France: une rentrée littéraire alléchante, mais sombre


Vendredi 13 Juillet 2012 - 12:20
AFP


Paris - Jouissance, amour, crise et politique, grand large ou huis clos, rires et larmes: avec 646 romans français et étrangers, la rentrée littéraire s'annonce alléchante, sertie de plusieurs joyaux comme "Les Lisières" d'Olivier Adam ou "Home" de Toni Morrison.


Olivier Adam
Olivier Adam
Le nouveau roman d'Olivier Adam (Flammarion) part déjà favori pour les prix d'automne. Il met en scène un écrivain à succès divorcé et père du week-end frustré. Un accident l'oblige à retourner dans la banlieue étriquée de son enfance. Il se sent décalé. A la périphérie d'un pays, à la lisière de la vie.

Dixième roman de la Nobel de littérature et célèbre romancière noire américaine, "Home" (Christian Bourgois) reprend les thèmes de l'exclusion et de la rédemption chers à Toni Morrison. Dans l'Amérique des années 50 raciste, sauf quand il s'agit d'envoyer des soldats noirs au front, un jeune homme revient de Corée, traumatisé.

Philippe Delerm, lui, avec "Je vais passer pour un vieux con" (Seuil), ausculte avec fantaisie les banalités que nous égrenons tous. "Plus on va dans l'infime, plus on a de chances de trouver l'universel", assure-t-il.

Parmi les plus scrutés aussi, le journal de la campagne de François Hollande par Laurent Binet, "Rien ne se passe comme prévu" (Grasset). L'auteur très remarqué de "HHhH" s'est attaché aux pas du candidat socialiste et raconte avec une subjectivité assumée les coulisses de la course à la présidence.

Laurent Gaudé suit, lui, le crépuscule d'Alexandre le Grand dans "Pour seul cortège" (Actes Sud).

Quant à Florian Zeller, il jongle avec le désir et les amours de trentenaires dans "La jouissance" (Gallimard). Démesure sexuelle aussi dans "Chaos brûlant" (Seuil) de Stéphane Zagdanski, chronique tragi-comique d'une aliénation dont l'affaire DSK fut le révélateur.

C'est aussi l'illusion de l'amour que radiographie Tahar Ben Jelloun dans "Le bonheur conjugal" (Gallimard).

Pour sa part, Philippe Claudel rend hommage au milieu modeste dont il est issu dans l'enivrant "Parfums" (Stock) et Nathalie Démoulin dépeint dans "La grande bleue" (La Brune) la vie d'une ouvrière qui rêve d'échapper à son destin et se retrouve mère à 20 ans dans une HLM de Vesoul.

Titres courts et livres percutants: "14" (Minuit) de Jean Echenoz suit le destin de cinq jeunes gens partis au front. L'héroïne de "OH..." de Philippe Djian (Gallimard) s'enfonce, elle, dans une angoissante spirale de mort et de sexe.

C'est le renoncement, les regrets et la culpabilité qui traversent le beau roman d'Emile Brami "Zugzwang" (Ecriture). Crépuscule de la vie aussi pour l'héroïne tragique de "L'Etoile et la vieille" (Kero) de Michel Rostain.

Le mystère reste entier sur le roman de Patrick Modiano, au titre très "modianesque", "L'herbe des nuits" (Gallimard), à paraître en octobre.

Cô té étranger, "Une place à prendre" (Grasset), premier roman pour adultes de J.K. Rowling, créatrice comblée de Harry Potter, devrait créer l'événement.

Quant à Michael Ondaatje, l'auteur du "Patient anglais", il publie "La table des autres" (L'Olivier). Le jeune passager d'un paquebot découvre les classes sociales et l'amour, non pas à bord du Titanic, mais du Sri Lanka à l'Angleterre...

"Ville des anges" (Seuil), dernier ouvrage de la grande romancière allemande Christa Wolf, décédée en décembre 2011, nous emmène à Los Angeles, la ville de Hector Tobar, qui livre avec "Printemps barbare" (Belfond) une fable percutante sur le cauchemar d'une domestique latino en Californie.

Les plus lus pourraient être "Barbe bleue" (Albin Michel), 20e roman en vingt ans d'Amélie Nothomb ou "Titeuf à la folie!" (Glénat) de Zep, nouvelle aventure en bande dessinée du blondinet à la houppette qui fête ses vingt ans.


           

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