Incident jeudi en fin d'audition entre le juge et Nicolas Sarkozy


Samedi 23 Mars 2013 - 12:13
AFP


Bordeaux - Un incident a opposé le juge bordelais Jean-Michel Gentil et Nicolas Sarkozy qu'il venait de mettre en examen, jeudi à l'issue de l'audition de l'ancien président, a-t-on appris samedi de source proche du dossier, confirmant des informations du Parisien et du Monde.


Incident jeudi en fin d'audition entre le juge et Nicolas Sarkozy
"L'atmosphère était très tendue en fin de confrontation, a confirmé à l'AFP cette source, M. Sarkozy a tenu des propos que Jean-Michel Gentil a ressentis comme une menace, et il a voulu les faire acter par sa greffière. Mais Me (Thierry) Herzog, l'avocat de M. Sarkozy, s'y est opposé de façon forte", a ajouté cette source.
 
Selon Le Monde et Le Parisien qui relatent l'incident, Nicolas Sarkozy, qui venait d'être mis en examen pour abus de faiblesse par M. Gentil et ses collègues Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, a d'abord dénoncé "une injustice". Puis, comme le juge lui disait que l'audition était terminée, il aurait ajouté, selon Le Monde: "Ne vous inquiétez pas, je n'en resterai pas là", et selon Le Parisien, "je ne crois pas, non. Ce n'est pas terminé".
 
L'avocat de M. Sarkozy, Me Herzog, n'était pas joignable samedi matin.
En revanche celui de M. Gentil, Me Rémi Barousse, a remarqué que "l'Etat de droit est le fondement de la démocratie, et que se faire ainsi vilipender, montrer du doigt, est le signe d'un Etat de droit pas encore complètement digéré et accepté, où l'ancien souverain semble quelque chose de sacré et d'intouchable".
Me Barousse, avocat, ami et ex-collègue magistrat de M. Gentil, a rappelé que celui-ci travaille de manière collégiale dans cette affaire : "Toutes les décisions sont prises à trois", a-t-il remarqué. Il a estimé que "le juge a sans doute été un peu outré de la violence des attaques contre lui", mais "qu'il continuera à instruire son dossier jusqu'au bout".
 
C'est la première fois qu'un proche du juge est ainsi amené à commenter un incident dans cette affaire, nouveauté à la mesure de la tension qui règne entre M. Sarkozy et le juge.
 
Le 23 novembre, au lendemain du placement sous le statut de témoin assisté de M. Sarkozy, les trois juges avaient fait publier un communiqué de mise au point après les propos ironiques de Me Herzog sur une possible confusion qu'ils auraient faite entre Liliane Bettencourt et Ingrid Betancourt, l'ex-otage colombienne des Farc.
 
Vendredi, Me Herzog a, dans la même veine, demandé au parquet de Bordeaux de publier des extraits des confrontations de la veille entre l'ancien président et les membres du personnel de la maison Bettencourt, de nature selon lui à disculper M. Sarkozy. Le parquet n'a pas encore répondu


           

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