James Purnell et Gordon Brown
Etoile montante du Parti travailliste, James Purnell, qui à 39 ans détenait le portefeuille du Travail et des Retraites, est le troisième ministre à démissionner cette semaine. Sa démission, annoncée dans une lettre que publie le site internet du journal The Times, est un coup direct porté à l'autorité de Gordon Brown, qui voit sa position à la tête du Labour de plus en plus contestée.
Les mauvais résultats attendus des travaillistes à l'élection européenne - tenue jeudi en Grande-Bretagne mais dont l'issue ne sera connue que dimanche soir - pourraient porter le coup de grâce à Gordon Brown, estime Simon Lee, politologue à l'université de Hull.
"Même si d'ici dimanche, aucun autre ministre ne suit l'exemple de Purnell, si les résultats sont aussi mauvais qu'on le prévoit, il sera très difficile pour Gordon Brown de survivre (comme chef du gouvernement)", dit-il à Reuters.
Certains commentateurs comparent la situation actuelle de Brown avec celle de Margaret Thatcher lorsqu'elle avait été contrainte à la démission en 1990 après le départ du gouvernement d'un ministre de premier plan.
Purnell assure ne pas prétendre à diriger le Labour mais sa décision de claquer la porte du cabinet Brown pourrait l'inciter à aller plus loin.
REMANIEMENT
La nouvelle de la publication de sa lettre a été connue alors que les bureaux de vote fermaient à travers la Grande-Bretagne pour des élections locales et européennes dans lesquelles le Parti travailliste, au pouvoir depuis 1997, risque de connaître une débâcle au profit des Tories, à en croire les derniers sondages publiés avant le scrutin.
Brown, selon son porte-parole, a appris la démission de Purnell au même moment que l'opinion britannique. Le chef du gouvernement s'est déclaré déçu par cette annonce et a fait part de son intention de concentrer ses efforts sur un remaniement du cabinet, afin de sortir le pays de la crise économique et de restaurer la confiance dans le parlement, ternie par l'affaire des notes de frais des députés.
Un remaniement du gouvernement serait désormais imminent, maintenant que les élections sont passées. La Grande-Bretagne et les Pays-Bas étaient les deux premiers pays, parmi les 27 membres de l'Union européenne, à voter, jeudi.
Après l'annonce du départ de Purnell, les conservateurs ont réitéré leurs appels en faveur d'élections législatives anticipées. "Il est clair que nous avons affaire en ce moment à un gouvernement totalement paralysé", a déclaré à Sky News George Osborne, porte-parole des Tories pour les questions économiques.
Le Labour a chuté dans les sondages à mesure que s'aggravait la récession économique. Ces dernières semaines, en outre, l'image du Labour et des autres grands partis a été sérieusement entamée par l'affaire dite des "notes de frais".
UNE "MUTINERIE" AU SEIN DU LABOUR
Cette semaine, Hazel Blears, ministre des Communautés et des collectivités locales, de même que Jacqui Smith, première femme ministre de l'Intérieur, ont présenté également leur démission.
Plutôt que renforcer son assise sur le pouvoir, le remaniement prévu par Gordon Brown risque plutôt d'aggraver l'instabilité: le ministre des Finances Alistair Darling n'a pas l'intention de changer d'attribution, alors que le chef du gouvernement envisage de le remplacer par un allié de longue date, Ed Balls. Le secrétaire au Foreign Office, David Miliband, dit lui aussi vouloir rester à son poste, ce qui limite un peu plus la marge de manoeuvre de Gordon Brown.
Dans sa lettre de démission, Purnell n'y va pas par quatre chemins. S'adressant à Brown, il déclare ainsi: "Je crois maintenant que si vous restez à la tête (du parti travailliste), une victoire des conservateurs devient plus probable, et non le contraire. Par conséquent, je vous demande de vous retirer, afin de permettre à notre parti d'avoir, dans la lutte, une chance de l'emporter".
Le ministre de la Santé, Alan Johnson, fait figure de favori dans la course à la succession de Brown. Mercredi encore, il assurait que Brown était la meilleure personne pour diriger le Labour, mais, dans son émission "Newsnight", la BBC a rapporté jeudi qu'il avait "mis sur pied une structure" pour briguer la direction du parti.
Pour les analystes, Brown, qui a succédé à Tony Blair en 2007 à mi-mandat de la législature actuelle, est aujourd'hui durement atteint et de nouveaux leaders potentiels pourraient bien sortir de l'ombre.
Une mutinerie a d'ores et déjà vu le jour dans les rangs du Labour. Selon certaines informations, autour de 75 députés travaillistes, soit un cinquième du total des parlementaires du Labour - sont prêts à signer une pétition en faveur du départ de Brown.
Au cours de la journée de jeudi, une rumeur de démission de Brown, jugée "parfaitement absurde" par le 10, Downing Street, a provoqué une baisse de trois pour cent de la livre sterling face au dollar, en l'espace de quelques minutes. Cela donne un aperçu de la façon dont pourraient réagir les marchés en cas de sérieuse "mutinerie" dans les rangs travaillistes sur fond de pire récession depuis les années 1930.
Les mauvais résultats attendus des travaillistes à l'élection européenne - tenue jeudi en Grande-Bretagne mais dont l'issue ne sera connue que dimanche soir - pourraient porter le coup de grâce à Gordon Brown, estime Simon Lee, politologue à l'université de Hull.
"Même si d'ici dimanche, aucun autre ministre ne suit l'exemple de Purnell, si les résultats sont aussi mauvais qu'on le prévoit, il sera très difficile pour Gordon Brown de survivre (comme chef du gouvernement)", dit-il à Reuters.
Certains commentateurs comparent la situation actuelle de Brown avec celle de Margaret Thatcher lorsqu'elle avait été contrainte à la démission en 1990 après le départ du gouvernement d'un ministre de premier plan.
Purnell assure ne pas prétendre à diriger le Labour mais sa décision de claquer la porte du cabinet Brown pourrait l'inciter à aller plus loin.
REMANIEMENT
La nouvelle de la publication de sa lettre a été connue alors que les bureaux de vote fermaient à travers la Grande-Bretagne pour des élections locales et européennes dans lesquelles le Parti travailliste, au pouvoir depuis 1997, risque de connaître une débâcle au profit des Tories, à en croire les derniers sondages publiés avant le scrutin.
Brown, selon son porte-parole, a appris la démission de Purnell au même moment que l'opinion britannique. Le chef du gouvernement s'est déclaré déçu par cette annonce et a fait part de son intention de concentrer ses efforts sur un remaniement du cabinet, afin de sortir le pays de la crise économique et de restaurer la confiance dans le parlement, ternie par l'affaire des notes de frais des députés.
Un remaniement du gouvernement serait désormais imminent, maintenant que les élections sont passées. La Grande-Bretagne et les Pays-Bas étaient les deux premiers pays, parmi les 27 membres de l'Union européenne, à voter, jeudi.
Après l'annonce du départ de Purnell, les conservateurs ont réitéré leurs appels en faveur d'élections législatives anticipées. "Il est clair que nous avons affaire en ce moment à un gouvernement totalement paralysé", a déclaré à Sky News George Osborne, porte-parole des Tories pour les questions économiques.
Le Labour a chuté dans les sondages à mesure que s'aggravait la récession économique. Ces dernières semaines, en outre, l'image du Labour et des autres grands partis a été sérieusement entamée par l'affaire dite des "notes de frais".
UNE "MUTINERIE" AU SEIN DU LABOUR
Cette semaine, Hazel Blears, ministre des Communautés et des collectivités locales, de même que Jacqui Smith, première femme ministre de l'Intérieur, ont présenté également leur démission.
Plutôt que renforcer son assise sur le pouvoir, le remaniement prévu par Gordon Brown risque plutôt d'aggraver l'instabilité: le ministre des Finances Alistair Darling n'a pas l'intention de changer d'attribution, alors que le chef du gouvernement envisage de le remplacer par un allié de longue date, Ed Balls. Le secrétaire au Foreign Office, David Miliband, dit lui aussi vouloir rester à son poste, ce qui limite un peu plus la marge de manoeuvre de Gordon Brown.
Dans sa lettre de démission, Purnell n'y va pas par quatre chemins. S'adressant à Brown, il déclare ainsi: "Je crois maintenant que si vous restez à la tête (du parti travailliste), une victoire des conservateurs devient plus probable, et non le contraire. Par conséquent, je vous demande de vous retirer, afin de permettre à notre parti d'avoir, dans la lutte, une chance de l'emporter".
Le ministre de la Santé, Alan Johnson, fait figure de favori dans la course à la succession de Brown. Mercredi encore, il assurait que Brown était la meilleure personne pour diriger le Labour, mais, dans son émission "Newsnight", la BBC a rapporté jeudi qu'il avait "mis sur pied une structure" pour briguer la direction du parti.
Pour les analystes, Brown, qui a succédé à Tony Blair en 2007 à mi-mandat de la législature actuelle, est aujourd'hui durement atteint et de nouveaux leaders potentiels pourraient bien sortir de l'ombre.
Une mutinerie a d'ores et déjà vu le jour dans les rangs du Labour. Selon certaines informations, autour de 75 députés travaillistes, soit un cinquième du total des parlementaires du Labour - sont prêts à signer une pétition en faveur du départ de Brown.
Au cours de la journée de jeudi, une rumeur de démission de Brown, jugée "parfaitement absurde" par le 10, Downing Street, a provoqué une baisse de trois pour cent de la livre sterling face au dollar, en l'espace de quelques minutes. Cela donne un aperçu de la façon dont pourraient réagir les marchés en cas de sérieuse "mutinerie" dans les rangs travaillistes sur fond de pire récession depuis les années 1930.