Grève nationale chez Ikea : un magasin fermé, quinze autres touchés


Samedi 13 Février 2010 - 13:34
AFP


Paris - Seize magasins Ikea, dont celui de Franconville (Val d'Oise) totalement fermé, étaient touchés samedi par un mouvement de grève sans précédent visant à faire plier le géant suédois de l'ameublement sur les salaires du personnel.


Grève nationale chez Ikea : un magasin fermé, quinze autres touchés
En fin de matinée, la direction a recensé quelque 500 grévistes parmi les 5.500 salariés devant travailler ce jour, essentiellement à Franconville (Val d'Oise), magasin qui n'a pas ouvert, Paris Nord (Val d'Oise), Thiais et Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).

La CGT, qui évoque "un mouvement massif", a elle dénombré plus de 50% de grévistes.

"Tous les services sont ouverts sauf à Franconville", a souligné une porte-parole du groupe, qui compte 8.800 salariés en France.

Mardi déjà, trois magasins n'avaient pas pu ouvrir leurs portes.

La co-directrice du magasin du Val d'Oise, Claire Héry, a justifié la fermeture par "des menaces d'actions spectaculaires des organisations syndicales qui font pression sur les non-grévistes".

Plusieurs responsables syndicaux dénoncent au contraire des "pressions" des directions locales sur les salariés.

A Paris Nord, une cinquantaine de grévistes se sont installés tôt samedi dans le hall sur des canapés et devant l'entrée, accueillant dans une ambiance sonore et bon enfant les clients, a constaté un journaliste de l'AFP.

La clientèle ne semblait pas dérangée outre mesure: ce mouvement "ne me gêne pas, je comprends" les salariés, confiait Eric Bouteiller, venu avec son épouse pour l'achat de meubles.

A Plaisir (Yvelines), une soixantaine de personnes scandaient dans un froid glacial "respecter les employés" et "Plaisir ne bougera pas".

A Roques-sur-Garonne, près de Toulouse, une quarantaine de grévistes portaient une banderole "Ikea en grève". "Le magasin tourne au ralenti avec les cadres et les CDD", selon la CFDT.

A Marseille, une vingtaine de salariés, selon le même syndicat, ont sensibilisé "clients et non-grévistes" sur "les conditions de travail dégradées et la perte des valeurs de partage" dans l'entreprise.

"Depuis la prise en main d'Ikea par une holding, il y a une vingtaine d'années, c'est la course aux bénéfices alors que notre fondateur Ingvar Kamprad avait une fibre sociale plus développée", estime Henri Bru, un ancien de la maison.

Déçus par les propositions d'augmentation de salaire, FO, CGT et CFDT ont appelé jeudi soir à une grève immédiate, qu'ils qualifient "d'historique". Ils réclament une hausse générale des rémunérations de 4%.

Ikea a proposé pour les employés une augmentation collective de 1% et une hausse individuelle liée aux performances de 1%. Pour les cadres, l'enveloppe d'augmentation individuelle s'élèverait à 2%, sans augmentation générale, avec une hausse de 5% du forfait dimanche.

Leur précédente proposition était une augmentation moyenne de 1,2% sur la base de hausses individuelles ou au mérite, sans hausse générale.

Le mouvement de protestation a commencé par une grève locale samedi dernier. La situation s'est tendue avec l'occupation par intermittence, à partir de lundi, du siège social du groupe à Plaisir (Yvelines). Depuis vendredi après-midi, le siège n'est plus occupé.

Une nouvelle réunion "d'échanges" portant sur les conditions de travail est prévue lundi avec les syndicats.

Le PS a estimé que cette grève était "symptomatique du blocage des salaires en France" et s'est "indigné" de "l'absence de propositions" du gouvernement en matière salariale.


           

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