France / Femme voilée agressée : « Ils ont détruit ma vie »


Mercredi 16 Octobre 2019 - 12:59
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Fatima, la femme voilée agressée vendredi par un élu d’extrême droite au sein du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté estime que sa vie a été détruite par cette séquence, a rapporté le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) dans un entretien publié en ligne.


L’image de cette maman, consolant son fils en larmes après avoir vécu une humiliation publique a fait le tour des réseaux sociaux depuis cinq jours.

« La seule chose que j’ai vue, c’était la détresse des enfants. Ils étaient vraiment choqués et traumatisés », a-t-elle expliqué au CCIF qui l’a prise en charge sur les volets psychologiques et juridiques avant de préciser « il ne fallait pas que je cède : si moi je panique, les enfants auraient été encore plus traumatisés ».

Elle a expliqué avoir « essayé de les rassurer, en leur disant que les élus n’étaient pas d’accord », mais a eu, finalement, « les larmes qui commençaient à monter ».

Des élus du Conseil régional lui ont toutefois « demandé de ne surtout pas sortir, pour ne pas donner raison à Julien Odoul », son agresseur qui réclamait qu’elle retire son foulard.

Finalement, face à la violence de la scène, Fatima décide de sortir « pour ne pas craquer devant les enfants ».

Mais ce qu’elle a enduré ensuite est bien pire que ce qui a pu se dérouler dans l’hémicycle.

En sortant, la victime tombe nez à nez avec l’élue d’extrême droite Karine Champy qui l’invective à son tour.

« Vous êtes contente ?! Vous avez réussi votre coup ? », lui assène la conseillère régionale avant de la menacer directement: « vous allez voir, on va gagner. Les Russes vont arriver ! ».

Et Karine Champy de poursuivre : « Tu veux que je te pousse, c’est ça ? Tu veux que je te pousse ?! ».

Depuis cette agression islamophobe, Fatima raconte que son fils, qui a assisté à la scène, se réveille effrayé dans la nuit, ce qui a nécessité un suivi auprès d’une psychologue du CCIF.

Elle estime, par ailleurs, que son agresseur a anéanti « tout un travail que je faisais indirectement auprès de cette classe, dont les élèves d’origine immigrée étaient parfois dans une attitude de penser que la France était contre eux et qu’ils sont rejetés ».


           

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