Ses romans se vendent comme des petits fours. Cela énerve aussi les critiques.
La critique littéraire française peut être méchante. Dans un pays où être un intellectuel est (un peu comme humoriste au Québec) une profession bien vue, elle cache mal son agacement devant un professeur sans prétention qui pond un roman par année, et en a vendu 5 millions d’exemplaires en cinq ans.
Elle ne va pas lui cracher au visage, comme on l’a fait pour Simenon à une autre époque, parce que, quand même, dans un monde où le tirage des journaux et des magazines est en chute libre, vendre des livres par millions, ce n’est pas peu. Alors, respect.
Mais la critique française trouve cette popularité quand même un peu suspecte, et soupçonne Musso à demi-mot d’exploiter une formule.
Dans Le Point, Julie Malaure a cette phrase: «La fameuse "recette du succès" de Musso ne serait donc pas une impression de déjà-vu systématique dans ses livres, ni des personnages caricaturaux dans une trame cousue de fil blanc, mais "la proximité". C'est ce qu'il défend, en tout cas...»
C’ est vrai que, parfois, en lisant Musso, on a l’impression d’être dans Paris Match, avec cette façon de décrire les lieux, les gens et la vie avec juste le bon mélange d’intrigue et de sentiments, de réalisme et d’envolées lyriques. Et ses descriptions de la Californie sont tellement... françaises!
J’avais Musso au bout du fil, alors je lui ai demandé c’est quoi son truc. «Il n’y en a pas! dit-il depuis Paris. J’écris avec mes tripes des histoires que j’aimerais lire moi-même, c’est tout.
Ma relation avec les lecteurs est comme une relation amoureuse; inutile de tenter d’expliquer; l’amour est un phénomène irrationnel.»
Quand même: si tant de gens achètent ses livres, c’est qu’ils répondent à un besoin. Lequel?
«Je ne procède pas ainsi. Je ne me mets pas au travail en disant que je vais écrire des pages qui vont intéresser des millions de gens.»
Alors? «Je suis un écrivain populaire, au sens noble du terme. D'abord, divertir, tout en élevant.»
Intrigues secondaires
Les intrigues (amoureuses ou policières) qui portent les récits de Musso sont secondaires, à son avis. Elles ne sont que le véhicule qui «porte des thèmes plus profonds: le deuil, l’absence d’amour, la passion qui détruit, la vie après la mort, des thèmes sérieux, mais que j’aborde de manière divertissante».
En deux mots comme en mille: des livres qui intéressent d’abord les filles, et leurs mères. Des romans qui explorent l’univers ténébreux des sentiments, des relations, des écueils qui les guettent. Et qui n’hésitent pas, dans leur quête d’explications à la vie, à aller faire des tours du côté de l’ésotérisme, ou de la mythologie.
«Aux séances de dédicaces, 90 % des gens qui se présentent sont des femmes», dit Musso. «Et souvent, les hommes qui me lisent disent tenir le livre de leur petite amie.»
La critique littéraire française peut être méchante. Dans un pays où être un intellectuel est (un peu comme humoriste au Québec) une profession bien vue, elle cache mal son agacement devant un professeur sans prétention qui pond un roman par année, et en a vendu 5 millions d’exemplaires en cinq ans.
Elle ne va pas lui cracher au visage, comme on l’a fait pour Simenon à une autre époque, parce que, quand même, dans un monde où le tirage des journaux et des magazines est en chute libre, vendre des livres par millions, ce n’est pas peu. Alors, respect.
Mais la critique française trouve cette popularité quand même un peu suspecte, et soupçonne Musso à demi-mot d’exploiter une formule.
Dans Le Point, Julie Malaure a cette phrase: «La fameuse "recette du succès" de Musso ne serait donc pas une impression de déjà-vu systématique dans ses livres, ni des personnages caricaturaux dans une trame cousue de fil blanc, mais "la proximité". C'est ce qu'il défend, en tout cas...»
C’ est vrai que, parfois, en lisant Musso, on a l’impression d’être dans Paris Match, avec cette façon de décrire les lieux, les gens et la vie avec juste le bon mélange d’intrigue et de sentiments, de réalisme et d’envolées lyriques. Et ses descriptions de la Californie sont tellement... françaises!
J’avais Musso au bout du fil, alors je lui ai demandé c’est quoi son truc. «Il n’y en a pas! dit-il depuis Paris. J’écris avec mes tripes des histoires que j’aimerais lire moi-même, c’est tout.
Ma relation avec les lecteurs est comme une relation amoureuse; inutile de tenter d’expliquer; l’amour est un phénomène irrationnel.»
Quand même: si tant de gens achètent ses livres, c’est qu’ils répondent à un besoin. Lequel?
«Je ne procède pas ainsi. Je ne me mets pas au travail en disant que je vais écrire des pages qui vont intéresser des millions de gens.»
Alors? «Je suis un écrivain populaire, au sens noble du terme. D'abord, divertir, tout en élevant.»
Intrigues secondaires
Les intrigues (amoureuses ou policières) qui portent les récits de Musso sont secondaires, à son avis. Elles ne sont que le véhicule qui «porte des thèmes plus profonds: le deuil, l’absence d’amour, la passion qui détruit, la vie après la mort, des thèmes sérieux, mais que j’aborde de manière divertissante».
En deux mots comme en mille: des livres qui intéressent d’abord les filles, et leurs mères. Des romans qui explorent l’univers ténébreux des sentiments, des relations, des écueils qui les guettent. Et qui n’hésitent pas, dans leur quête d’explications à la vie, à aller faire des tours du côté de l’ésotérisme, ou de la mythologie.
«Aux séances de dédicaces, 90 % des gens qui se présentent sont des femmes», dit Musso. «Et souvent, les hommes qui me lisent disent tenir le livre de leur petite amie.»