Le sommet de Londres est le signe d'un basculement dans l'équilibre du pouvoir, puisque c'est le G20, plutôt que l'élite économique traditionnelle du G7, que l'on considère désormais comme le forum adapté à un débat sur le changement. Le G7 a été rejoint par ce que l'on appelle les nations du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), dont les économies, regroupées, seront bientôt plus fortes que celles du G7.
Pourtant, ce sont ces économies émergentes, ainsi que les pays les plus pauvres du monde, qui ont été parmi les plus nombreuses à être frappées de plein fouet par la récession. Le volume mondial des échanges a accusé un ralentissement de 25 %, et l'économie planétaire va se contracter cette année pour la première fois depuis 1945.
Un facteur a joué un rôle essentiel dans ce phénomène : l'effondrement des crédits commerciaux à court terme, dont dépendent 90 % des échanges entre les pays en développement. L'économie brésilienne, qui a connu une croissance de plus de 5 % l'an dernier, a brutalement fait marche arrière, affichant un recul catastrophique de 3,6 % au dernier trimestre. Le sommet devrait s'entendre sur la création d'un fonds de 100 milliards de dollars pour garantir des accords de crédit à l'exportation pour les pays les plus pauvres. Une relance cruciale, car les échanges commerciaux sont le moteur qui permet aux pays en développement de s'arracher à la pauvreté, comme l'ont montré l'Asie du Sud-Est et la Chine.
Mais cela ne suffira pas. La Banque mondiale a, il y a peu, révélé que 17 des membres du G20 avaient pris des mesures protectionnistes, en dépit de leurs engagements lors de leur rencontre précédente à Washington. Il est vital que le sommet accouche de mesures sérieuses pour contrer ces décisions.
Les dirigeants de la planète doivent par ailleurs résister à la tentation d'économiser de l'argent en réduisant les aides. Une commission des Nations unies, présidée par le Prix Nobel Joseph Stiglitz, vient de prédire que la crise pourrait condamner 200 millions de personnes à une misère extrême. Car les pays pauvres sont les premières victimes de la chute des ventes des marchandises. Ainsi, au Botswana, les exportations de diamants ont dégringolé de 60 %.
On a également constaté une baisse drastique des sommes que les Africains qui vivent dans les pays riches renvoient chez eux. Les économies en développement ont en outre été sévèrement touchées par les fluctuations des taux de change. Il est par conséquent essentiel que le sommet pousse les pays riches à tenir toutes les autres promesses faites à Gleneagles. [En 2005, le G8 s'était engagé à augmenter l'aide au développement de 25 milliards de dollars par an jusqu'en 2010 et à assurer une éducation de base à tous les enfants du monde.]
Le temps est enfin venu d'attaquer les réformes des institutions internationales telles que le Fonds monétaire international, afin que les pays émergents et en développement puissent mieux faire entendre leur voix. Cela est envisageable parce que des pays comme la Chine vont rechigner à débourser l'argent nécessaire à un refinancement du FMI, sauf s'ils peuvent exercer une plus grande influence sur la façon dont est gérée l'institution.
Et, par-dessus tout, reste la question de l'environnement. Le 27 mars, le Royal Institute of International Affairs a annoncé cinq années de ralentissement. C'est peut-être l'occasion d'agir dans le domaine du changement climatique, ce que le monde, jusqu'à présent, s'est soigneusement abstenu de faire. En période de récession, les réductions de consommation de gaz carbonique sont une évidence. Mais, quand la croissance sera de retour, il faudra qu'elle se montre peu gourmande en CO2. Ce qui demande des réformes réalistes au niveau international. Si, en Grande-Bretagne, le Premier ministre Gordon Brown relevait un tel pari, qui sait, il pourrait même être réélu.
Pourtant, ce sont ces économies émergentes, ainsi que les pays les plus pauvres du monde, qui ont été parmi les plus nombreuses à être frappées de plein fouet par la récession. Le volume mondial des échanges a accusé un ralentissement de 25 %, et l'économie planétaire va se contracter cette année pour la première fois depuis 1945.
Un facteur a joué un rôle essentiel dans ce phénomène : l'effondrement des crédits commerciaux à court terme, dont dépendent 90 % des échanges entre les pays en développement. L'économie brésilienne, qui a connu une croissance de plus de 5 % l'an dernier, a brutalement fait marche arrière, affichant un recul catastrophique de 3,6 % au dernier trimestre. Le sommet devrait s'entendre sur la création d'un fonds de 100 milliards de dollars pour garantir des accords de crédit à l'exportation pour les pays les plus pauvres. Une relance cruciale, car les échanges commerciaux sont le moteur qui permet aux pays en développement de s'arracher à la pauvreté, comme l'ont montré l'Asie du Sud-Est et la Chine.
Mais cela ne suffira pas. La Banque mondiale a, il y a peu, révélé que 17 des membres du G20 avaient pris des mesures protectionnistes, en dépit de leurs engagements lors de leur rencontre précédente à Washington. Il est vital que le sommet accouche de mesures sérieuses pour contrer ces décisions.
Les dirigeants de la planète doivent par ailleurs résister à la tentation d'économiser de l'argent en réduisant les aides. Une commission des Nations unies, présidée par le Prix Nobel Joseph Stiglitz, vient de prédire que la crise pourrait condamner 200 millions de personnes à une misère extrême. Car les pays pauvres sont les premières victimes de la chute des ventes des marchandises. Ainsi, au Botswana, les exportations de diamants ont dégringolé de 60 %.
On a également constaté une baisse drastique des sommes que les Africains qui vivent dans les pays riches renvoient chez eux. Les économies en développement ont en outre été sévèrement touchées par les fluctuations des taux de change. Il est par conséquent essentiel que le sommet pousse les pays riches à tenir toutes les autres promesses faites à Gleneagles. [En 2005, le G8 s'était engagé à augmenter l'aide au développement de 25 milliards de dollars par an jusqu'en 2010 et à assurer une éducation de base à tous les enfants du monde.]
Le temps est enfin venu d'attaquer les réformes des institutions internationales telles que le Fonds monétaire international, afin que les pays émergents et en développement puissent mieux faire entendre leur voix. Cela est envisageable parce que des pays comme la Chine vont rechigner à débourser l'argent nécessaire à un refinancement du FMI, sauf s'ils peuvent exercer une plus grande influence sur la façon dont est gérée l'institution.
Et, par-dessus tout, reste la question de l'environnement. Le 27 mars, le Royal Institute of International Affairs a annoncé cinq années de ralentissement. C'est peut-être l'occasion d'agir dans le domaine du changement climatique, ce que le monde, jusqu'à présent, s'est soigneusement abstenu de faire. En période de récession, les réductions de consommation de gaz carbonique sont une évidence. Mais, quand la croissance sera de retour, il faudra qu'elle se montre peu gourmande en CO2. Ce qui demande des réformes réalistes au niveau international. Si, en Grande-Bretagne, le Premier ministre Gordon Brown relevait un tel pari, qui sait, il pourrait même être réélu.