Une opération militaire pour libérer les otages est toujours possible, mais elle serait dangereuse pour les prisonniers, très difficile à monter et hors de portée des armées de la région, assurent des experts.
Si ce n'est pas l'Afghanistan, ce sont des régions isolées, montagneuses, escarpées, où les clans locaux, depuis toujours rétifs à toute autorité, assistent les hommes d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), soupçonnés de détenir les otages, par intérêt ou à cause de relations familiales.
Ces régions, et notamment le massif de Timétrine, à 450 km au nord-est de Tombouctou, l'explorateur français Régis Belleville, les a sillonnées depuis plus de dix ans.
"Ce sont des escarpements rocheux, des blocs de rochers délités, très découpés, traversés d'Est en Ouest par une grande bande sableuse qui sert de lieu de passage à tous les trafics", explique-t-il à l'AFP. "Il y a des puits ancestraux, des micro-climats locaux pour les troupeaux, comme de petits jardins préservés pour les tribus berabiches, avec lesquelles les gars d'Aqmi ont noué des liens familiaux. Là, ils sont tranquilles. Si quoi que ce soit bouge, ils sont prévenus".
Pour déjouer la surveillance satellitaire ou électronique, "il est possible qu'ils utilisent les dromadaires, pour être plus discrets que les véhicules. S'ils ont séparé les otages en petits petits groupes sur des dromadaires, ils sont indétectables", ajoute-t-il.
Le journaliste mauritanien Isselmou Ould Moustapha, spécialiste du jihadisme à Nouakchott, ajoute: "la principale force d'Aqmi, ce sont les relations matrimoniales tissées au fil des ans avec les tribus".
"Les jihadistes sont tous polygames: donc chaque fois qu'ils bougent vers un autre secteur ou un autre erg, ils ont des femmes et des enfants pas loin. Cela créé des solidarités familiales", précise-t-il, joint au téléphone depuis Paris.
"En cas d'opération militaire, s'il y a des victimes parmi les civils, cela renforce le sentiment de solidarité déjà existant. Comme les frappes maladroites en Afghanistan: si cela touche des civils, ils deviennent talibans dès le lendemain", ajoute-t-il.
Ces derniers mois, des sources concordantes au Mali on fait état d'abris, enterrés pour résister à des raids aériens, que les jihadistes auraient creusé dans des chaos rocheux du désert malien.
A Paris, le chercheur Pierre Boilley, qui dirige au CNRS le Centre d'étude des mondes africains (Cemaf), précise que les combattants salafistes, descendus d'Algérie, ont choisi "des régions isolées, où ils ont entamé il y a vingt ans une cohabitation bien comprise avec les tribus locales, à base de relations d'affaires, de menaces et de liens familiaux".
"Tous les trafics passent par ces régions: drogue, armes, clandestins, avec des complicités qui remontent parfois très haut, étant donné les sommes en jeu", ajoute-t-il. "Il y a des intérêts troubles, qui ne vont pas tous dans le sens d'une éradication d'Aqmi".
Pour mener une opération de libération des otages, confie le colonel à la retraite Gilles Denamur, ancien attaché militaire français au Niger, "tout dépendra des renseignements. Il faut qu'ils soient sûr à 100%, et c'est le plus difficile, d'autant qu'il est probable que les otages ont été ou vont être séparés".
"Il faut une action rapide, brutale. Pour cela, je ne vois que les forces spéciales françaises, avec un soutien et une préparation de nos amis africains. Mais il faudra être patients, attendre sans doute de longues semaines".
Si ce n'est pas l'Afghanistan, ce sont des régions isolées, montagneuses, escarpées, où les clans locaux, depuis toujours rétifs à toute autorité, assistent les hommes d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), soupçonnés de détenir les otages, par intérêt ou à cause de relations familiales.
Ces régions, et notamment le massif de Timétrine, à 450 km au nord-est de Tombouctou, l'explorateur français Régis Belleville, les a sillonnées depuis plus de dix ans.
"Ce sont des escarpements rocheux, des blocs de rochers délités, très découpés, traversés d'Est en Ouest par une grande bande sableuse qui sert de lieu de passage à tous les trafics", explique-t-il à l'AFP. "Il y a des puits ancestraux, des micro-climats locaux pour les troupeaux, comme de petits jardins préservés pour les tribus berabiches, avec lesquelles les gars d'Aqmi ont noué des liens familiaux. Là, ils sont tranquilles. Si quoi que ce soit bouge, ils sont prévenus".
Pour déjouer la surveillance satellitaire ou électronique, "il est possible qu'ils utilisent les dromadaires, pour être plus discrets que les véhicules. S'ils ont séparé les otages en petits petits groupes sur des dromadaires, ils sont indétectables", ajoute-t-il.
Le journaliste mauritanien Isselmou Ould Moustapha, spécialiste du jihadisme à Nouakchott, ajoute: "la principale force d'Aqmi, ce sont les relations matrimoniales tissées au fil des ans avec les tribus".
"Les jihadistes sont tous polygames: donc chaque fois qu'ils bougent vers un autre secteur ou un autre erg, ils ont des femmes et des enfants pas loin. Cela créé des solidarités familiales", précise-t-il, joint au téléphone depuis Paris.
"En cas d'opération militaire, s'il y a des victimes parmi les civils, cela renforce le sentiment de solidarité déjà existant. Comme les frappes maladroites en Afghanistan: si cela touche des civils, ils deviennent talibans dès le lendemain", ajoute-t-il.
Ces derniers mois, des sources concordantes au Mali on fait état d'abris, enterrés pour résister à des raids aériens, que les jihadistes auraient creusé dans des chaos rocheux du désert malien.
A Paris, le chercheur Pierre Boilley, qui dirige au CNRS le Centre d'étude des mondes africains (Cemaf), précise que les combattants salafistes, descendus d'Algérie, ont choisi "des régions isolées, où ils ont entamé il y a vingt ans une cohabitation bien comprise avec les tribus locales, à base de relations d'affaires, de menaces et de liens familiaux".
"Tous les trafics passent par ces régions: drogue, armes, clandestins, avec des complicités qui remontent parfois très haut, étant donné les sommes en jeu", ajoute-t-il. "Il y a des intérêts troubles, qui ne vont pas tous dans le sens d'une éradication d'Aqmi".
Pour mener une opération de libération des otages, confie le colonel à la retraite Gilles Denamur, ancien attaché militaire français au Niger, "tout dépendra des renseignements. Il faut qu'ils soient sûr à 100%, et c'est le plus difficile, d'autant qu'il est probable que les otages ont été ou vont être séparés".
"Il faut une action rapide, brutale. Pour cela, je ne vois que les forces spéciales françaises, avec un soutien et une préparation de nos amis africains. Mais il faudra être patients, attendre sans doute de longues semaines".