Iran/Sakineh: Paris veut une lettre des 27 et une menace de sanctions


Vendredi 27 Août 2010 - 13:37
AFP


Paris - La France a appelé les 27 pays de l'Union européenne à une démarche commune auprès de Téhéran pour sauver Sakineh Mohammadi Ashtiani, condamnée à mort par lapidation, et suggère d'y adjoindre une menace de sanctions.


Iran/Sakineh: Paris veut une lettre des 27 et une menace de sanctions
"Une lettre commune de tous les Etats membres de l'Union européenne aux autorités iraniennes est devenue nécessaire, j'en suis convaincu, si nous voulons sauver cette jeune femme", a écrit le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner à la haute représentante de l'UE Catherine Ashton.

Dans un courrier envoyé mercredi, dont l'AFP a obtenu copie, Bernard Kouchner recommande que des mesures soient étudiées pour amener l'Iran à cesser les violations des droits de l'homme.

"Il faut engager l'Union dans des initiatives nouvelles pour rappeler aux autorités iraniennes que, comme sur le dossier nucléaire, leur attitude d'isolement et de fermeture a un coût, dont elles pourraient s'affranchir dès lors qu'elles choisiraient un comportement plus responsable et plus conforme à leurs engagements internationaux en matière de droits de l'homme", dit-il.

"Je souhaite que le Conseil européen relance ses travaux sur ces questions pour prendre de nouvelles mesures contre tous ceux qui en Iran ont organisé la répression", ajoute-t-il.

Il propose qu'une réunion des ministères des Affaires étrangères de l'UE, les 10 et 11 septembre, soit l'occasion d'un "débat d'ensemble" sur l'action de l'UE en faveur des droits de l'homme en Iran.

"Des travaux ont été engagés en ce sens, notamment à l'initiative des ambassadeurs de l'UE en Iran. Ils doivent être finalisés au plus vite, sur la base des propositions faites par plusieurs Etats membres, dont la France et les Pays-Bas", précise-t-il.

Le cas de Sakineh Mohammadi Ashtiani, cette mère de famille de 43 ans condamnée à mort par lapidation en 2006 pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari selon Téhéran, a suscité ces dernières semaines une intense mobilisation dans les pays occidentaux.

Le président Nicolas Sarkozy avait affirmé mercredi que la France considérait qu'elle avait "la responsabilité" de Sakineh.

Dans sa lettre, M. Kouchner relève que "malheureusement, le cas de Mme Ashtiani est loin d'être isolé". "Depuis plus d'un an, des milliers de personnes -- arrêtées, emprisonnées, torturées, certaines même exécutées -- ont payé cher l'exercice de leurs droits les plus élémentaires: manifester, communiquer, s'exprimer".

Il note que des intellectuels, journalistes, artistes ont quitté l'Iran souvent pour l'Europe et "attendent d'elle une réaction beaucoup plus énergique contre les exactions qu'ils ont subies, et que, parfois, leur famille, restée en Iran, continue à endurer".

En matière de communications, les pays de l'UE avaient annoncé en mars leur volonté d'agir ensemble face au brouillage en Iran des programmes télévisés de la Deutsche Welle et de la BBC notamment, ainsi que face au blocage des téléphones portables et à la surveillance de l'internet.


           

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