Israël: salves de roquettes de Gaza, craintes de violences généralisées


Jeudi 3 Juillet 2014 - 12:44
AFP


Jérusalem - Les salves de roquettes de Gaza suivies de raids israéliens et les affrontements sporadiques en Cisjordanie font craindre des violences généralisées en Israël et dans les Territoires palestiniens, après les meurtres de trois étudiants israéliens et d'un adolescent Palestinien.


Deux maisons de Sdérot, ville du sud d'Israël proche de l'enclave palestinienne, ont été directement touchées, l'une dans la nuit et l'autre, abritant une colonie de vacances, en début de matinée, par des roquettes qui ont causé des dégâts matériels mais pas de victime, selon l'armée.

Au total, 18 projectiles ont été lancés en direction d'Israël depuis mercredi minuit de la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont deux interceptés par le système de défense antimissile Iron Dome, a précisé un communiqué militaire.

A Gaza, les services de sécurité du Hamas ont fait état de 11 blessés, dont un grave, lors de 15 frappes israéliennes de représailles dans la nuit.

A Jérusalem-Est occupé et annexé, les heurts qui avaient éclaté mercredi matin après le meurtre d'un adolescent palestinien, Mohammad Abou Khdeir, se sont poursuivis jusqu'à l'aube jeudi, selon des témoins.

Un total de 232 personnes y ont été blessées dans les violences ces dernières 24 heures, a précisé à l'AFP le Croissant-Rouge palestinien. Six ont été atteintes par des tirs à balles réelles, selon la même source.

Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, avait été kidnappé mardi soir à Chouafat, un quartier résidentiel de Jérusalem-Est. Son corps "portant des marques de violences" avait été retrouvé quelques heures plus tard près d'une forêt dans la partie ouest de la ville.

Selon les médias, il pourrait s'agir d'un acte de vengeance après la découverte lundi des corps de trois étudiants israéliens enlevés le 12 juin près d'Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée.

Le ministre israélien de la Sécurité publique, Yitzhak Aharonovitch, a souligné que "toutes les pistes d'investigation" étaient vérifiées et que le motif du meurtre ne pouvait pas "être déterminé pour le moment".

Des affrontements ont également eu lieu en Cisjordanie occupée, notamment à Qalandiya, près de Ramallah, Beit Fajjar et Bethléem où des jeunes Palestiniens ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes.

- 'Vacance du pouvoir' -

Parallèlement, l'armée israélienne a poursuivi sa traque en Cisjordanie pour retrouver les auteurs -- des activistes du Hamas, selon Israël -- du meurtre des trois jeunes juifs qui a déclenché une vague d'émotion en Israël.

Treize Palestiniens recherchés ont été arrêtés dans la nuit, a déclaré une porte-parole de l'armée à l'AFP.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau réuni mercredi soir son cabinet de sécurité, constitué des principaux ministres, pour discuter de la riposte anti-palestinienne, mais aucune décision n'a été annoncée publiquement.

De fait, relèvent les analystes, la marge de manoeuvre de M. Netanyahu a été considérablement réduite par le meurtre du jeune Palestinien de Jérusalem-Est.

Mais cette absence de décision au plus haut niveau en est critiquée par certains commentateurs, comme Nadav Eyal, qui déplore une vacance du pouvoir "attisant la fièvre populaire à des fins d'exploitation politique".

En outre, comme à chaque cycle de violence avec les groupes armés de Gaza, nombre d'experts militaires israéliens estiment préférable de laisser le Hamas au pouvoir plutôt que de prendre le risque de le voir remplacé par des organisations islamistes bien plus radicales, de plus en plus menaçantes dans la région.

En Israël, muet jusqu'à présent, le "camp de la paix" a commencé à faire entendre sa voix, rassemblant quelque 3.000 sympathisants mercredi à Jérusalem. Une manifestation du mouvement anticolonisation La Paix Maintenant est prévue dans la soirée à Tel-Aviv.

Les appels au calme se sont multipliés ces dernières heures en Israël et au niveau international face aux violences.

Signe des temps, l'armée a en outre décidé de sévir "fermement" contre ses soldats appelant sur les réseaux sociaux à "venger" la mort des trois Israéliens, et la police a reçu instruction d'enquêter sur les "incitations à la haine" anti-arabe qui se multiplient sur ces réseaux.


           

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