France: un homme qui menaçait les cinémas projetant "Hors la loi" arrêté


Samedi 2 Octobre 2010 - 11:27
AFP


Paris - Un homme se réclamant d'un groupe d'extrême droite a été condamné vendredi à un mois de prison avec sursis à Draguignan, dans le sud de la France, pour avoir menacé d'attentats les cinémas projetant le film controversé ayant trait à la guerre d'Algérie "Hors la loi".


France: un homme qui menaçait les cinémas projetant "Hors la loi" arrêté
Une amende de 3.000 euros a également été prononcée au cours de ce jugement en comparution immédiate contre Bernard Salkin, un retraité âgé de 68 ans, qui encourait deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.

Présenté comme "dépressif et désoeuvré" par son avocat, Bernard Salkin avait été candidat en position non éligible sur une liste du Front National (extrême droite) à des élections municipales.

Un appel anonyme avait été passé à un média, le 22 septembre, par un homme qui menaçait de commettre des attentats contre les salles projetant "Hors la loi", qui raconte l'histoire de trois frères dans la tourmente de la guerre d'indépendance algérienne.

La police a identifié la cabine téléphonique utilisée pour l'appel anonyme et les services techniques ont permis d'identifier un suspect, un retraité de 68 ans qui a reconnu les faits.

Au cours d'une garde à vue de trois jours, il a expliqué avoir agi parce qu'il aurait voulu que ce film soit interdit.

L'homme s'était présenté au nom du groupe Charles Martel, du nom du noble franc qui avait repoussé les Arabes à Poitiers en 732. On ignorait s'il était lié au "groupe Charles Martel" qui avait commis une vingtaine d'attentats, principalement contre des ressortissants ou des intérêts algériens en France, entre le 14 décembre 1973 et le 20 juin 1991.

Ces attentats avaient fait six morts, dont le prince Jean de Broglie, artisan des accords d'Evian qui avaient mis fin à la guerre en 1962, et plusieurs dizaines de blessés.

Présenté à Cannes en Sélection officielle en mai dernier, le film avait suscité d'énormes controverses, principalement autour de l'évocation des massacres de Sétif (à l'est d'Alger), le 8 mai 1945 et dans la semaine qui a suivi, perpétrés par l'armée française et les colons qu'elle avait armés.

Des manifestations avaient entouré sa présentation, la droite, l'extrême droite, des harkis (anciens supplétifs musulmans de l'armée française) et des pieds-noirs (Français partis d'Algérie après l'indépendance en 1962) accusant le réalisateur de "falsifier l'histoire".


           

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