Dans capitale économique Lagos, des jeunes ont bloqué un important axe routier en enflammant des pneus, jetant des pierres sur les policiers. "Bad Luck Jonathan" (Jonathan la malchance), criaient certains, en détournant le prénom du président nigérian, Goodluck (bonne chance) Jonathan.
Les rues de la métropole économique Lagos, habituellement embouteillées, étaient complètement vides, à l'exception des manifestants.
A Abuja, la capitale fédérale, des milliers de personnes sont également descendu dans la rue malgré un important déploiement des forces de l'ordre qui tentaient de les empêcher d'atteindre le centre-ville, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le mot d'ordre des syndicats, ayant appelé à une grève générale et à des manifestations de masse, était également bien suivi à Kano, la principale ville du nord du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants, également répartis entre chrétiens et musulmans.
Des centaines de manifestants y défilaient malgré une forte présence policière.
"Tout ce que nous voulons, c'est que notre voix soit entendue", a indiqué John Lolawole, secrétaire-général d'un des syndicats appelant à la grève, le Trade Union Congress.
Les syndicats exigent que le gouvernement rétablisse les subventions aux carburants, dont la suppression le 1er janvier a entraîné une brusque hausse des prix de l'essence.
Le litre à la pompe est ainsi passé dès lundi de 65 nairas (0,30 euro) à au moins 140 nairas (0,66 euro). Des manifestations ont éclaté depuis dans tout le pays pour protester contre cette mesure, extrêmement impopulaire.
L'Assemblée nationale a adopté dimanche une motion demandant au gouvernement de faire marche arrière. Les parlementaires ont également prié les syndicats de "suspendre leur projet de grève générale et de participer à un dialogue approfondi sur cette question".
Le président Jonathan avait fait une tentative de dernière minute samedi soir pour défendre la politique de son gouvernement dans l'espoir que les syndicats annulent leur projet de grève. Mais ces derniers ont confirmé leur mot d'ordre.
tensions interconfessionnelles
Cette grogne sociale qui risque de paralyser le poids-lourd démographique de l'Afrique intervient sur fond de tensions interconfessionnelles grandissantes et d'attentats meurtriers.
Depuis les sanglants attentats visant les célébrations du jour de Noël et qui avaient fait au moins 49 morts, six nouvelles attaques contre des chrétiens du Nord majoritairement musulman ont fait plus de 80 morts.
La majorité de ces raids ont été revendiqués par Boko Haram, un groupe islamiste qui réclame l'application de la charia (loi islamique) dans l'ensemble du pays.
Ces violences ne sont pas "une guerre de religion", mais répondent à des intérêts visant à la désintégration de la fédération, a déclaré le cardinal Anthony Olobunmi Okogie, archevêque de Lagos.
"Il n'y pas de guerre de religion en cours au Nigeria, mais une féroce persécution qui trouve ses sources dans des ambitions de pouvoir et des causes économiques. Ils veulent désintégrer la fédération mais n'y réussiront pas", a-t-il indiqué dans une interview publiée lundi par le site internet Vatican Insider.
Dimanche, Goodluck Jonathan a admis pour la première fois que Boko Haram disposait de soutiens et de sympathisants au sein du parlement, de la justice et des services de sécurité. selon lui, les violences antichrétiennes actuelles sont "pires" que la guerre civile des années 60.
Chrétien du Sud, Jonathan a succédé en février 2010 au président musulman Umaru Yar'Adua, malade et décédé avant la fin de son premier mandat, avant de se faire élire en 2011.
En vertu d'un accord informel depuis l'indépendance entre les principales communautés du pays, un nordiste puis un sudiste doivent se succéder à la tête de l'Etat, chacun après avoir exercé huit ans de pouvoir (deux mandats de quatre ans).
Yar'Adua étant décédé après seulement trois ans de présidence, nombreux sont ceux au nord qui estiment que cet accord a été bafoué et revendique la magistrature suprême pour un nordiste.
Les rues de la métropole économique Lagos, habituellement embouteillées, étaient complètement vides, à l'exception des manifestants.
A Abuja, la capitale fédérale, des milliers de personnes sont également descendu dans la rue malgré un important déploiement des forces de l'ordre qui tentaient de les empêcher d'atteindre le centre-ville, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le mot d'ordre des syndicats, ayant appelé à une grève générale et à des manifestations de masse, était également bien suivi à Kano, la principale ville du nord du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants, également répartis entre chrétiens et musulmans.
Des centaines de manifestants y défilaient malgré une forte présence policière.
"Tout ce que nous voulons, c'est que notre voix soit entendue", a indiqué John Lolawole, secrétaire-général d'un des syndicats appelant à la grève, le Trade Union Congress.
Les syndicats exigent que le gouvernement rétablisse les subventions aux carburants, dont la suppression le 1er janvier a entraîné une brusque hausse des prix de l'essence.
Le litre à la pompe est ainsi passé dès lundi de 65 nairas (0,30 euro) à au moins 140 nairas (0,66 euro). Des manifestations ont éclaté depuis dans tout le pays pour protester contre cette mesure, extrêmement impopulaire.
L'Assemblée nationale a adopté dimanche une motion demandant au gouvernement de faire marche arrière. Les parlementaires ont également prié les syndicats de "suspendre leur projet de grève générale et de participer à un dialogue approfondi sur cette question".
Le président Jonathan avait fait une tentative de dernière minute samedi soir pour défendre la politique de son gouvernement dans l'espoir que les syndicats annulent leur projet de grève. Mais ces derniers ont confirmé leur mot d'ordre.
tensions interconfessionnelles
Cette grogne sociale qui risque de paralyser le poids-lourd démographique de l'Afrique intervient sur fond de tensions interconfessionnelles grandissantes et d'attentats meurtriers.
Depuis les sanglants attentats visant les célébrations du jour de Noël et qui avaient fait au moins 49 morts, six nouvelles attaques contre des chrétiens du Nord majoritairement musulman ont fait plus de 80 morts.
La majorité de ces raids ont été revendiqués par Boko Haram, un groupe islamiste qui réclame l'application de la charia (loi islamique) dans l'ensemble du pays.
Ces violences ne sont pas "une guerre de religion", mais répondent à des intérêts visant à la désintégration de la fédération, a déclaré le cardinal Anthony Olobunmi Okogie, archevêque de Lagos.
"Il n'y pas de guerre de religion en cours au Nigeria, mais une féroce persécution qui trouve ses sources dans des ambitions de pouvoir et des causes économiques. Ils veulent désintégrer la fédération mais n'y réussiront pas", a-t-il indiqué dans une interview publiée lundi par le site internet Vatican Insider.
Dimanche, Goodluck Jonathan a admis pour la première fois que Boko Haram disposait de soutiens et de sympathisants au sein du parlement, de la justice et des services de sécurité. selon lui, les violences antichrétiennes actuelles sont "pires" que la guerre civile des années 60.
Chrétien du Sud, Jonathan a succédé en février 2010 au président musulman Umaru Yar'Adua, malade et décédé avant la fin de son premier mandat, avant de se faire élire en 2011.
En vertu d'un accord informel depuis l'indépendance entre les principales communautés du pays, un nordiste puis un sudiste doivent se succéder à la tête de l'Etat, chacun après avoir exercé huit ans de pouvoir (deux mandats de quatre ans).
Yar'Adua étant décédé après seulement trois ans de présidence, nombreux sont ceux au nord qui estiment que cet accord a été bafoué et revendique la magistrature suprême pour un nordiste.