Iran: participation autour de 60% aux élections


Samedi 27 Février 2016 - 12:35
AFP


Environ 60% des électeurs iraniens ont participé aux élections législatives et à celle de l'Assemblée des experts qui nomme le guide suprême vendredi, selon une estimation provisoire donnée samedi de source officielle.


"Au moins 33 millions" des 55 millions d'électeurs ont voté, a dit le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Hossein-Ali Amiri, à la télévision nationale. Le chiffre définitif sera annoncé plus tard dans la journée et "devrait augmenter", selon lui.

La participation aux législatives de 2012 avait été de 64,2%, seulement de 48% à Téhéran.

M. Amiri a estimé qu'un second tour devrait être organisé dans un certain nombre de grandes villes, mais n'a donné aucune indication sur les élus au Parlement et à l'Assemblée des experts.

Les résultats définitifs, qui devront être confirmés par le puissant Conseil des gardiens de la Constitution (conservateur), ne sont pas attendus avant plusieurs jours. Ceux des provinces devraient être connus samedi, ceux de Téhéran et de ses 5,5 millions d'électeurs lundi.

Le président modéré Hassan Rohani et ses alliés réformateurs espèrent l'emporter face aux conservateurs pour pouvoir poursuivre leur politique d'ouverture.

Les bureaux de vote ont fermé tard vendredi soir après plusieurs heures de prolongation.

Tout au long de la journée, de nombreuses files d'attente se sont formées dans le calme devant les bureaux de vote des grandes villes, dont Téhéran, signe de l'intérêt apparent suscité par ces élections.

Les Iraniens étaient appelés à élire les 290 membres du Parlement et les 88 membres de l'Assemblée des experts, deux instances dominées par les conservateurs.

Ces élections étaient les premières depuis la conclusion en juillet d'un accord entre les grandes puissances et Téhéran sur le programme nucléaire iranien, qui doit permettre à l'Iran de sortir de son isolement et de relancer une économie affaiblie par près de dix ans de sanctions internationales. La plupart d'entre elles ont été levées mi-janvier au moment de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire.

M. Rohani, élu en 2013, mise sur cette avancée majeure pour obtenir une majorité favorable au Parlement. Cela l'aiderait à mettre en place, grâce notamment aux investissements étrangers attendus, une politique de réformes économiques et sociales avant la fin de son mandat en 2017.

Les réformateurs avaient en partie boycotté le scrutin de 2012 pour protester contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad en 2009, qu'ils jugeaient frauduleuse.

- Réformateurs et modérés alliés -

Ils étaient cette année au rendez-vous même si nombre de leurs responsables ont été écartés de la course par le Conseil des gardiens de la Constitution, qui a la haute main sur les élections.

Pour augmenter leurs chances, ils ont fait alliance avec les modérés - dont certains peuvent être conservateurs - en présentant une liste commune baptisée "Espoir".

Face aux réformateurs, une grande coalition des conservateurs qui, en adéquation avec la ligne du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, s'inquiètent d'un risque d'"infiltration" étrangère en cas de victoires des réformateurs et modérés.

"Tout le monde doit voter, tous ceux qui aiment l'Iran, la République islamique, la grandeur et la gloire de l'Iran", a dit vendredi le guide en étant l'un des premiers à voter.

"Nous avons des ennemis" qu'il faut "décevoir" par ce vote, a-t-il ajouté sans les nommer. Bien qu'ayant approuvé l'accord nucléaire, il exprime régulièrement sa méfiance à l'égard des puissances occidentales, en premier lieu les Etats-Unis, accusés de chercher "à s'infiltrer" en Iran.

A l'Assemblée des experts, les réformateurs espèrent que ses figures les plus conservatrices seront battues, ce qui serait une victoire majeure pour eux. Cette instance élue pour huit ans, pourrait être amenée à désigner le successeur de l'ayatollah Khamenei, âgé de 76 ans.


           

Nouveau commentaire :

Actus | Economie | Cultures | Médias | Magazine | Divertissement