eurodéputé et ancien ministre UMP Alain Lamassoure a estimé que la droite ne pouvait se dispenser d'un leader de campagne qui sera aussi son candidat pour Matignon si son camp l'emporte en juin.

La question pose toutefois problème compte tenu de la rivalité entre François Fillon et Jean-François Copé.

Nommé Premier ministre par Nicolas Sarkozy le 17 mai 2007, M. Fillon peut se prévaloir d'une longévité quasi inédite à ce poste dans l'histoire de la Ve République: seul Georges Pompidou a fait mieux.

Si durant une large partie du quinquennat il aura eu à lutter pied à pied contre l'omniprésidence, construisant sa popularité sur un style en opposition totale avec celui de Nicolas Sarkozy, les deux têtes de l'exécutif semblent se séparer dans un climat apaisé.

Mercredi, en Conseil des ministres, le chef du gouvernement a eu droit à un hommage appuyé de la part de Nicolas Sarkozy.

"Il n'y a pas eu de couple qui se soit aussi bien entendu dans la Ve République", a affirmé le président sortant, selon plusieurs témoignages.

"On était différents. Heureusement qu'on était différents, les deux mêmes ça aurait été insupportable", a-t-il ajouté.


           

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