Hamid Karzaï
En visite officielle à Berlin, le président américain Barack Obama a réagi en indiquant qu'il s'attendait à des "tensions" avec Kaboul. "J'espère que le processus va se poursuivre malgré ces défis", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Mardi, les talibans et les Américains avaient officiellement annoncé une prochaine reprise de leurs contacts en vue de discussions de paix, après l'ouverture dans la journée d'un bureau de représentation taliban à Doha, capitale de l'émirat du Qatar, un événement historique après plus de onze ans de guerre.
Washington, qui dirige la force internationale de l'Otan en Afghanistan (Isaf), alliée du gouvernement de Kaboul face aux rebelles, a aussitôt annoncé qu'il enverrait prochainement des émissaires à Doha.
Mais ces annonces n'ont pas été du goût du président afghan Hamid Karzaï, avec lequel les talibans refusent de discuter car ils considèrent son gouvernement pro-occidental comme illégitime, et qui redoute d'être marginalisé par des discussions directes entre Washington et les rebelles.
Premier acte: mercredi matin, le porte-parole de M. Karzaï annonce que ce dernier suspend ses négociations d'accord bilatéral de sécurité en cours avec Washington, pour marquer son mécontentement.
"Il y a une contradiction entre ce que le gouvernement américain dit et ce qu'il fait en ce qui concerne les discussions de paix", a expliqué à l'AFP ce porte-parole, Aimal Faizi.
"Le président (Karzaï) est mécontent du nom" utilisé pour désigner le bureau politique afghan, à savoir "bureau politique de l'émirat islamique d'Afghanistan", a précisé un responsable de la présidence afghane. "Une telle entité n'existe pas" et les "Américains étaient parfaitement au courant de la position du président" Karzaï, a-t-il poursuvi.
"L'émirat émirat islamique d'Afghanistan" était le nom donné par les talibans à leur régime lorsqu'ils étaient au pouvoir à Kaboul, entre 1996 et 2001, et ils continuent à appeler leur mouvement ainsi depuis.
Kaboul menace de boycotter les discussions de Doha
L'accord bilatéral en question doit définir les modalités de la présence américaine en Afghanistan après la fin de la mission de combat de l'Otan fin 2014, mais aussi le nombre de bases américaines dans le pays et le statut des soldats américains sur place.
Deuxième acte, en milieu d'après-midi: la présidence afghane annonce que le Haut Conseil pour la paix (HCP), une instance créée par le président Karzaï pour tenter de négocier avec les insurgés, "ne participera pas aux discussions de paix au Qatar à moins qu'elles ne soient menées par les Afghans".
Or cette perspective semble improbable à ce stade: le porte-parole du bureau taliban à Doha, Mohammed Naïm, avait déclaré mardi que des discussions avec le gouvernement de Kaboul n'étaient pas à l'ordre du jour, "pour le moment", semblant toutefois suggérer cela pourrait évoluer en fonction des "circonstances".
Les espoirs de paix nés des annonces de mardi avaient déjà été quelque peu douchés dans la nuit par l'attaque, revendiquée par les talibans, de la base militaire américaine de Bagram (nord-est de Kaboul), qui a coûté la vie à quatre soldats américains.
Un porte-parole taliban au Qatar, Mohammad Sohail Shaheen, a confirmé que les insurgés n'avaient pas l'intention d'arrêter leurs attaques en dépit des futurs contacts diplomatiques. "Il n'y a pas de cessez-le-feu (avec les Etats-Unis). Ils nous attaquent et nous les attaquons", a-t-il déclaré sur la chaîne Al-Jazeera.
"Parcours très difficile"
Un responsable américain a lui-même souligné mardi que l'amorce du dialogue entre talibans et Washington marquait le "début d'un parcours très difficile". Selon lui, "les États-Unis auront une rencontre officielle, la première depuis des années, avec les talibans dans quelques jours à Doha".
Les talibans avaient eu des contacts début 2012 avec les Américains, mais ils ont toujours refusé jusqu'ici de participer à des négociations de paix tant qu'il resterait des soldats étrangers "envahisseurs" en Afghanistan. Mais ils s'étaient dits prêts à avoir un bureau politique hors du pays pour faciliter des pourparlers de paix. Doha s'est imposée et des représentants talibans s'y sont installés.
Un autre porte-parole du bureau taliban à Doha, Mohammed Naïm, a confirmé des contacts à venir avec les Etats-Unis. "La question des dirigeants talibans détenus à Guantanamo "sera parmi les principaux dossiers à discuter en vue d'un règlement", a-t-il précisé. Les talibans réclament notamment aux Américains la libération immédiate de cinq de leur cadres qui y sont emprisonnés.
L'ouverture de ces discussions entre talibans et Américains suscitait en outre des réactions parfois hostiles au sein de la classe politique afghane.
"En reconnaissant et en donnant une légitimité à un réseau terroriste qui tue chaque jour des civils afghans, des femmes et des enfants, en Afghanistan et ailleurs, mais aussi des Américains, je crois que l'administration américaine commet une erreur historique", a déclaré Shukria Barakzai, membre du parlement afghan et féministe réputée.
Mardi, les talibans et les Américains avaient officiellement annoncé une prochaine reprise de leurs contacts en vue de discussions de paix, après l'ouverture dans la journée d'un bureau de représentation taliban à Doha, capitale de l'émirat du Qatar, un événement historique après plus de onze ans de guerre.
Washington, qui dirige la force internationale de l'Otan en Afghanistan (Isaf), alliée du gouvernement de Kaboul face aux rebelles, a aussitôt annoncé qu'il enverrait prochainement des émissaires à Doha.
Mais ces annonces n'ont pas été du goût du président afghan Hamid Karzaï, avec lequel les talibans refusent de discuter car ils considèrent son gouvernement pro-occidental comme illégitime, et qui redoute d'être marginalisé par des discussions directes entre Washington et les rebelles.
Premier acte: mercredi matin, le porte-parole de M. Karzaï annonce que ce dernier suspend ses négociations d'accord bilatéral de sécurité en cours avec Washington, pour marquer son mécontentement.
"Il y a une contradiction entre ce que le gouvernement américain dit et ce qu'il fait en ce qui concerne les discussions de paix", a expliqué à l'AFP ce porte-parole, Aimal Faizi.
"Le président (Karzaï) est mécontent du nom" utilisé pour désigner le bureau politique afghan, à savoir "bureau politique de l'émirat islamique d'Afghanistan", a précisé un responsable de la présidence afghane. "Une telle entité n'existe pas" et les "Américains étaient parfaitement au courant de la position du président" Karzaï, a-t-il poursuvi.
"L'émirat émirat islamique d'Afghanistan" était le nom donné par les talibans à leur régime lorsqu'ils étaient au pouvoir à Kaboul, entre 1996 et 2001, et ils continuent à appeler leur mouvement ainsi depuis.
Kaboul menace de boycotter les discussions de Doha
L'accord bilatéral en question doit définir les modalités de la présence américaine en Afghanistan après la fin de la mission de combat de l'Otan fin 2014, mais aussi le nombre de bases américaines dans le pays et le statut des soldats américains sur place.
Deuxième acte, en milieu d'après-midi: la présidence afghane annonce que le Haut Conseil pour la paix (HCP), une instance créée par le président Karzaï pour tenter de négocier avec les insurgés, "ne participera pas aux discussions de paix au Qatar à moins qu'elles ne soient menées par les Afghans".
Or cette perspective semble improbable à ce stade: le porte-parole du bureau taliban à Doha, Mohammed Naïm, avait déclaré mardi que des discussions avec le gouvernement de Kaboul n'étaient pas à l'ordre du jour, "pour le moment", semblant toutefois suggérer cela pourrait évoluer en fonction des "circonstances".
Les espoirs de paix nés des annonces de mardi avaient déjà été quelque peu douchés dans la nuit par l'attaque, revendiquée par les talibans, de la base militaire américaine de Bagram (nord-est de Kaboul), qui a coûté la vie à quatre soldats américains.
Un porte-parole taliban au Qatar, Mohammad Sohail Shaheen, a confirmé que les insurgés n'avaient pas l'intention d'arrêter leurs attaques en dépit des futurs contacts diplomatiques. "Il n'y a pas de cessez-le-feu (avec les Etats-Unis). Ils nous attaquent et nous les attaquons", a-t-il déclaré sur la chaîne Al-Jazeera.
"Parcours très difficile"
Un responsable américain a lui-même souligné mardi que l'amorce du dialogue entre talibans et Washington marquait le "début d'un parcours très difficile". Selon lui, "les États-Unis auront une rencontre officielle, la première depuis des années, avec les talibans dans quelques jours à Doha".
Les talibans avaient eu des contacts début 2012 avec les Américains, mais ils ont toujours refusé jusqu'ici de participer à des négociations de paix tant qu'il resterait des soldats étrangers "envahisseurs" en Afghanistan. Mais ils s'étaient dits prêts à avoir un bureau politique hors du pays pour faciliter des pourparlers de paix. Doha s'est imposée et des représentants talibans s'y sont installés.
Un autre porte-parole du bureau taliban à Doha, Mohammed Naïm, a confirmé des contacts à venir avec les Etats-Unis. "La question des dirigeants talibans détenus à Guantanamo "sera parmi les principaux dossiers à discuter en vue d'un règlement", a-t-il précisé. Les talibans réclament notamment aux Américains la libération immédiate de cinq de leur cadres qui y sont emprisonnés.
L'ouverture de ces discussions entre talibans et Américains suscitait en outre des réactions parfois hostiles au sein de la classe politique afghane.
"En reconnaissant et en donnant une légitimité à un réseau terroriste qui tue chaque jour des civils afghans, des femmes et des enfants, en Afghanistan et ailleurs, mais aussi des Américains, je crois que l'administration américaine commet une erreur historique", a déclaré Shukria Barakzai, membre du parlement afghan et féministe réputée.