Grèves contre la réforme des retraites: nouvelle journée test pour Sarkozy


Jeudi 23 Septembre 2010 - 14:58
AFP


Paris - Pour la deuxième fois en un peu plus de deux semaines, la France était perturbée jeudi par une journée nationale de grève et de manifestations contre la réforme des retraites, test politique majeur pour le président Nicolas Sarkozy.


Grèves contre la réforme des retraites: nouvelle journée test pour Sarkozy
Au plus bas dans les sondages, impopulaire en France et affaibli en Europe après les polémiques sur les Roms, Nicolas Sarkozy veut tenir bon sur cette réforme, chantier phare sur lequel il compte pour reprendre la main sur l'agenda politique avant la présidentielle de 2012.

Alors que le texte a déjà été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale et doit être examiné le 5 octobre au Sénat, les syndicats savent que l'ampleur de la mobilisation sociale sera "déterminante" pour la suite du mouvement.

Ils espèrent faire mieux que le 7 septembre, précédente journée d'action qui avait rassemblé plus d'un million de personnes dans les rues de France selon la police et jusqu'à 2,7 millions selon les principales centrales.

Les perturbations ont commencé tô t jeudi matin, affectant essentiellement la circulation des trains et avions, ainsi que des écoles.

Le ministère de l'Education évaluait dans la matinée le taux d'enseignants grévistes à 25,8%, tandis que les syndicats avançaient près de 55% dans le primaire et 45% dans le secondaire, des chiffres stables ou en baisse par rapport au 7 septembre.

Dans les aéroports, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) prévoyait une journée noire, avec généralement l'annulation de 40% des vols et jusqu'à 50% à l'aéroport parisien d'Orly (contre 25% le 7 septembre).

En revanche, le rail devrait être moins touché: la société SNCF prévoyait de faire rouler un train à grande vitesse (TGV) sur deux, mais le trafic international sera quasi-normal. La direction a recensé 37% de grévistes et les syndicats près de 50%, en léger recul.

Dans le métro parisien, les perturbations étaient relativement limitées, en raison notamment d'un système de service minimum qui concentre les rames aux heures de pointe.

Réforme emblématique de la seconde partie du mandat du président Nicolas Sarkozy, le projet de loi controversé sur les retraites prévoit notamment le relèvement de 60 à 62 ans, à l'horizon 2018, de l'âge minimal de départ à la retraite.

Le gouvernement considère que faire travailler les Français plus longtemps, à l'instar de leurs voisins européens, est la meilleure option pour assurer des besoins de financement évalués à 70 milliards d'euros d'ici à 2030.

C'est dans la rue que se jaugera le succès de cette journée pour les syndicats, qui affirment, soutenus par l'opposition de gauche, qu'un recul de l'exécutif est encore possible.

Le premier défilé a eu lieu à Toulouse (sud-ouest) dans la matinée, avant la grosse manifestation attendue à Paris dans l'après-midi. Plus de 230 manifestations sont prévues dans la journée à travers le pays.

"Les manifestations vont être massives", a pronostiqué jeudi François Chérèque le secrétaire général de la CFDT (réformiste), tout en estimant qu'il n'était pas nécessaire "de radicaliser le mouvement".

Les syndicats, qui ont prévu de se retrouver vendredi pour décider de la suite à donner à leur mouvement, attendent du Sénat qu'il "réduise les injustices" du texte, notamment concernant le maintien d'une pension de retraite à taux plein à 65 ans (et non 67 ans comme le prévoit le texte) pour les plus pénalisés.

Nicolas Sarkozy, qui avait déjà concédé quelques aménagements après les manifestations du 7 septembre, pourrait à nouveau faire un geste, probablement en faveur des handicapés, des femmes ou des chô meurs âgés.


           

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