Iran: risque de suicide d'une Irano-britannique emprisonnée


Samedi 19 Novembre 2016 - 13:39
AFP


L'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, emprisonnée en Iran et accusée d'avoir participé en 2009 à un "mouvement de sédition", a évoqué avec son mari un possible suicide, rapporte Amnesty International qui appelle à sa libération "immédiate".


Son mari, Richard Radcliffe, a dit à Amnesty que sa santé s'était "gravement détériorée ces dernières semaines et qu'elle a même envisagé le suicide", selon un communiqué de l'ONG publié vendredi.

Elle a également entamé une grève de la faim le 13 novembre "pour exprimer son désespoir face à la perspective de ne jamais être libérée".

Qualifiant la détérioration de sa santé de "très inquiétante" et son emprisonnement de "profondément injuste", Amnesty appelle à sa libération "immédiate et sans condition".

"Après son arrestation, elle a été séparée de sa petite fille et maintenue en isolement pendant 45 jours. Au lieu de prolonger ses souffrances, les autorités iraniennes doivent mettre fin à son épreuve en la libérant immédiatement et sans condition", a écrit dans ce communiqué Philip Luther, un reponsable d'Amnesty pour le Moyen Orient et l'Afrique du Nord.

Détenue depuis le 3 avril, la jeune femme, employée de la fondation Thomson Reuters, a été condamnée début septembre à cinq ans de prison.

Mi-octobre, le groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire a estimé que son arrestation et sa détention constituaient une violation de plusieurs articles de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Vu les risques que fait courir son emprisonnement sur sa santé, son intégrité physique et le bien-être de son enfant de deux ans, l'organisme onusien a recommandé sa "libération immédiate".

Plusieurs personnes ayant la double-nationalité - non reconnue en Iran - sont emprisonnées dans ce pays.

Fin septembre, Homa Hoodfar, une anthropologue irano-canadienne arrêtée et emprisonnée en juin pour "délits sécuritaires", a été libérée pour "raisons humanitaires", selon le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle Irna.

Le gouvernement britannique de la conservatrice Theresa May a exprimé sa préoccupation quant à la détention de Mme Zaghari-Ratcliffe mais sans critiquer directement Téhéran.

L'Iran et le Royaume-Uni ont achevé ces dernières semaines de normaliser leurs relations diplomatiques avec l'annonce d'un échange d'ambassadeurs, cinq ans après la fermeture de leurs ambassades respectives, et dans la foulée de l'accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et les grandes puissances.


           

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