France: L'état d'urgence prolongé pour la 5e fois


Mercredi 14 Décembre 2016 - 14:46
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Paris - L'Assemblée nationale a voté un projet de loi prolongeant, pour la cinquième fois, l'état d'urgence en France, déclaré par le président François Hollande le soir des attentats de Paris du 13 novembre 2015.


Adopté par 288 voix contre 32, le projet de loi préconise la prolongation de l'état d'urgence, qui confère des pouvoirs exceptionnels à l'exécutif, jusqu'au 15 juillet 2017, ce qui placerait la France sous l'état d'urgence pour une durée totale de 20 mois.

Le premier projet de loi du nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a été débattu quelques jours après la démission de Manuel Valls de son poste de Premier ministre, exigeant un nouveau vote sur la validité de l'état d'urgence avant le 21 décembre.

L'état d'urgence "n’a pas vocation à durer plus longtemps qu’il n’est nécessaire", a soutenu Le Roux lors de la présentation du projet de loi aux députés, estimant que "jamais la menace terroriste n’a été aussi élevée".

"Pèse aujourd’hui sur la France – et je souhaite que nul ne le conteste – un risque terroriste d’un niveau extrêmement élevé, comme l’ont démontré les attentats perpétrés au cours de l’été dernier à Nice, à Magnanville et à Saint-Étienne-du-Rouvray, ainsi que les nombreuses interpellations réalisées ces dernières semaines et les projets d’attaques que nous avons récemment déjoués", a encore soutenu le ministre de l'Intérieur pour défendre son projet de loi.

Le projet a reçu très peu de contestation, essentiellement dans le rang des écologistes et du Front de Gauche. Cécile Duflot, députée du parti Europe Écologie Les Verts (EÉLV) et ancienne ministre du Logement, a été parmi les seules voix dissidentes, dénonçant le risque de voir l'état d'urgence basculer vers un "état d’exception permanent".

"Nous savons aujourd’hui que l’état d’urgence a visé et touche toujours aujourd’hui des personnes sans lien avec les mouvances terroristes : nous avons vu depuis novembre que l’état d’urgence a servi à museler les contestations sociales ou ceux qui luttaient contre le réchauffement climatique", a déclaré à cet égard la députée de la 6e circonscription de Paris. Et de renchérir:

"L’état d’urgence ne constitue pas la réponse adaptée à la menace terroriste. C’est un paravent, sans doute commode, pour dire à l’opinion que l’on agit, en prenant des poses martiales et responsables".

Le projet de loi passe désormais au camp du Sénat, qui le votera ce jeudi, afin de valider définitivement la prolongation de l'état d'urgence jusqu'au 15 juillet, qui correspond à une date après la tenue des élections présidentielles et législatives. 


           

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