Israël : nouveau revers pour les partisans d'Avigdor Lieberman


Samedi 6 Juin 2009 - 12:29
Rue89


Slogan racoleur de sa campagne électorale (« Pas de citoyenneté sans loyauté »), le projet d'Avigdor Lieberman d'imposer aux citoyens de prêter serment à Israël a été rejeté dimanche 31 mai par une large majorité des membres du gouvernement.


Avigdor Lieberman
Avigdor Lieberman
L'idée, inscrite dans la plateforme du parti nationaliste qu'il dirige, Israel Beitenu, consistait à contraindre ses concitoyens à « jurer loyauté à l'Etat d'Israël comme Etat juif, sioniste et démocratique, à ses symboles et valeurs, à servir l'Etat », notamment par le service militaire ou civil -les récalcitrants pouvant être déchus de leur citoyenneté.

Interrogé pour Rue89 sur le caractère manifestement discriminatoire de son projet de loi, le député Alex Miller (Israel Beitenu) assure que « l'ajout de sioniste à la définition d'Israël comme Etat juif et démocratique vise implicitement le secteur ultra-orthodoxe de la population [qui est dispensé du service militaire], non pas exclusivement la minorité arabe ».

Néanmoins, les représentants de la communauté arabe-israélienne ont fait part de leurs inquiétudes auprès des autorités indiquant, dans une lettre adressée au Premier ministre, que « l'adoption de ce texte aurait des conséquences existentielles graves pour la minorité arabe ». Finalement, la proposition a été rejetée par le gouvernement.

Brandir la menace d'une « cinquième colonne »

Ce n'est pas le premier revers que subissent les partisans d'Avigdor Lieberman. En mars déjà, lors des négociations précédant la formation du gouvernement, Lieberman avait accepté de ne pas inscrire dans l'accord de coalition les propositions phares de sa campagne : réforme du régime politique (vers une présidentialisation) ; introduction du mariage civil ; assouplissement des critères de conversion. Les partis religieux, qui l'avaient comparé au « diable » avant les élections, s'y étaient opposés vigoureusement.

Pour Ilana Kaufman, professeur à l'Open University, Lieberman est « la réponse radicale juive » à Azmi Bishara et à ses partisans. Bishara est un ancien député arabe à la Knesset, auquel la police avait reproché d'avoir divulgué des informations au Hezbollah pendant la seconde guerre du Liban. Il a, depuis ces accusations, quitté précipitamment le pays et échappé à la justice. La procédure n'a pas été portée à son terme mais l'affaire a ...


           

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