Yoyo Maeght
"Il y avait la famille Maeght et la famille Giacometti et nous avancions ensemble pour défendre ce que nous aimions", se souvient Isabelle, qui est commissaire de l'exposition, mais qui partage ses souvenirs, lors d'une rencontre avec des journalistes, avec Yoyo, sa soeur, et leur père Adrien.
Une statuette de femme en plâtre blanc tendant un bouquet de fleurs colorées accueille les visiteurs à l'entrée. Ensuite, l'exposition se déploie non pas selon un parcours chronologique mais plutôt par thèmes: "c'est notre oeil sur Giacometti et la Fondation", explique Isabelle.
Il y a "la salle des gens que Giacometti a aimés", à commencer par son frère Diego, représenté par le célèbre portrait "à la chemise écossaise", prêté par un collectionneur américain. Il y a aussi Annette, son épouse, Caroline, sa compagne, et trois splendides tableaux représentant Marguerite, la grand-mère d'Isabelle et de Yoyo, et l'épouse d'Aimé Maeght, le fondateur de la dynastie.
"Il faisait poser les gens pendant des semaines, pendant des mois, se rappelle Yoyo, ce qu'il voulait c'était +attraper+ le regard. Et pour y parvenir, il travaillait et retravaillait sans cesse les yeux" de ses modèles.
Dans la salle baptisée Giacometti, se trouvent trois oeuvres majeures de l'artiste suisse : "La grande tête de Diego", "La grande femme debout" et deux exemplaires de "L'homme qui marche", une de ses sculptures les plus célèbres, reproduite sur les billets de 100 francs suisses.
En février, un autre exemplaire de "L'homme qui marche" a été adjugé 65 millions de livres chez Sotheby's, record mondial pour une oeuvre d'art vendue aux enchères publiques. A la question d'un journaliste, Yoyo et Isabelle répondent que oui, les oeuvres sont bien gardées, même s'il n'y paraît pas, car le système de sécurité reste délibérément très discret.
Giacometti (1901-1966) a été présenté à Aimé Maeght par André Breton à l'occasion d'une exposition sur le surréalisme en 1947. Aimé Maeght devient son marchand exclusif, avec Pierre Matisse, le fils du peintre, à New York. A partir des années 50, l'artiste enchaîne les expositions. La biennale de Venise en 1963 lui assure une consécration mondiale.
Mais il continue à vivre et travailler dans l'atelier modeste et poussiéreux de la rue Hippolyte-Maindron, dans le XIVè arrondissement à Paris : "Il vivait très modestement. Je lui dis ++pourquoi tu vis dans ce gourbi ?++ et il me répond qu'il ne veut pas être l'esclave du confort. Mais le lendemain il pouvait manger du caviar chez Lipp", se souvient Adrien qui ajoute: "c'est l'homme le plus libre que j'ai rencontré".
Adrien Maeght, aujourd'hui âgé de 80 ans, en avait 17 quand Alberto est "entré à la galerie" : "Il m'a beaucoup appris, il m'a conseillé, parfois il m'a fait des reproches. Avec des gens comme Alberto, on devient intelligent".
Alberto a conçu le caveau de la famille Maeght au cimetière de Saint-Paul, Diego a fait le café qui accueille les visiteurs à l'entrée de la Fondation, avec son lustre, son bar et ses lourdes chaises en bronze. L'amitié des deux familles se poursuit: Bruno, 105 ans, frère d'Alberto et de Diego, est très proche d'Isabelle Maeght.
L'exposition intitulée simplement "Giacometti et Maeght", se termine le 31 octobre.
Une statuette de femme en plâtre blanc tendant un bouquet de fleurs colorées accueille les visiteurs à l'entrée. Ensuite, l'exposition se déploie non pas selon un parcours chronologique mais plutôt par thèmes: "c'est notre oeil sur Giacometti et la Fondation", explique Isabelle.
Il y a "la salle des gens que Giacometti a aimés", à commencer par son frère Diego, représenté par le célèbre portrait "à la chemise écossaise", prêté par un collectionneur américain. Il y a aussi Annette, son épouse, Caroline, sa compagne, et trois splendides tableaux représentant Marguerite, la grand-mère d'Isabelle et de Yoyo, et l'épouse d'Aimé Maeght, le fondateur de la dynastie.
"Il faisait poser les gens pendant des semaines, pendant des mois, se rappelle Yoyo, ce qu'il voulait c'était +attraper+ le regard. Et pour y parvenir, il travaillait et retravaillait sans cesse les yeux" de ses modèles.
Dans la salle baptisée Giacometti, se trouvent trois oeuvres majeures de l'artiste suisse : "La grande tête de Diego", "La grande femme debout" et deux exemplaires de "L'homme qui marche", une de ses sculptures les plus célèbres, reproduite sur les billets de 100 francs suisses.
En février, un autre exemplaire de "L'homme qui marche" a été adjugé 65 millions de livres chez Sotheby's, record mondial pour une oeuvre d'art vendue aux enchères publiques. A la question d'un journaliste, Yoyo et Isabelle répondent que oui, les oeuvres sont bien gardées, même s'il n'y paraît pas, car le système de sécurité reste délibérément très discret.
Giacometti (1901-1966) a été présenté à Aimé Maeght par André Breton à l'occasion d'une exposition sur le surréalisme en 1947. Aimé Maeght devient son marchand exclusif, avec Pierre Matisse, le fils du peintre, à New York. A partir des années 50, l'artiste enchaîne les expositions. La biennale de Venise en 1963 lui assure une consécration mondiale.
Mais il continue à vivre et travailler dans l'atelier modeste et poussiéreux de la rue Hippolyte-Maindron, dans le XIVè arrondissement à Paris : "Il vivait très modestement. Je lui dis ++pourquoi tu vis dans ce gourbi ?++ et il me répond qu'il ne veut pas être l'esclave du confort. Mais le lendemain il pouvait manger du caviar chez Lipp", se souvient Adrien qui ajoute: "c'est l'homme le plus libre que j'ai rencontré".
Adrien Maeght, aujourd'hui âgé de 80 ans, en avait 17 quand Alberto est "entré à la galerie" : "Il m'a beaucoup appris, il m'a conseillé, parfois il m'a fait des reproches. Avec des gens comme Alberto, on devient intelligent".
Alberto a conçu le caveau de la famille Maeght au cimetière de Saint-Paul, Diego a fait le café qui accueille les visiteurs à l'entrée de la Fondation, avec son lustre, son bar et ses lourdes chaises en bronze. L'amitié des deux familles se poursuit: Bruno, 105 ans, frère d'Alberto et de Diego, est très proche d'Isabelle Maeght.
L'exposition intitulée simplement "Giacometti et Maeght", se termine le 31 octobre.