L'Iran dément avoir cessé la vente de pétrole à des pays européens


Jeudi 19 Avril 2012 - 14:27
AFP


Téhéran - Le ministre iranien du Pétrole Rostam Ghassemi a démenti jeudi l'arrêt de la vente de pétrole à l'Allemagne, la Grèce et l'Espagne, qui avait été annoncé la semaine dernière par les médias officiels.


L'Iran dément avoir cessé la vente de pétrole à des pays européens
"Nous vendons du pétrole à toute l'Europe sauf à la France et la Grande-Bretagne", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse à Téhéran.

Les chaînes en anglais et en arabe de la télévision d'Etat iranienne, Press-TV et Al-Alam, avaient annoncé les 10 et 11 avril, sans être démenties alors par les autorités, que Téhéran avait étendu à l'Allemagne, l'Espagne et la Grèce l'arrêt des exportations pétrolières annoncé en février contre Paris et Londres.

Cet arrêt est intervenu en représailles à la décision de l'Union européenne d'imposer un embargo graduel contre le pétrole iranien pour inciter Téhéran à renoncer à ses activités nucléaires sensibles.

"Les exportations ont cessé vers la France et la Grande-Bretagne. Pour les autres pays, les exportations continuent mais dans certains cas il y a des problèmes financiers" liés à des difficultés de transfert d'argent, a déclaré M. Ghassemi.

"Nous n'avons pas cessé nos exportations vers la Grèce" avec laquelle "il y a des problèmes financiers qui sont en train d'être résolus", a-t-il précisé.

"Mais si l'Europe n'annule pas ses sanctions pétrolières (...) nous cesserons de lui vendre du pétrole", a-t-il réaffirmé.

Téhéran rencontre depuis un an des problèmes grandissants pour se faire payer son pétrole par ses acheteurs, du fait des sanctions bancaires imposées par les Etats-Unis et l'UE contre les transactions en dollars ou en euros vers l'Iran.

L'Iran a également cessé de livrer du pétrole au groupe anglo-néerlandais Shell, l'un de ses principaux acheteurs occidentaux, en raison de retards de paiement liés aux difficultés de transfert bancaire, a indiqué M. Ghassemi.

Shell, qui devrait un milliard de dollars à l'Iran selon certains sites spécialisés, "cherche des moyens pour nous payer", a précisé le ministre.

Les Occidentaux ont mis en place depuis 2010 des sanctions économiques de plus en plus sévères contre l'Iran pour contraindre Téhéran à infléchir son programme nucléaire controversé.

L'UE a franchi un nouveau pas en décidant en janvier de cesser tout achat de brut iranien à partir du 1er juillet 2012.

L'UE a acheté en 2011 quelque 500.000 barils/jour de pétrole iranien, soit 20% des exportations de l'Iran, qui ont alimenté essentiellement trois pays: l'Italie (180.000 b/j), l'Espagne (160.000 b/j) et la Grèce (100.000 b/j).

Madrid a toutefois annoncé la semaine dernière avoir cessé tout achat de brut iranien depuis fin février.

M. Ghassemi a réaffirmé que Téhéran n'aurait "aucun problème pour écouler (son) pétrole sur les marchés", ajoutant avoir "signé des contrats avec de nouveaux acheteurs" qu'il a refusé d'identifier.

"Mais si l'Europe n'annule pas ses sanctions (...) cela entraînera de sérieuses fluctuations (des prix du brut) sur le marché", a-t-il averti en estimant que la hausse des cours des derniers mois était due à l'annonce de l'embargo pétrolier de l'UE.


           

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