Foot : Les Anglais font (encore) la loi


Mercredi 11 Mars 2009 - 09:50
sport.fr/Axel CAPRON


Carton plein pour les clubs anglais mardi soir lors des quatre premiers 8e de finale retour de la Ligue des champions: confirmant son succès 1-0 à Bernabeu, Liverpool a infligé une correction au Real (4-0), tandis que Chelsea, bien que ballotté par la Juventus, rentre de Turin avec un nul (2-2) et son billet pour les quarts.


Foot : Les Anglais font (encore) la loi
Comme à l'aller (5-0), le Bayern a écrabouillé le Sporting (7-1), Villarreal se qualifie en Grèce face au Panathinaïkos (2-1).
Pour la troisième fois de rang, c'est une équipe anglaise qui met un terme au parcours de la Juventus en Ligue des champions. Après Arsenal en 2005-06, Liverpool en 2004-05, Chelsea a assommé mardi la Vieille Dame, dont le dernier titre dans la compétition remonte désormais à 13 ans, un bail de plus en plus long pour ce club qui a bâti sa légende sur les victoires. Après deux ans de privation, la Juventus voit donc sa campagne européenne s'arrêter trop tôt, la faute à une équipe de Chelsea qui aura fait preuve, surtout en première période, d'un incroyable réalisme: ballottés par l'enthousiasme des Bianconeri, menés au score au bout de vingt minutes, incapables d'enchaîner le moindre mouvement collectif, les Blues ont attendu l'ultime minute pour se montrer, avec une égalisation aussi cruelle qu'imméritée au vu du scénario de ce premier acte, signée Essien, dont c'était le premier match de la saison en Ligue des champions...
Forts de cet avantage, les hommes de Guus Hiddink, qui n'a toujours pas perdu depuis qu'il a succédé à Luiz Felipe Scolari il y a un mois (ce nul est son premier match sans victoire après six succès de rang!), ont ensuite su le gérer, les Piémontais ne se remettant jamais vraiment du coup de massue de la fin de première période. Pour la cinquième fois en six ans, Chelsea disputera les quarts de finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes et une fois de plus, le football italien sort battu de sa confrontation face aux riches clubs anglais, confrontation qui se poursuivra mercredi soir avec les matches Manchester United-Inter Milan (0-0 à l'aller), et Roma-Arsenal (0-1).
Essien surgit...
Le match ne pouvait pas plus mal commencer pour la Juve. Déjà handicapée par les absences sur blessure de Legrottaglie, Zanetti, Marchionni, Camoranesi et Sissoko, la Vieille Dame perd d'entrée l'un de ses maîtres à jouer, Nedved, qui ne sort pas indemne d'un double contact avec les joueurs londoniens. Voilà Claudio Ranieri contraint de revoir ses batteries avec l'entrée en jeu de Salihamidzic, mais apparemment, la sortie du Tchèque ne perturbe pas les Bianconeri qui font feu de tout bois en ce début de match et sont rapidement récompensés au score: après un centre de l'intenable Molinaro dévié de justesse par Alex devant Trezeguet (20e), un long ballon de Tiago trouve Iaquinta qui, dos au but, dévie en aile de pigeon pour Trezeguet. Le Français enchaîne magnifiquement contrôle et remise en retourné pour son partenaire d'attaque qui a suivi et trompe Cech d'une belle frappe piquée (20e). Le Stadio Olimpico s'embrase et dans la foulée, Del Piero, du gauche, sollicite le portier tchèque, un peu fébrile sur le coup, comme sur le centre qui suit de... Molinaro.
Les Blues sont complètement asphyxiés, perdant tous les duels au milieu et se montrant bien incapables d'enchaîner les passes. Un coup franc lointain de Del Piero atterrit dans les bras de Cech (25e), il n'y a qu'une équipe sur le terrain, la Juve, qui se dirige vers la mi-temps, forte de cet avantage qui met les deux équipes à égalité sur les deux matches (1-0 à l'aller pour Chelsea). Seulement, une mi-temps dure 45 minutes et les Italiens paient cher pour l'apprendre: après un coup franc aux 18 mètres admirablement tiré par Drogba et que Buffon va chercher... sans doute derrière sa ligne de but (45e), les Blues n'ont pas le temps de s'en prendre à l'arbitre que Lampard décoche une lourde frappe de plus de 25 mètres que Buffon, sur le reculoir, ne peut que dévier du bout des doigts sur sa barre, Essien a suivi et, du gauche, pousse le ballon au fond des filets piémontais. Cruel scénario pour une Juve qui n'avait jusqu'ici pas été inquiétée et se voit contrainte de marquer deux buts après le repos pour se qualifier...
Une fin de match folle
Forcément, les Bianconeri tardent à se remettre de ce coup de massue, d'où un début de seconde période plutôt tranquille pour les Londoniens qui frappent même les premiers sur un coup franc de Drogba dans les bras de Buffon (54e). Il faut attendre l'heure de jeu pour voir la Juve repartir de l'avant avec un beau mouvement collectif terminé par un centre de Salihamidzic sur la tête de Del Piero, sans danger pour Cech (59e), ce dernier se montrant ensuite décisif sur une nouvelle action de classe des Italiens qui voit Trezeguet propulser un coup de tête, détourné d'une manchette par le gardien des Blues (65e). Le match devient tout d'un coup complètement fou lorsque Chielini, coupable d'un tacle par derrière sur Drogba, écope d'un second jaune et rentre prématurément aux vestiaires (70e). On croit les chances de la Juve définitivement envolées, mais trois minutes plus tard, sur un coup franc de Del Piero, Belletti, dans la surface, sort du mur les deux mains en avant, le penalty est incontestable et Del Piero le transforme d'un imparable contre-pied (74e).
Seulement, sur le coup, l'arbitre de la rencontre, M. Mallenco, semble hésiter au moment de désigner le fautif, du coup, Belletti s'en sort sans carton, ni jaune ni rouge, un fait de match qui a son importance, puisque dix minutes plus tard, le latéral brésilien, décalé côté droit par Ballack, adresse un centre au cordeau que coupe Drogba du gauche, pour l'égalisation qui envoie Chelsea en quarts. Cruel, vraiment cruel, pour cette Juventus qui se sera dépensée sans compter, pour rien, mais qui reste invaincue à domicile en Ligue des champions depuis 5 ans et 17 matches. Un bien maigre lot de consolation.


           

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