Gaza: Tirs de roquettes sur Israël, le Hamas annonce l'arrêt de la trêve


Vendredi 8 Août 2014 - 10:03
AFP


Gaza (Territoires palestiniens) - Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a annoncé vendredi au Caire qu'il ne prolongera pas le cessez-le-feu dans l'enclave palestinienne en vigueur depuis trois jours, une déclaration intervenue peu après l'annonce de la reprise de tirs de roquettes sur Israël.


Deux hauts responsables du Hamas membres de la délégation palestinienne qui négociait au Caire la prolongation du cessez-le-feu sous l'égide de l'Egypte ont annoncé à l'AFP que leur mouvement refusait de maintenir cette trêve.

"Nous refusons de prolonger le cessez-le-feu, c'est une décision finale, Israël n'a rien proposé", a déclaré l'un d'eux à l'AFP.

La trêve des combats devait expirer à 5H00 GMT mais l'armée israélienne a annoncé que deux roquettes avaient été tirées sur le sud d'Israël en provenance de Gaza trois heures avant cette échéance.

Israël avait pourtant proposé dès mercredi soir une prolongation pour une durée illimitée du cessez-le-feu entré en vigueur mardi matin, sous réserve qu'elle ne soit assortie d'aucune condition.

Israéliens et Palestiniens ont poursuivi toute la nuit avec l'entremise des Egyptiens des pourparlers indirects, intenses et extrêmement ardus pour que le cessez-le-feu se transforme en trêve durable.

"Je ne suis pas sûr que la bataille soit terminée", a affirmé jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la chaîne américaine Fox News.

"Tout dépend s'ils (le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza) veulent continuer cette bataille. Je pense que nous devons trouver une solution pacifique, si on le peut", a-t-il ajouté, affirmant en outre qu'Israël n'a "rien contre le peuple de Gaza" et veut l'aider à se débarrasser de la "tyrannie effrayante" du Hamas.

 

- Pas d'accord sur le blocus -

 

De son côté, le porte-parole des brigades Al-Qassam, Abou Obaida, a présenté la possibilité de construire un port sur la Méditerranée comme la première des exigences de son organisation. Il réclame aussi "la fin véritable de l'agression (israélienne) et une vraie levée du siège".

Or Israël "n'a pas accepté de mettre un terme au blocus", a expliqué un responsable du Hamas au Caire.

L'armée israélienne, qui a retiré ses troupes de Gaza, se tient prête le long de la frontière à répondre à toute reprise des combats.

Israéliens et Palestiniens avaient engagé les discussions avec des exigences apparemment inconciliables mais sous la pression du terrible bilan humain de la guerre.

L'opération "Bordure protectrice" déclenchée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes contre son territoire et détruire le réseau de tunnels servant au Hamas à s'infiltrer en Israël a tué 1.890 Palestiniens, dont 430 enfants et adolescents, selon le ministère palestinien de la Santé. Selon l'Unicef, 73% des victimes sont des civils.

Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri.

 

- Les Gazaouis 'ont besoin d'espoir' -

 

Le président américain Barack Obama avait mis son poids dans la balance jeudi en exhortant les négociateurs dépêchés au Caire à s'entendre.

Il a implicitement pressé Israël, dont les Etats-Unis sont le principal allié, d'accepter de lever le blocus imposé à la bande de Gaza et de répondre ainsi à une attente primordiale des Palestiniens.

Les Palestiniens ordinaires qui vivent dans le territoire contrôlé par le Hamas "ont besoin d'espoir" et il doit y avoir "une reconnaissance du fait que Gaza ne peut pas subvenir à ses besoins en étant coupée du monde, sans pouvoir donner une chance, des emplois, de la croissance, à sa population", a-t-il dit.

La guerre a mis au tapis l'économie de ce territoire exigu de 41 km de long sur 12 km de large au maximum, sur lequel 1,8 million de personnes coincées entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée tentent de survivre à un blocus imposé depuis 2006 par l'Etat hébreu.

Malgré la crainte d'une reprise des combats et l'épuisement, la vie des Gazaouis a renoué depuis mardi avec un semblant de normalité, avec ses embouteillages et ses magasins ouverts. Mais le spectacle d'hommes passant la nuit dans des abris de fortune sur les ruines de leur maison rappelait l'épreuve endurée.

A Chajaya, banlieue dévastée de la ville de Gaza, l'ancien porte-parole du Hamas Ayman Taha a été trouvé mort jeudi, a annoncé le mouvement islamiste, après que l'appartement "où il se trouvait avec plusieurs autres personnes" eut été bombardé par Israël.



           

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