Les Français sont soulagés que ce sentiment soit partagé par les autorités algériennes, afin de ne pas réveiller les passions d'une relation difficile, marquée par 130 années de colonisation et sept ans et demi de guerre. Le conflit fit quelque 400.000 morts, en majorité algériens, selon les historiens français, et 1,5 million de morts selon les autorités algériennes.
Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a récemment rappelé que le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait partagé l'an dernier son point de vue: "regarder vers l'avenir" envisager ce cinquantenaire "dans un esprit de modération, en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords".
Cette disposition d'esprit a été confirmée au cours de plusieurs rencontres bilatérales. Des deux cô tés de la méditerranée, le calendrier électoral a contribué à cette volonté de retenue. Les Francais voteront les 22 avril et 6 mai pour une présidentielle, les Algériens iront aux urnes le 10 mai pour des législatives.
"Notre préoccupation, indique un diplomate français, est de faire en sorte d'éviter tout débordement dans des contextes très volatils propices à des surenchères qui pourraient être exploitées". "Pour l'instant, ajoute-t-il, on a plutô t maîtrisé les choses".
En campagne pour sa réélection, le président Nicolas Sarkozy a cependant rappelé qu'il ne fallait pas attendre de repentance de la France.
"Des atrocités ont été commises de part et d'autre. Ces abus, ces atrocités ont été et doivent être condamnés, mais la France ne peut pas se repentir d'avoir conduit cette guerre", a-t-il dit.
Ce cinquantenaire se prépare mais "on ne commémore pas", dit-on à Paris. Pas de "grande cérémonie" en perspective et on laisse volontiers à la société civile, aux chercheurs et historiens le soin de "traiter des histoires de mémoire".
La France a désigné l'ambassadeur Hubert Colin de Verdière, qui a été deux fois en poste à Alger, pour répertorier les manifestations prévues à Paris et en régions, et faire la liaison avec l'Algérie.
Paris attend que les élections soient passées pour "voir plus facilement les choses", selon un diplomate. D'ici là, "on est dans un système de veille, de veilleuses".
Une phrase qui en évoque une autre, en Algérie. "Mieux vaut fêter ça avec des bougies plutô t qu'avec des torchères", a écrit l'éditorialiste Kamel Daoud, dans Le Quotidien d'Oran.
Pour l'historien Benjamin Stora, "c'est un anniversaire qu'il faut essayer de passer le plus vite possible, cô té français aussi. Il y a la présidentielle, on veut faire voter tout le monde. Le grand challenge, c'est comment ne heurter personne".
Mais à la différence de l'Algérie où, selon l'universitaire algérien Rachid Tlemçani, l'homme de la rue n'attend "rien de particulier", la discrétion des autorités contraste en France avec le bouillonnement de la société civile, des associations, la profusion de conférences, expositions, livres et films sur le sujet.
Pour les 50 ans des accords d'Evian, le 18 mars 1962, prélude à l'indépendance le 5 juillet, la chaîne publique France 2 devait par exemple diffuser le 11 mars à l'heure de plus grande écoute un documentaire événement, "Guerre d'Algérie, la déchirure".
"Commémoration silencieuse au niveau des Etats, mais en revanche, très grosse demande de mémoire d'histoire au niveau des sociétés, des jeunes générations qui veulent savoir ce qui s'est passé", observe Benjamin Stora, qui constate l'affluence du public lors de ses conférences en France.
"Alors que la France a perdu la guerre d'Algérie, souligne-t-il à l'AFP, c'est un paradoxe de voir que c'est en France qu'on en parle beaucoup alors qu'en Algérie, on en parle assez peu. Peut-être que ça viendra".
Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a récemment rappelé que le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait partagé l'an dernier son point de vue: "regarder vers l'avenir" envisager ce cinquantenaire "dans un esprit de modération, en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords".
Cette disposition d'esprit a été confirmée au cours de plusieurs rencontres bilatérales. Des deux cô tés de la méditerranée, le calendrier électoral a contribué à cette volonté de retenue. Les Francais voteront les 22 avril et 6 mai pour une présidentielle, les Algériens iront aux urnes le 10 mai pour des législatives.
"Notre préoccupation, indique un diplomate français, est de faire en sorte d'éviter tout débordement dans des contextes très volatils propices à des surenchères qui pourraient être exploitées". "Pour l'instant, ajoute-t-il, on a plutô t maîtrisé les choses".
En campagne pour sa réélection, le président Nicolas Sarkozy a cependant rappelé qu'il ne fallait pas attendre de repentance de la France.
"Des atrocités ont été commises de part et d'autre. Ces abus, ces atrocités ont été et doivent être condamnés, mais la France ne peut pas se repentir d'avoir conduit cette guerre", a-t-il dit.
Ce cinquantenaire se prépare mais "on ne commémore pas", dit-on à Paris. Pas de "grande cérémonie" en perspective et on laisse volontiers à la société civile, aux chercheurs et historiens le soin de "traiter des histoires de mémoire".
La France a désigné l'ambassadeur Hubert Colin de Verdière, qui a été deux fois en poste à Alger, pour répertorier les manifestations prévues à Paris et en régions, et faire la liaison avec l'Algérie.
Paris attend que les élections soient passées pour "voir plus facilement les choses", selon un diplomate. D'ici là, "on est dans un système de veille, de veilleuses".
Une phrase qui en évoque une autre, en Algérie. "Mieux vaut fêter ça avec des bougies plutô t qu'avec des torchères", a écrit l'éditorialiste Kamel Daoud, dans Le Quotidien d'Oran.
Pour l'historien Benjamin Stora, "c'est un anniversaire qu'il faut essayer de passer le plus vite possible, cô té français aussi. Il y a la présidentielle, on veut faire voter tout le monde. Le grand challenge, c'est comment ne heurter personne".
Mais à la différence de l'Algérie où, selon l'universitaire algérien Rachid Tlemçani, l'homme de la rue n'attend "rien de particulier", la discrétion des autorités contraste en France avec le bouillonnement de la société civile, des associations, la profusion de conférences, expositions, livres et films sur le sujet.
Pour les 50 ans des accords d'Evian, le 18 mars 1962, prélude à l'indépendance le 5 juillet, la chaîne publique France 2 devait par exemple diffuser le 11 mars à l'heure de plus grande écoute un documentaire événement, "Guerre d'Algérie, la déchirure".
"Commémoration silencieuse au niveau des Etats, mais en revanche, très grosse demande de mémoire d'histoire au niveau des sociétés, des jeunes générations qui veulent savoir ce qui s'est passé", observe Benjamin Stora, qui constate l'affluence du public lors de ses conférences en France.
"Alors que la France a perdu la guerre d'Algérie, souligne-t-il à l'AFP, c'est un paradoxe de voir que c'est en France qu'on en parle beaucoup alors qu'en Algérie, on en parle assez peu. Peut-être que ça viendra".