Dès son arrivée à la préfecture d'Ajaccio, le chef de l'Etat a déposé une gerbe devant la plaque commémorative que Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'Intérieur, avait fait apposer en hommage au préfet Claude Erignac, "sauvagement assassiné" le 6 février 1998, tout près de là.
Il devait ensuite s'entretenir à huis clos pendant une petite heure avec une douzaine de responsables politiques de l'île, qui ne devaient pas manquer de l'interroger sur l'insécurité.
Comme l'a lui-même rappelé François Hollande dans une interview au quotidien Corse Matin, le rythme des homicides (17 depuis janvier) n'a pas diminué sur l'île en dépit des mesures de lutte contre le crime organisé annoncées il y a presque un an par les ministres de l'Intérieur Manuel Valls et de la Justice Christiane Taubira.
Pour François Hollande cependant, le gouvernement, "mobilisé", a marqué des points avec le triplement attendu en 2013 et par rapport à l'année précédente des saisies d'avoirs criminels. "Les renforts nécessaires ont été affectés" à l'île avec "58 policiers et gendarmes supplémentaires en un an", a-t-il également assuré.
Reste toutefois à convaincre une population lasse d'annonces non suivies d'effet. Au premier tour de l'élection présidentielle, François Hollande était arrivé en troisième position derrière Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.
Les élus corses devaient également sonder ses intentions, une semaine jour pour jour après le vote à une large majorité par l'Assemblée de Corse d'une délibération préconisant d'accorder une place spécifique à l'île dans la Constitution française.
Sur ce point, le chef de l'Etat s'est montré pour le moins réservé dans son interview à Corse Matin. "Je demanderai au Gouvernement de recevoir les élus de l'Assemblée de Corse pour poursuivre la réflexion", avance-t-il tout juste. Et de prévenir: "Mon obligation, c'est de rester dans le cadre de la République".
Quant à la "co-officialité" de la langue corse et du français qui deviendraient, toujours selon le voeu de l'Assemblée de Corse, les deux langues officielles de l'île, elle suscite une réponse tout aussi réservée : "S'agissant de la langue corse, on fait déjà beaucoup."
Oubli des livres d'histoire
Cette page politique tournée, François Hollande devait consacrer l'essentiel de sa visite à un fait souvent négligé par les livres d'histoire. Alors que la Corse a été le premier territoire métropolitain libéré par l'action combinée de la Résistance et des Forces françaises libres venues d'Afrique du Nord, ceux-ci retiennent plus volontiers les débarquements de Normandie et de Provence, postérieurs de plusieurs mois.
Aujourd'hui encore, cet oubli est douloureusement ressenti en Corse, tout particulièrement par les anciens combattants. Le réparer sera le "sens" de la visite du chef de l'Etat, a-t-il lui-même souligné dans les colonnes de Corse Matin.
Aux côtés du frère du roi du Maroc Mohammed VI, le prince Moulay Rachid, François Hollande devrait réparer une seconde injustice, remettant la Légion d'honneur à sept anciens combattants marocains, aux côtés de sept vétérans français. Agés aujourd'hui de 91 à 104 ans, ces "goumiers" marocains avaient joué un rôle décisif dans la libération de l'île.
Après sa table ronde à la préfecture d'Ajaccio, le chef de l'Etat devait se rendre à la citadelle de la ville pour visiter la minuscule cellule où s'était suicidé le 19 mars 1943, au lendemain de son arrestation, un héros de la Résistance, Fred Scamaroni, afin de ne pas parler à ses tortionnaires italiens.
Il devrait également se rendre sur le plateau de Ciniccia, haut lieu de la Résistance, à proximité du village de Levie (Corse-du-Sud), avant de rejoindre Bastia pour tenir un discours sur la Libération de l'île, proclamée officiellement le 4 octobre 1943.
Il devait ensuite s'entretenir à huis clos pendant une petite heure avec une douzaine de responsables politiques de l'île, qui ne devaient pas manquer de l'interroger sur l'insécurité.
Comme l'a lui-même rappelé François Hollande dans une interview au quotidien Corse Matin, le rythme des homicides (17 depuis janvier) n'a pas diminué sur l'île en dépit des mesures de lutte contre le crime organisé annoncées il y a presque un an par les ministres de l'Intérieur Manuel Valls et de la Justice Christiane Taubira.
Pour François Hollande cependant, le gouvernement, "mobilisé", a marqué des points avec le triplement attendu en 2013 et par rapport à l'année précédente des saisies d'avoirs criminels. "Les renforts nécessaires ont été affectés" à l'île avec "58 policiers et gendarmes supplémentaires en un an", a-t-il également assuré.
Reste toutefois à convaincre une population lasse d'annonces non suivies d'effet. Au premier tour de l'élection présidentielle, François Hollande était arrivé en troisième position derrière Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.
Les élus corses devaient également sonder ses intentions, une semaine jour pour jour après le vote à une large majorité par l'Assemblée de Corse d'une délibération préconisant d'accorder une place spécifique à l'île dans la Constitution française.
Sur ce point, le chef de l'Etat s'est montré pour le moins réservé dans son interview à Corse Matin. "Je demanderai au Gouvernement de recevoir les élus de l'Assemblée de Corse pour poursuivre la réflexion", avance-t-il tout juste. Et de prévenir: "Mon obligation, c'est de rester dans le cadre de la République".
Quant à la "co-officialité" de la langue corse et du français qui deviendraient, toujours selon le voeu de l'Assemblée de Corse, les deux langues officielles de l'île, elle suscite une réponse tout aussi réservée : "S'agissant de la langue corse, on fait déjà beaucoup."
Oubli des livres d'histoire
Cette page politique tournée, François Hollande devait consacrer l'essentiel de sa visite à un fait souvent négligé par les livres d'histoire. Alors que la Corse a été le premier territoire métropolitain libéré par l'action combinée de la Résistance et des Forces françaises libres venues d'Afrique du Nord, ceux-ci retiennent plus volontiers les débarquements de Normandie et de Provence, postérieurs de plusieurs mois.
Aujourd'hui encore, cet oubli est douloureusement ressenti en Corse, tout particulièrement par les anciens combattants. Le réparer sera le "sens" de la visite du chef de l'Etat, a-t-il lui-même souligné dans les colonnes de Corse Matin.
Aux côtés du frère du roi du Maroc Mohammed VI, le prince Moulay Rachid, François Hollande devrait réparer une seconde injustice, remettant la Légion d'honneur à sept anciens combattants marocains, aux côtés de sept vétérans français. Agés aujourd'hui de 91 à 104 ans, ces "goumiers" marocains avaient joué un rôle décisif dans la libération de l'île.
Après sa table ronde à la préfecture d'Ajaccio, le chef de l'Etat devait se rendre à la citadelle de la ville pour visiter la minuscule cellule où s'était suicidé le 19 mars 1943, au lendemain de son arrestation, un héros de la Résistance, Fred Scamaroni, afin de ne pas parler à ses tortionnaires italiens.
Il devrait également se rendre sur le plateau de Ciniccia, haut lieu de la Résistance, à proximité du village de Levie (Corse-du-Sud), avant de rejoindre Bastia pour tenir un discours sur la Libération de l'île, proclamée officiellement le 4 octobre 1943.