Hollande distille quelques annonces pour prolonger l'esprit de janvier


Jeudi 5 Février 2015 - 16:35
AFP


Paris - François Hollande, qui s'est décrit jeudi en président de gauche "depuis le début" de son quinquennat, a distillé quelques annonces pour "prolonger l'esprit de janvier" qui a suivi les attentats de Paris.


Hollande distille quelques annonces pour prolonger l'esprit de janvier
Lors de sa cinquième grande conférence de presse du quinquennat, le chef de l'Etat s'est également montré offensif sur la scène internationale, en particulier l'Ukraine, annonçant une visite surprise dans l'après-midi à Kiev avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Désireux d'"éviter la guerre" dans ce pays, M. Hollande doit présenter à cette occasion une "nouvelle proposition de règlement" du conflit russo-ukrainien, avant de se rendre vendredi à Moscou avec Mme Merkel pour s'entretenir avec Vladimir Poutine.

Mais "l'option de la diplomatie ne peut être prolongée indéfiniment", a-t-il prévenu.

Au sujet de la Grèce, "le rôle de la France, a-t-il dit, est de trouver une solution, de contribuer à un accord mais dans le respect", à la fois "du vote des Grecs" et "des règles européennes".

Il a incité le nouveau Premier ministre Alexis Tsipras, élu sur un programme anti-austérité, à se rendre à Berlin pour aller voir Angela Merkel qui "le recevra".

Depuis le Palais de l'Elysée, il a aussi fait la leçon à la communauté internationale qui doit selon lui être plus active dans les zones de conflits. "Faites votre travail, ne faites pas la leçon", a lancé celui qui a engagé les forces armées dans plusieurs opérations depuis 2012.

Sur le plan intérieur, M. Hollande, en net regain de popularité, a voulu aussi être à l'offensive. Celui qui est censé être le président de tous les Français s'est présenté en dirigeant de gauche "depuis le début de son quinquennat".

M. Hollande a affirmé également avoir "changé", après les attentats de janvier, qui ont "profondément marqué la France". "L'esprit du mois de janvier 2015, c'est l'unité de la République (...) Cet esprit-là, je dois le prolonger", a-t-il déclaré.

Il a ainsi assuré qu'il n'engagerait des réformes institutionnelles que "si elle sont consensuelles", qu'il s'agisse du droit de vote des étrangers, du mode de scrutin ou de la proportionnelle.

- 'Aller plus loin encore' -

Pour le reste, le président de la République a distillé quelques annonces visant à renforcer la "cohésion" de la société française, parmi lesquelles la création d'un "contrat civique" avec un "service universel pour les jeunes" et la création d'une "réserve citoyenne pour tous les Français".

Au plan économique, après l'engagement du pacte de responsabilité et la loi Macron en discussion au Parlement, "nous devons aller plus loin encore", a-t-il dit, évoquant sans les préciser "des réformes qui devront concerner l'emploi des jeunes, l'insertion des chômeurs de longue durée, améliorer les performances de nos entreprises, faciliter le financement de notre économie".

Il a mis la pédale douce sur le tiers payant généralisé, une autre de ses promesses de campagne contestée par les médecins, en assurant que cette mesure ne serait mise en place que "si un mécanisme simple de paiement est possible pour les professionnels de santé".

Après la sortie de Manuel Valls sur l'"apartheid territorial, social, ethnique" qui minerait les banlieues, M. Hollande a également annoncé la création d'une "agence nationale de développement économique sur les territoires". Il a menacé de durcir les sanctions pour les élus ne respectant par les quotas de logements sociaux.

Sur le plan politique, M. Hollande a critiqué la décision de l'UMP de ne pas faire barrage au Front national dans le Doubs dimanche prochain. "Je ne suis pas là pour faire la leçon" mais tous les partis ne sont pas "pleinement dans les valeurs de la République", a-t-il fait valoir.

En réaction, le vice-président du FN Florian Philippot a appelé les électeurs à infliger dimanche "une sacrée gifle au pouvoir de François Hollande".

Saluée par le PS, l'intervention présidentielle a été vertement critiquée par la gauche de la gauche. "Le président appelle à l'unité de la République, mais où sont les moyens nécessaires à la construction d'une République pour tous?" s'est interrogé Pierre Laurent (PCF).

Europe Ecologie-Les Verts a notamment dénoncé "le manque d’ambition du président concernant le droit de vote des étrangers".

A droite, Bruno Le Maire (UMP) a approuvé "les choix" du président sur l'Ukraine, mais déploré "un affaiblissement de la France sur la scène européenne" depuis 2012.


           

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