Iran: une Irano-britannique accusée d'avoir voulu "renverser le régime"


Mercredi 15 Juin 2016 - 16:08
AFP


L'Irano-britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, employée de la Fondation Thomson Reuters et détenue depuis le 3 avril en Iran, a été accusée mercredi d'avoir voulu "renverser le régime".


Nazanin Zaghari-Ratcliffe
Nazanin Zaghari-Ratcliffe
Son mari a dénoncé des accusations "complètement absurdes".

La fillette de deux ans de Mme Zaghari-Ratcliffe avec qui elle voyageait, a été obligée de rester en Iran dans sa famille, son passeport britannique lui ayant été retiré au moment de l'arrestation de sa mère à Téhéran.

Mme Zaghari-Ratcliffe, 37 ans, "était membre de sociétés et fondations étrangères visant à préparer et exécuter des projets (...) avec pour objectif de renverser en douceur le régime sacré de la République islamique", ont accusé les Gardiens de la révolution, armée d'élite du régime.

Interrogé par l'AFP à Londres, son mari Richard Ratcliffe a jugé cette accusation "complètement absurde".

"Cela a pris 70 jours pour en arriver là et ce que cela signifie n'est toujours pas clair", a-il affirmé.

Il a ajouté que son beau-père "avait pris un avocat" pour s'occuper du dossier avant de préciser que son dernier contact téléphonique avec son épouse remontait au 30 mai.

Détentrice de la double nationalité irano-britannique qui n'est pas reconnue en Iran, Nazanin Zaghari-Ratcliffe a été arrêtée le 3 avril à l'aéroport de Téhéran alors qu'elle s'apprêtait à rentrer au Royaume-Uni avec sa fille, alors âgée de 22 mois, après une visite à sa famille en Iran.

"Ils ont d'abord parlé d'un problème de passeport, demandant à ma femme de confier notre fille à ses parents avant de les suivre", avait alors déclaré son mari.

Vendredi, il avait organisé un rassemblement devant l'ambassade d'Iran à Londres pour réclamer la libération de son épouse.

- 'Rien à voir avec l'Iran dans son travail' -

La PDG de la fondation Thomson Reuters, Monique Villa, présente à ce rassemblement, avait indiqué que si la jeune femme travaillait bien pour la fondation, "elle n'a rien à voir avec l'Iran dans son travail, d'ailleurs la fondation ne travaille pas avec l'Iran".

Le ministère britannique des Affaires étrangères avait lui indiqué avoir évoqué "ce cas à plusieurs reprises et au plus haut niveau" et qu'il allait "continuer à le faire à chaque occasion qui se présenterait".

Le communiqué des Gardiens de la révolution accuse Mme Zaghari-Ratcliffe d'être "l'une des principales responsables des réseaux de sociétés hostiles menant des activités criminelles sous la direction et avec le soutien de services d'espionnage de gouvernements étrangers".

Le texte a été émis par la section des Gardiens de la révolution de la région de Kerman (sud-est), où est détenue Mme Zaghari-Ratcliffe, et reproduit par l'agence Mizanonline liée à l'autorité judiciaire d'Iran.

"Durant sa détention à la prison de Kerman dans une pièce aménagée, elle était en contact téléphonique et direct régulier avec sa famille", assure le communiqué.

M. Ratcliffe avait affirmé que son épouse avait été placée en "isolement".

Les Gardiens précisent dans leur communiqué que le dossier a été envoyé à Téhéran pour les procédures judiciaires et que "des agents des services de renseignements des Gardiens de la révolution mènent actuellement des enquêtes complémentaires."


           

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