En 2015, Oscar Pierre quittait son premier emploi chez Airbus à Toulouse, après seulement trois mois. "L'industrie est un peu lente... Je cherchais un autre rythme", explique à l'AFP l'ancien ingénieur aéronautique, la silhouette élancée, le regard bleu concentré.
Aujourd'hui, le jeune Espagnol dirige 1.500 employés dans 26 pays, dont la moitié à Barcelone, sa ville natale, à partir de bureaux flambants neufs dignes de la Silicon Valley: poufs, baby-foots, cafétéria décorée de photos polaroïd des jeunes employés.
Dans l'entrée trônent les sacs à dos jaunes utilisés par les 50.000 livreurs de Glovo, à vélo ou à moto, pour apporter à domicile des repas de restaurants dans 288 villes mais aussi couches pour bébés, médicaments, fleurs, etc.
Car Glovo, contrairement à ses concurrents Deliveroo ou UberEats, ne se limite pas à la nourriture. "Commande ce que tu veux", propose l'application.
En 2019, Oscar Pierre prévoit 250 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit une hausse de plus de 200% par rapport à 2018, année où les ventes avaient déjà bondi de 350%.
Depuis 2015, Glovo a levé 460 millions d'euros auprès d'investisseurs attirés par l'essor du secteur, et vient d'accéder au statut envié de "licorne", ces start-ups valorisées au-delà d'un milliard de dollars.
"Ca donne le vertige, beaucoup de pression, mais en même temps on profite à fond car on sait que c'est assez unique de vivre ça", dit en souriant ce fils d'une famille d'entrepreneurs.
Il espère dégager des bénéfices "d'ici à 18 mois" au niveau mondial, même si l'activité est déjà rentable en Espagne, en Italie et au Portugal.
Pour croître, Glovo s'implante là où la concurrence est moins vive qu'en Europe occidentale : Amérique latine, Kazakhstan, Ukraine, Maroc, Côte d'Ivoire, etc.
Autre enjeu : optimiser les délais de livraison, via des algorithmes mijotés par une centaine d'ingénieurs internationaux. Trois cents embauches supplémentaires sont prévues pour 2020.
"Nous devons choisir un modèle d'intelligence artificielle capable d'estimer le temps de préparation d'une commande, pour demander au livreur d'arriver sur les lieux pratiquement au moment où elle est prête", car tout temps d'attente du coursier est une perte d'argent, souligne Mustafa Sezgin, le chef de la division informatique.
Les repas fournissent les trois-quarts du chiffre d'affaires, mais "nous aimons penser que la nourriture est le début de quelque chose de beaucoup plus grand", comme chez Amazon, qui commença avec les livres, explique M. Pierre, admirateur de Jeff Bezos.
Glovo possède déjà sept "dark supermarkets", des entrepôts remplis de produits d'épicerie uniquement destinés à être livrés, et compte en ouvrir une centaine en deux ans. Objectif : assurer des livraisons en 15 minutes.
L'application pourrait à terme permettre de réserver restaurants et cinémas, et offrir ménage ou réparations à domicile.
Mais plus que ces projets, ce sont les livreurs qui ont fait la Une en Espagne ces derniers mois, avec plusieurs grèves dénonçant un quotidien sous pression et des heures de travail insuffisantes pour obtenir un revenu décent.
Vingt-et-un d'entre eux ont traîné Glovo en justice, l'accusant de les traiter en "faux indépendants", soumis aux mêmes contraintes que des salariés mais sans les avantages sociaux dont ces derniers bénéficient.
Les tribunaux ont donné raison onze fois aux livreurs et dix fois à Glovo, selon l'entreprise. La Sécurité sociale espagnole lui réclame des cotisations impayées pour des centaines de livreurs.
Pour Oscar Pierre, le problème n'est pas de savoir "s'ils sont employés ou indépendants". "C'est un nouveau paradigme" pour lequel il faut "créer une nouvelle régulation" du secteur, dit-il, suggérant de mettre en place des couvertures sociales supplémentaires payées par l'entreprise.
Il met en avant la "flexibilité" offerte aux coursiers, dont "60% travaillent à temps partiel". Aimeraient-ils travailler plus ? "Je n'ai pas cette information", reconnaît-il, désarçonné par cette question.
S'affirmant soucieux d'augmenter le revenu de ses livreurs, Glovo affirme travaille à améliorer l'application afin qu'ils puissent faire trois livraisons par heure, contre deux actuellement. "Avec la technologie, c'est possible", assure Oscar Pierre.
Aujourd'hui, le jeune Espagnol dirige 1.500 employés dans 26 pays, dont la moitié à Barcelone, sa ville natale, à partir de bureaux flambants neufs dignes de la Silicon Valley: poufs, baby-foots, cafétéria décorée de photos polaroïd des jeunes employés.
Dans l'entrée trônent les sacs à dos jaunes utilisés par les 50.000 livreurs de Glovo, à vélo ou à moto, pour apporter à domicile des repas de restaurants dans 288 villes mais aussi couches pour bébés, médicaments, fleurs, etc.
Car Glovo, contrairement à ses concurrents Deliveroo ou UberEats, ne se limite pas à la nourriture. "Commande ce que tu veux", propose l'application.
En 2019, Oscar Pierre prévoit 250 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit une hausse de plus de 200% par rapport à 2018, année où les ventes avaient déjà bondi de 350%.
Depuis 2015, Glovo a levé 460 millions d'euros auprès d'investisseurs attirés par l'essor du secteur, et vient d'accéder au statut envié de "licorne", ces start-ups valorisées au-delà d'un milliard de dollars.
"Ca donne le vertige, beaucoup de pression, mais en même temps on profite à fond car on sait que c'est assez unique de vivre ça", dit en souriant ce fils d'une famille d'entrepreneurs.
Il espère dégager des bénéfices "d'ici à 18 mois" au niveau mondial, même si l'activité est déjà rentable en Espagne, en Italie et au Portugal.
Pour croître, Glovo s'implante là où la concurrence est moins vive qu'en Europe occidentale : Amérique latine, Kazakhstan, Ukraine, Maroc, Côte d'Ivoire, etc.
Autre enjeu : optimiser les délais de livraison, via des algorithmes mijotés par une centaine d'ingénieurs internationaux. Trois cents embauches supplémentaires sont prévues pour 2020.
"Nous devons choisir un modèle d'intelligence artificielle capable d'estimer le temps de préparation d'une commande, pour demander au livreur d'arriver sur les lieux pratiquement au moment où elle est prête", car tout temps d'attente du coursier est une perte d'argent, souligne Mustafa Sezgin, le chef de la division informatique.
Les repas fournissent les trois-quarts du chiffre d'affaires, mais "nous aimons penser que la nourriture est le début de quelque chose de beaucoup plus grand", comme chez Amazon, qui commença avec les livres, explique M. Pierre, admirateur de Jeff Bezos.
Glovo possède déjà sept "dark supermarkets", des entrepôts remplis de produits d'épicerie uniquement destinés à être livrés, et compte en ouvrir une centaine en deux ans. Objectif : assurer des livraisons en 15 minutes.
L'application pourrait à terme permettre de réserver restaurants et cinémas, et offrir ménage ou réparations à domicile.
Mais plus que ces projets, ce sont les livreurs qui ont fait la Une en Espagne ces derniers mois, avec plusieurs grèves dénonçant un quotidien sous pression et des heures de travail insuffisantes pour obtenir un revenu décent.
Vingt-et-un d'entre eux ont traîné Glovo en justice, l'accusant de les traiter en "faux indépendants", soumis aux mêmes contraintes que des salariés mais sans les avantages sociaux dont ces derniers bénéficient.
Les tribunaux ont donné raison onze fois aux livreurs et dix fois à Glovo, selon l'entreprise. La Sécurité sociale espagnole lui réclame des cotisations impayées pour des centaines de livreurs.
Pour Oscar Pierre, le problème n'est pas de savoir "s'ils sont employés ou indépendants". "C'est un nouveau paradigme" pour lequel il faut "créer une nouvelle régulation" du secteur, dit-il, suggérant de mettre en place des couvertures sociales supplémentaires payées par l'entreprise.
Il met en avant la "flexibilité" offerte aux coursiers, dont "60% travaillent à temps partiel". Aimeraient-ils travailler plus ? "Je n'ai pas cette information", reconnaît-il, désarçonné par cette question.
S'affirmant soucieux d'augmenter le revenu de ses livreurs, Glovo affirme travaille à améliorer l'application afin qu'ils puissent faire trois livraisons par heure, contre deux actuellement. "Avec la technologie, c'est possible", assure Oscar Pierre.