Hollande dans la nasse de sa vie privée, avant un rendez-vous politique majeur


Lundi 13 Janvier 2014 - 18:31
AFP


Paris - A la veille d'une conférence de presse déterminante pour le quinquennat de François Hollande, c'est toujours sa vie privée qui occupait lundi le devant de la scène médiatique, avec de nouvelles interrogations sur sa liaison avec l'actrice Julie Gayet et ses conséquences.


François Hollande et sa compagne Valérie Trierweiler
François Hollande et sa compagne Valérie Trierweiler
Valérie Trierweiler, la compagne du président, a été hospitalisée vendredi, quelques heures après les révélations du magazine people Closer prêtant à François Hollande une liaison avec l'actrice Julie Gayet. La date de sa sortie de l'hôpital, prévue lundi, dépendra en définitive de l'avis de ses médecins, a indiqué l'entourage de la première dame.

Or, tant que Mme Trierweiler est hospitalisée, une clarification du président sur sa vie privée semble difficile. Mais, mardi, il ne pourra guère échapper lors de sa conférence de presse semestrielle aux questions des journalistes sur le couple présidentiel.

A l'étranger, la première dame accompagne traditionnellement le président dans de nombreuses visites. La journaliste de Paris Match devait ainsi être au côté de François Hollande lors de la visite d'Etat qu'il doit effectuer le 11 février aux Etats-Unis, à l'invitation du président Barack Obama et de son épouse Michelle.

Sans aucun rôle constitutionnel sous la Ve République, la première dame occupe de facto une fonction au moins symbolique. Elle dispose à l'Elysée d'un chef de cabinet, d'une chargée de mission et de deux secrétaires qui se relaient. Un officier de sécurité l'accompagne dans ses déplacements.

Valérie Trierweiler, comme toutes celles qui l'ont précédée à l'Elysée, a tenté avec plus ou moins de bonheur d'incarner la fonction, militant encore sur Twitter, dans ses voeux du Nouvel an, pour que la lutte contre l'enfance maltraitée soit érigée en grande cause nationale cette année.

"On voit bien qu'il y a un impact public"

Si dans son immense majorité, la classe politique considère que cette affaire relève avant tout de la vie privée du chef de l'Etat, des interrogations ont surgi sur sa sécurité ou son image.

"C'est sa vie privée", a estimé Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, enchaînant toutefois: "On voit bien qu'il y a un impact public, au moins sur un plan: la sécurité du président".

Comment le président de la République a-t-il pu être piégé par un paparazzi à deux pas de l'Elysée ? L'une des photos publiées vendredi par Closer le montre sortant, selon la magazine, de l'immeuble où il retrouvait Julie Gayet, le visage dissimulé par un casque intégral, pour enfourcher un scooter porteur d'une vignette apposée sur les véhicules du personnel de la présidence. En outre, un de ses officiers de sécurité est identifiable.

Rompant avec la réserve observée par la plupart des responsables politiques de premier plan, y compris à droite, Jean-François Copé, président de l'UMP, a jugé "tout cela désastreux pour l'image de la fonction présidentielle".

Toujours très bas dans les sondages (24% selon OpinionWay diffusé dimanche) en dépit d'un léger rebond quelques jours avant l'affaire, François Hollande entend avant tout clarifier sa ligne politique mardi, devant les quelque 600 journalistes français et étrangers qui se presseront à l'Elysée.

Le débat va bon train depuis ses voeux aux Français le 31 décembre : a-t-il opéré un virage social-démocrate voire social-libéral? "Il n'y a eu aucune inflexion économique, aucun tournant politique mais un approfondissement, une accélération et une clarification", fait valoir son conseiller politique Aquilino Morelle. "C'est la même politique mais qui doit aller en 2014 plus vite, plus loin, plus fort", ajoute-t-il.

Pour Thierry Mandon, un des porte-parole des députés PS, qui conteste également tout "virage" économique social-libéral, François Hollande est cependant en train de faire son "outing" avec le "pacte de responsabilité" proposé aux entreprises le 31 décembre. Le président dirait ainsi, selon lui, "tout haut ce qu'il fait et est depuis longtemps".

Selon le président du Medef Pierre Gattaz, favorable à ce pacte et qui a l'oreille de François Hollande, les chefs d'entreprise sont prêts à se mobiliser pour créer un million d'emplois dans les cinq prochaines années. En contrepartie, ils réclament 100 milliards d'allègements fiscaux et sur le coût du travail.


           

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