Des acheteurs font la queue à l'intérieur d'une boutique Apple à l'occasion du lancement des nouveaux iPhone 6 à Hong Kong
Les géants américains d'internet cherchent tous à améliorer leur offre de contenu éditorial afin de fidéliser leurs usagers, au moyen de nouvelles applications et logiciels qui font basculer un peu plus les médias dans l'inconnu.
Mi-septembre, Apple a lancé son application News, intégrée à son nouveau système d'exploitation iOS 9. Elle offre aux possesseurs d'un support mobile de la marque de consulter des articles de plus de 50 titres, notamment le New York Times, Vanity Fair ou Vogue.
Dans le cas du Times, l'utilisateur a accès, gratuitement, à environ 30 articles par jour, explique à l'AFP une porte-parole du quotidien, contre 10 par mois seulement pour un lecteur qui ne disposerait que d'un ordinateur connecté.
Mi-mai, Facebook avait dévoilé un logiciel baptisé «Instant Articles», en partenariat avec plusieurs magazines, sites d'information, quotidiens et chaînes de télévision.
Grâce à ce programme, le plus grand réseau social au monde a multiplié par dix la vitesse de connection au contenu offert par ces médias, et poussé ses partenaires à adapter leur production aux supports mobiles, en particulier sur la mise en page.
Deux autres géants du web, Google et Twitter travaillent à un système équivalent, qui ferait passer à quelques millièmes de secondes le temps de chargement d'un article avec des photos, contre près de dix secondes en moyenne aujourd'hui.
- Grosse compétition -
«Il y a une grosse compétition pour capter l'attention» des utilisateurs mobiles, résume Cindy Krum, directrice générale de MobileMoxie, spécialiste du marketing sur supports mobiles.
La bataille entre les géants d'internet et des nouvelles technologies, lancée sur des ordinateurs fixes puis portables, s'est désormais transportée sur le terrain des supports mobiles, tablettes ou téléphones, avec de nouvelles contraintes.
Le temps moyen passé par les Américains sur un support mobile atteignait près de trois heures en 2014 (02H51) contre un peu plus de deux heures (02H12) pour les ordinateurs, selon l'institut d'étude eMarketer.
Les ventes de presse papier se tassent (-19% en 10 ans pour les quotidiens américains) et la publicité sur ce support s'effondre (divisée par trois en dix ans), mais dans l'univers digital, on cherche plus que jamais à s'informer.
«Cela génère tellement de trafic. Beaucoup de gens démarrent leur journée en lisant les nouvelles», souligne Cindy Krum.
Ce trafic est automatiquement monétisé grâce à la publicité. Les dépenses publicitaires sur support mobile sont encore loin de refléter le poids qu'ont pris téléphones et tablettes dans les usages quotidiens, mais selon eMarketer, elles devraient tripler d'ici 2018.
Se pose désormais la question du rapport de force entre les acteurs dominants d'internet et les éditeurs, quand les premiers connaissent une croissance exponentielle et les seconds se battent pour réinventer un modèle économique viable.
«Pour l'instant, les accords sont plutôt favorables aux éditeurs», observe Rick Edmonds, analyste pour l'institut Poynter, spécialisée dans les médias.
Les éditeurs qui utilisent «Instant Articles» conservent 100% des revenus de la publicité qu'ils vendent directement et 70% s'ils confient à Facebook le placement auprès des annonceurs.
Les proportions sont les mêmes pour l'application News d'Apple.
Mais si ces nouvelles formules font tourner l'un des deux moteurs économiques des éditeurs, la publicité, il est difficile d'évaluer l'impact qu'elles ont sur le second, la vente de contenu en elle-même, par abonnement ou à l'article.
Faut-il augmenter son lectorat par ce biais, sous peine de rater le train, où préserver la valeur de son contenu en limitant sa diffusion ?
«La question est ouverte», reconnaît Rick Edmonds.
«Nous pensons qu'il est important de s'assurer que le Times est disponible sur un large éventail de supports, sur lesquels les gens peuvent trouver les nouvelles et de l'information», indique le New York Times, rappelant qu'il est présent sur la plateforme Flipboard, MSN News ou Google Play Newsstand, le kiosque virtuel de Google.
Le monde a changé, plaide Cindy Krum, pour qui le rapport aux informations est «beaucoup plus détendu. On n'en est plus à aller acheter le journal, c'est le journal qui doit vous trouver».
Source
Mi-septembre, Apple a lancé son application News, intégrée à son nouveau système d'exploitation iOS 9. Elle offre aux possesseurs d'un support mobile de la marque de consulter des articles de plus de 50 titres, notamment le New York Times, Vanity Fair ou Vogue.
Dans le cas du Times, l'utilisateur a accès, gratuitement, à environ 30 articles par jour, explique à l'AFP une porte-parole du quotidien, contre 10 par mois seulement pour un lecteur qui ne disposerait que d'un ordinateur connecté.
Mi-mai, Facebook avait dévoilé un logiciel baptisé «Instant Articles», en partenariat avec plusieurs magazines, sites d'information, quotidiens et chaînes de télévision.
Grâce à ce programme, le plus grand réseau social au monde a multiplié par dix la vitesse de connection au contenu offert par ces médias, et poussé ses partenaires à adapter leur production aux supports mobiles, en particulier sur la mise en page.
Deux autres géants du web, Google et Twitter travaillent à un système équivalent, qui ferait passer à quelques millièmes de secondes le temps de chargement d'un article avec des photos, contre près de dix secondes en moyenne aujourd'hui.
- Grosse compétition -
«Il y a une grosse compétition pour capter l'attention» des utilisateurs mobiles, résume Cindy Krum, directrice générale de MobileMoxie, spécialiste du marketing sur supports mobiles.
La bataille entre les géants d'internet et des nouvelles technologies, lancée sur des ordinateurs fixes puis portables, s'est désormais transportée sur le terrain des supports mobiles, tablettes ou téléphones, avec de nouvelles contraintes.
Le temps moyen passé par les Américains sur un support mobile atteignait près de trois heures en 2014 (02H51) contre un peu plus de deux heures (02H12) pour les ordinateurs, selon l'institut d'étude eMarketer.
Les ventes de presse papier se tassent (-19% en 10 ans pour les quotidiens américains) et la publicité sur ce support s'effondre (divisée par trois en dix ans), mais dans l'univers digital, on cherche plus que jamais à s'informer.
«Cela génère tellement de trafic. Beaucoup de gens démarrent leur journée en lisant les nouvelles», souligne Cindy Krum.
Ce trafic est automatiquement monétisé grâce à la publicité. Les dépenses publicitaires sur support mobile sont encore loin de refléter le poids qu'ont pris téléphones et tablettes dans les usages quotidiens, mais selon eMarketer, elles devraient tripler d'ici 2018.
Se pose désormais la question du rapport de force entre les acteurs dominants d'internet et les éditeurs, quand les premiers connaissent une croissance exponentielle et les seconds se battent pour réinventer un modèle économique viable.
«Pour l'instant, les accords sont plutôt favorables aux éditeurs», observe Rick Edmonds, analyste pour l'institut Poynter, spécialisée dans les médias.
Les éditeurs qui utilisent «Instant Articles» conservent 100% des revenus de la publicité qu'ils vendent directement et 70% s'ils confient à Facebook le placement auprès des annonceurs.
Les proportions sont les mêmes pour l'application News d'Apple.
Mais si ces nouvelles formules font tourner l'un des deux moteurs économiques des éditeurs, la publicité, il est difficile d'évaluer l'impact qu'elles ont sur le second, la vente de contenu en elle-même, par abonnement ou à l'article.
Faut-il augmenter son lectorat par ce biais, sous peine de rater le train, où préserver la valeur de son contenu en limitant sa diffusion ?
«La question est ouverte», reconnaît Rick Edmonds.
«Nous pensons qu'il est important de s'assurer que le Times est disponible sur un large éventail de supports, sur lesquels les gens peuvent trouver les nouvelles et de l'information», indique le New York Times, rappelant qu'il est présent sur la plateforme Flipboard, MSN News ou Google Play Newsstand, le kiosque virtuel de Google.
Le monde a changé, plaide Cindy Krum, pour qui le rapport aux informations est «beaucoup plus détendu. On n'en est plus à aller acheter le journal, c'est le journal qui doit vous trouver».
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