Fin de la trêve hivernale : les défenseurs des mal-logés se mobilisent


Lundi 16 Mars 2009 - 10:05
Le Point.fr/AFP


La trêve hivernale empêchant les expulsions locatives a pris fin lundi à 6 heures. Pour s'opposer à cette reprise, Emmaüs a érigé ce matin une pyramide de matelas au centre de la place de la République à Paris. Ni plus ni moins que le prolongement de l'action du collectif - regroupant 32 associations - conduit par la fondation Abbé-Pierre et la Confédération générale du logement qui réclame un moratoire.


Fin de la trêve hivernale : les défenseurs des mal-logés se mobilisent
Christine Boutin s'est pourtant engagée jeudi à ce qu'il n'y ait désormais "plus de personnes mises à la rue, plus d'expulsions sans une solution de remplacement". La promesse de la ministre du Logement n'a toutefois pas convaincu les associations. Car ces dernières pensent que parmi les "solutions de remplacement", il y aura davantage d'hébergement - des solutions provisoires en hôtel ou foyer - que de logements stables. Pour le président de la Confédération nationale du logement (CNL), le discours de Christine Boutin "n'est pas crédible". Jean-Pierre Giacomo a cité l'exemple d'une famille expulsée dans l'Allier qui s'est vu proposer "trois nuits d'hôtels". "Les préfets n'ont déjà pas les moyens d'appliquer la loi Dalo (loi sur le droit au logement opposable NDLR), comment imaginer qu'on va trouver des logements aux expulsés ?", s'est-il interrogé, dubitatif.
11.322 expulsions de logements en 2007
Les défenseurs des mal-logés se sont déjà mobilisés tout le week-end. Dimanche, une manifestation a réuni à Paris entre 1.000 personnes - selon la police - et 5.000 - selon les organisateurs - pour dire "non aux expulsions" et demander une baisse des loyers. "Les personnes menacées d'expulsion doivent faire attention aux fausses promesses de Christine Boutin : vous devez rester dans les lieux jusqu'au bout de la procédure et n'hésitez pas à sortir de la honte. Ses propos sont révoltants, si elle veut arrêter les expulsions, il faut un moratoire et l'application de la loi de réquisition (des logements vides, NDLR)", a martelé Jean-Baptiste Eyraud, le porte-parole de Droit au logement (Dal). À Toulouse, une centaine de personnes se sont allongées symboliquement sur des matelas devant la préfecture de Haute-Garonne.
D'après l'association fondée par l'abbé Pierre, 500.000 ménages sont actuellement en situation d'impayés de loyer et "près de 221.000 personnes occupent" actuellement "un logement sans droit et sans titre suite à une décision d'expulsion". En 2008, les préfets ont autorisé 28.021 expulsions de logements, avec le concours de la force publique, soit une hausse de 5,58 % par rapport à l'année précédente (26.539). Mais 11.322 expulsions ont été effectivement réalisées - contre 10.719 l'année précédente -, les autres dossiers ayant fait l'objet, entre-temps, de départs à l'amiable ou de relogements, d'après les chiffres du ministère de l'Intérieur.


           

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