Google dispose actuellement d'un bas de laine de 16 milliards de dollars. Comme M. Schmidt a indiqué qu'il n'y toucherait pas cette année, ledit bas de laine va encore s'arrondir. Si la poule continue de pondre ses œufs d'or - le résultat d'exploitation s'est élevé à 7,9 milliards de dollars en 2008 -, les coffres renfermeront quelque 21 milliards de dollars fin 2009. Et si, de surcroît, l'entreprise maintient la politique d'investissement parcimonieuse qu'elle pratique depuis plusieurs trimestres, le trésor de guerre s'en trouvera augmenté d'autant.
M. Schmidt a récemment déclaré que les dépenses de l'entreprise baisseraient et que, par ailleurs, il ne voyait pas comment le chiffre d'affaires pourrait diminuer : ce scénario d'abondance est donc tout à fait réaliste. Mais la finalité de cette politique de thésaurisation reste mystérieuse. A quoi doit donc servir tout cet argent ?
Les autorités de régulation n'accepteront jamais que Google rachète un rival de la taille de Yahoo. Certes, le groupe pourrait prendre pour cible une entreprise qui n'opère pas sur ses propres marchés, comme Research in Motion, la société qui a inventé le Blackberry. Si c'était le cas, les actionnaires ne manqueraient cependant pas de protester vigoureusement contre ce genre de diversification. Quant aux proies d'envergure plus modeste susceptibles d'être chassées, comme Twitter, Salesforce. com ou même Facebook, leur acquisition entamerait à peine la tirelire de Google.
En fait, Google ferait mieux de se décider à verser des dividendes. Dans le domaine des nouvelles technologies, les entreprises sont réticentes à franchir ce pas, car pour elles, ce serait reconnaître que leur marché est maintenant arrivé à maturité. Apple ne verse ainsi toujours pas de dividendes. Mais l'époque où les bénéfices trimestriels de Google augmentaient de 50 % est révolue : les analystes estiment qu'en 2009, ils progresseront d'un peu moins de 10 %.
En choisissant d'octroyer des dividendes à ses actionnaires, Google retiendrait plus facilement l'attention des investisseurs de long terme, et son cours boursier serait plus stable. Comme il n'y aurait aucun doute quant à la capacité de la société à en distribuer, le titre pourrait même attirer en nombre les actionnaires des entreprises comme Citigroup ou General Electric, qui ont dû réviser leur politique de dividendes à la baisse. Les patrons du secteur des nouvelles technologies trouveront peut-être moins excitant de payer des dividendes que de prendre le contrôle d'autres sociétés, mais la maturité a aussi ses avantages. Il est de l'intérêt de Google d'accepter d'entrer dans l'âge adulte.
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(Traduction de Christine Lahuec.)
M. Schmidt a récemment déclaré que les dépenses de l'entreprise baisseraient et que, par ailleurs, il ne voyait pas comment le chiffre d'affaires pourrait diminuer : ce scénario d'abondance est donc tout à fait réaliste. Mais la finalité de cette politique de thésaurisation reste mystérieuse. A quoi doit donc servir tout cet argent ?
Les autorités de régulation n'accepteront jamais que Google rachète un rival de la taille de Yahoo. Certes, le groupe pourrait prendre pour cible une entreprise qui n'opère pas sur ses propres marchés, comme Research in Motion, la société qui a inventé le Blackberry. Si c'était le cas, les actionnaires ne manqueraient cependant pas de protester vigoureusement contre ce genre de diversification. Quant aux proies d'envergure plus modeste susceptibles d'être chassées, comme Twitter, Salesforce. com ou même Facebook, leur acquisition entamerait à peine la tirelire de Google.
En fait, Google ferait mieux de se décider à verser des dividendes. Dans le domaine des nouvelles technologies, les entreprises sont réticentes à franchir ce pas, car pour elles, ce serait reconnaître que leur marché est maintenant arrivé à maturité. Apple ne verse ainsi toujours pas de dividendes. Mais l'époque où les bénéfices trimestriels de Google augmentaient de 50 % est révolue : les analystes estiment qu'en 2009, ils progresseront d'un peu moins de 10 %.
En choisissant d'octroyer des dividendes à ses actionnaires, Google retiendrait plus facilement l'attention des investisseurs de long terme, et son cours boursier serait plus stable. Comme il n'y aurait aucun doute quant à la capacité de la société à en distribuer, le titre pourrait même attirer en nombre les actionnaires des entreprises comme Citigroup ou General Electric, qui ont dû réviser leur politique de dividendes à la baisse. Les patrons du secteur des nouvelles technologies trouveront peut-être moins excitant de payer des dividendes que de prendre le contrôle d'autres sociétés, mais la maturité a aussi ses avantages. Il est de l'intérêt de Google d'accepter d'entrer dans l'âge adulte.
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(Traduction de Christine Lahuec.)