Italie: le parti de Berlusconi risque un vote sanction aux régionales


Lundi 29 Mars 2010 - 16:26
AFP


Rome - Les élections régionales partielles en Italie qui ont pris fin lundi à 13H00 GMT, ont été marquées par un net recul du taux de participation, faisant peser le risque d'un vote sanction pour le parti de centre-droit du chef du gouvernement, Silvio Berlusconi.


Silvio Berlusconi
Silvio Berlusconi
Le taux de participation lundi à la clôture des bureaux de vote s'élevait, selon des estimations encore provisoires du ministère de l'Intérieur, à 64,6%, soit en baisse de près de huit points par rapport aux régionales de 2005 (72%) et un niveau proche du score très faible des européennes de juin 2009 (65,5%).

"Selon certains, la tentation de ne pas se rendre aux urnes (...) est plus forte au sein de l'électorat du PDL", le Peuple de la Liberté, parti dont Silvio Berlusconi est le co-fondateur, écrivait le spécialiste des sondages Renato Mannheimer, dans les colonnes du Corriere della Sera.

La Ligue du Nord, le parti populiste allié mais aussi concurrent du PDL au sein de la coalition au pouvoir, ainsi que l'opposition, "pourraient partiellement en bénéficier", ajoutait M. Mannheimer.

Le PDL a senti cette pression et lundi matin, Il Giornale, quotidien appartenant à la famille Berlusconi, tout en reconnaissant que "le peuple de centre-droit a quelques raisons d'être de mauvaise humeur", a lancé un appel en Une aux électeurs: "Il reste quelques heures pour arrêter la gauche!"

"Ne pas voter ne signifie pas seulement protester contre les erreurs du gouvernement et les cafouillages de la majorité, ne pas aller voter signifie également faire gagner cette gauche", mettait en garde Il Giornale.

La droite dirige actuellement deux des treize régions en jeu. Il y a trois mois seulement, surfant sur la vague de popularité de M. Berlusconi, elle comptait en arracher quatre ou cinq de plus à la gauche.

Mais empêtrée depuis des semaines dans des scandales de corruption impliquant ses élus, et un cafouillage autour de ses listes dans les deux plus importantes régions, la Lombardie et le Latium, le PDL a perdu énormément de voix, une partie de l'électorat choisissant de s'abstenir et une autre se tournant vers son allié-rival, la Ligue du Nord.

"Si le taux de participation est inférieur à 70%, cela nous pénalisera", reconnaît Osvaldo Napoli, vice-président du groupe PDL à la Chambre des députés.

L'abstention est particulièrement forte dans le Latium, la région de Rome, avec un taux de 43,3%, contre 55,8% en 2005, soit 12,5 points d'écart.

Dans cette région hautement symbolique, deux femmes s'affrontent: l'ancienne députée et commissaire européenne du Parti radical, Emma Bonino, et la syndicaliste de droite, Renata Polverini.

Pendant deux jours, près de 41 millions d'électeurs étaient appelés à se prononcer sur les présidents de 13 des 20 régions du pays, mais aussi dans certains endroits comme Venise sur leur futur maire ou des présidents de province.

Les premières projections de résultats sont attendues vers 14H00 GMT.

"La lecture des résultats du vote sera difficile car le scrutin n'est organisé que dans 13 régions, les listes sont multiples et il faudra évaluer davantage en termes de +gauche ou droite+ que sur les (performances des) seuls partis", avertit Nando Pagnoncelli de l'Institut IPSOS.

La Ligue du Nord tentera de ravir au PDL la première place dans les riches régions du Nord, la Lombardie et la Vénétie, et elle a déjà annoncé, en cas de victoire son intention de réclamer un ministère supplémentaire et la mairie de Milan, la seconde ville du pays, des revendications qui pourraient faire vaciller la majorité.


           

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