Jour J pour franceinfo : le rideau se lève sur la nouvelle chaîne


Jeudi 1 Septembre 2016 - 12:19
AFP


"Rendez-vous à 20h sur le canal 27 de la TNT" : la nouvelle chaîne d'info publique annonçait jeudi son arrivée à la télévision depuis son site web, où ses premiers pas étaient dans l'ensemble accueillis avec enthousiasme.


"Une nouvelle chaîne qui fait du beau avec l'info", estimait "Libération" jeudi. "Premières images, premières surprises" titrait "Le Parisien", ajoutant : "on ne s'est pas ennuyés une seconde". Sur Twitter, les commentaires positifs étaient majoritaires.

Mercredi à 18H00, un an seulement après l'annonce de cet ambitieux projet porté par la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte, "franceinfo" prenait vie en direct sur internet avant son lancement officiel à la télévision ce soir.

C'est la première fois depuis le démarrage de France 24 en 2006 que le secteur audiovisuel public (Radio France, France 24, l'Ina et France Télévisions) lance une nouvelle chaîne de télévision, qui compte bien se faire une place face aux trois autres télévisions en continu.

Au 3e étage de l'immeuble de France Télévisions, l'"atrium", immense plateau flambant neuf, abrite la rédaction et le plateau des JT. Au milieu, deux canapés gris, au mur une tablette tactile géante, un peu partout des mini-caméras automatiques dernier cri ainsi que quelques gigantesques écrans où s'affichent les informations en continu réalisées par l'équipe web.

C'est là que Louis Laforge, qui a notamment présenté "Des Racines et des Ailes", a inauguré le tout premier JT visible à l'extérieur, après un mois de répétitions.

Dans cette jeune rédaction, la joie était palpable mercredi quand tous ont enfin vu apparaître sur les écrans de leurs smartphones et de leurs PC le générique de lancement, habillé de ronds de couleurs.

"Vous regardez, je dis bien regardez franceinfo", a lancé fièrement Louis Laforge, debout au milieu de la rédaction, suivi par une "steady cam".

En régie, Delphine Ernotte et son équipe se sont embrassés, émus aux larmes.

Le gouvernement aussi est satisfait. "Cette chaîne naît, avec 15 ans de retard, et cette fois il sera difficile de revenir en arrière", commentait-on cette semaine au ministère de la Culture.

En 2002, la droite avait enterré le projet de chaîne d'info publique élaboré par la gauche.

Franceinfo est un projet original, trimedia : à la fois une radio, l'ex "France Info" remaniée, un site web fusionnant ceux de France Info et de France Télévisions, et une chaîne en continu, gratuite et sans publicité, diffusée sur la TNT, les box et internet.

L'antenne bascule constamment entre les studios de la Maison de la Radio, de France 24 et de France Télévisions : les JT à l'heure et à la demie viennent de France Télé, le rappel des titres toutes les 10 minutes vient de la radio, et France 24 prend l'antenne la nuit, sans oublier les modules d'archives préparés par l'Ina.

Entre Radio France et France Télé, la précision est automatique : "c'est l'horloge qui appuie sur le bouton", plaisante Jean Chrétien, coordinateur du projet. Cette partition réglée au millimètre n'a connu que quelques mini-bugs au démarrage ainsi que quelques transitions abruptes.

- 'Pari de modernité' -

Parmi les innovations, la visibilité de la rédaction à l'écran : le présentateur se déplace en plein milieu des journalistes au travail, dans un brouhaha qui berce un peu l'antenne.

Les présentateurs font leur journal debout, comme pour une "conversation permanente" avec les téléspectateurs, sauf quand ils dialoguent avec les invités, assis sur les canapés. Ils y sont filmés parfois de loin, pour laisser la rédaction en premier plan.

Autre nouveauté, des commentaires écrits, rédigés presque en temps réel, apparaissent à chaque instant sur les sujets et reportages, parfois avec un ton décalé.

"C'est parti mon kiki", lançait jeudi matin un Laurent Bignolas décontracté avant d'introduire une revue de presse culture. La présentatrice du JT lit les titres en marchant.

"Montrer les coulisses, c'est un choix. Voir des gens au travail est essentiel pour retrouver la confiance des gens, montrer que nous ne sommes pas dans la facilité", commente Hervé Brusini, directeur de la stratégie.

"Ce projet est un pari de modernité, de singularité éditoriale. Le seul que nous pouvions engager face aux chaînes existantes", conclut-il.


           

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