Gérard Depardieu
Au dernier Festival international du film de Berlin où il était en lice pour l'Ours d'or, ce film avait électrisé la critique et le public.
"Mammuth" s'inscrit d'emblée dans un registre ultra-réaliste et impose sa drôlerie impertinente et tragi-comique avec une scène tournée dans un abattoir.
Suspendues à un croc, des carcasses de boeufs défilent et sont découpées par des hommes. Massif et empâté, l'un d'eux (Gérard Depardieu) se laisse lourdement tomber sur un banc : l'heure de la retraite a sonné.
Après un "pot" d'adieu grotesque et impersonnel, le voilà jeté au rebut, seul face au gouffre d'interminables journées vides, hanté par la mort d'un amour de jeunesse (Isabelle Adjani).
Pressé par sa femme (Yolande Moreau), il part sur les routes à la recherche d'anciens employeurs -forain, tenancier de bar... -, qui lui délivreront les attestations de travail nécessaires à l'obtention de sa pension.
Dans cette quête, Depardieu roule au guidon d’une moto mythique, fabriquée artisanalement dans les années 1970 et équipée d’un moteur de voiture NSU ultra-puissant pour l'époque, qui fut refabriquée en petite série en 2000: une Munch Mammuth.
S'ensuit un périple émaillé de rencontres truculentes, avec une auto-stoppeuse (Anna Mouglalis), un curieux plagiste (Benoît Poelvoorde), un viticulteur (le dessinateur Siné) ou son étrange nièce "artiste" (Miss Ming).
Quatrième long métrage du duo après "Aaltra" (2004) "Avida" (2006) et "Louise Michel" (2008), "Mammuth" est porté par l'humour noir et le ton décalé, loufoque et poétique, des deux compères popularisés par l'émission comique Groland, diffusée sur Canal+.
Si la galerie de personnages excentriques croisés par le héros finit par donner au film un côté anecdotique, sa première moitié n'en brosse pas moins le portrait poignant d'un homme à la limite de la marginalité, brisé par la vie.
"Mammuth" porte un regard tendre sur ce géant timide et désarmé, joué avec générosité par un Gérard Depardieu qui livre sans pudeur à la caméra son corps au volume impressionnant.
De son côté, Yolande Moreau, qui a obtenu deux César pour ses rôles dans "Quand la mer monte" (2004) et "Séraphine" (2008), apporte à l'épouse du héros son grain de folie coutumier.
A Berlin, Gérard Depardieu a assuré avoir apprécié ce rôle où il lui a suffi d'"être" lui-même. "Je suis un vagabond, je n'ai aucune ambition, je suis un spectateur total de la vie, comme mon personnage", a-t-il dit.
"Cela a été une grande joie de refaire du cinéma comme au temps des +Valseuses+ (le film de Bertrand Blier qui l'a lancé en 1974, NDLR), j'avais une vraie liberté, c'est un film d'art".
Monstre sacré du cinéma français âgé de 61 ans, nommé à l'Oscar du meilleur acteur pour "Cyrano de Bergerac" (1990) qui lui a valu l'un de ses deux César (l'autre lui fut décerné pour "Le dernier métro" en 1980), Gérard Depardieu estime que ce héros à la limite de la marginalité du film ressemble à son propre père. "Mon père a vécu comme ça, il ne savait ni lire, ni écrire, il était exploité par tout le monde", avait-il affirmé à la Berlinale.
"Mammuth" est dédié à son fils, l'acteur Guillaume Depardieu, décédé en octobre 2008 à 37 ans, des suites d'une pneumonie foudroyante, "parce que c'est un film absolument libre, comme lui", selon le mot de Benoît Delépine.
"Mammuth" s'inscrit d'emblée dans un registre ultra-réaliste et impose sa drôlerie impertinente et tragi-comique avec une scène tournée dans un abattoir.
Suspendues à un croc, des carcasses de boeufs défilent et sont découpées par des hommes. Massif et empâté, l'un d'eux (Gérard Depardieu) se laisse lourdement tomber sur un banc : l'heure de la retraite a sonné.
Après un "pot" d'adieu grotesque et impersonnel, le voilà jeté au rebut, seul face au gouffre d'interminables journées vides, hanté par la mort d'un amour de jeunesse (Isabelle Adjani).
Pressé par sa femme (Yolande Moreau), il part sur les routes à la recherche d'anciens employeurs -forain, tenancier de bar... -, qui lui délivreront les attestations de travail nécessaires à l'obtention de sa pension.
Dans cette quête, Depardieu roule au guidon d’une moto mythique, fabriquée artisanalement dans les années 1970 et équipée d’un moteur de voiture NSU ultra-puissant pour l'époque, qui fut refabriquée en petite série en 2000: une Munch Mammuth.
S'ensuit un périple émaillé de rencontres truculentes, avec une auto-stoppeuse (Anna Mouglalis), un curieux plagiste (Benoît Poelvoorde), un viticulteur (le dessinateur Siné) ou son étrange nièce "artiste" (Miss Ming).
Quatrième long métrage du duo après "Aaltra" (2004) "Avida" (2006) et "Louise Michel" (2008), "Mammuth" est porté par l'humour noir et le ton décalé, loufoque et poétique, des deux compères popularisés par l'émission comique Groland, diffusée sur Canal+.
Si la galerie de personnages excentriques croisés par le héros finit par donner au film un côté anecdotique, sa première moitié n'en brosse pas moins le portrait poignant d'un homme à la limite de la marginalité, brisé par la vie.
"Mammuth" porte un regard tendre sur ce géant timide et désarmé, joué avec générosité par un Gérard Depardieu qui livre sans pudeur à la caméra son corps au volume impressionnant.
De son côté, Yolande Moreau, qui a obtenu deux César pour ses rôles dans "Quand la mer monte" (2004) et "Séraphine" (2008), apporte à l'épouse du héros son grain de folie coutumier.
A Berlin, Gérard Depardieu a assuré avoir apprécié ce rôle où il lui a suffi d'"être" lui-même. "Je suis un vagabond, je n'ai aucune ambition, je suis un spectateur total de la vie, comme mon personnage", a-t-il dit.
"Cela a été une grande joie de refaire du cinéma comme au temps des +Valseuses+ (le film de Bertrand Blier qui l'a lancé en 1974, NDLR), j'avais une vraie liberté, c'est un film d'art".
Monstre sacré du cinéma français âgé de 61 ans, nommé à l'Oscar du meilleur acteur pour "Cyrano de Bergerac" (1990) qui lui a valu l'un de ses deux César (l'autre lui fut décerné pour "Le dernier métro" en 1980), Gérard Depardieu estime que ce héros à la limite de la marginalité du film ressemble à son propre père. "Mon père a vécu comme ça, il ne savait ni lire, ni écrire, il était exploité par tout le monde", avait-il affirmé à la Berlinale.
"Mammuth" est dédié à son fils, l'acteur Guillaume Depardieu, décédé en octobre 2008 à 37 ans, des suites d'une pneumonie foudroyante, "parce que c'est un film absolument libre, comme lui", selon le mot de Benoît Delépine.