Iran: Le Maire appelle les Européens à contrer les décisions US


Samedi 12 Mai 2018 - 10:17
Reuters


Paris - Le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a appelé vendredi les pays de l’Union européenne à refuser la “vassalisation de l’Europe en matière commerciale” face à la menace de sanctions américaines en Iran et présenté une feuille de route pour affirmer la souveraineté du Vieux Continent.


La décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien ouvre la voie à un rétablissement des sanctions dans un délai de 90 à 180 jours à l’égard notamment des entreprises européennes ayant des relations d’affaires avec l’Iran.

“Il y a une prise de conscience de tous les Etats européens, que nous ne pouvons continuer dans la direction dans laquelle nous sommes aujourd’hui où nous subissons les décisions américaines”, a déclaré Bruno Le Maire au côté de son homologue néerlandais Wopke Hoekstra.

“Je veux que nous affirmions la souveraineté économique de l’Europe, c’est-à-dire la capacité à défendre ses intérêts quelles que soient les décisions de nos grands partenaires économiques comme les Etats-Unis”, a-t-il ajouté.

“La France souhaite pouvoir faire avec d’autres partenaires européens des propositions à la Commission européenne dans ce sens dans les jours qui viennent”, a-t-il annoncé, citant notamment la nécessité de renforcer un règlement européen de 1996 protégeant les entreprises européennes de sanctions extraterritoriales.

Bruno Le Maire propose en outre la création d’un bureau européen de contrôle des actifs étrangers similaire à celui dont sont dotés les Etats-Unis ainsi que des dispositifs de financement indépendants des investissements européens à l’étranger.

Une rencontre est prévue mardi avec les entreprises françaises concernées par le retrait américain de l’accord. Total, Airbus, Renault ou encore Sanofi font partie des groupes français potentiellement visés.

Le ministre de l’Economie et des Finances a demandé à son homologue américain, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, des exemptions pour certaines entreprises françaises, des délais d’application plus longs des sanctions, voire l’application de clauses dites “grand-père”, permettant de protéger les contrats qui ont été signés au moment ou l’accord était en vigueur côté américain.

“Je ne me fais pas beaucoup d’illusions sur le résultat de ces démarches”, a-t-il cependant concédé.

Le ministre prévoit d’ici fin mai une rencontre avec ses homologues allemand et britannique, a-t-il déclaré en outre sur Europe 1 vendredi.


           

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