L'Islande se rapproche à grands pas de l'Union européenne


Jeudi 17 Juin 2010 - 16:38
AFP


Bruxelles - Moins d'un an après avoir déposé sa demande, l'Islande a obtenu jeudi le feu vert à l'ouverture de négociations pour son entrée dans l'Union européenne, malgré un enthousiasme en net recul dans la population face à cette perspective.


Herman Van Rompuy, George Papandreou et Jan Peter Balkenende
Herman Van Rompuy, George Papandreou et Jan Peter Balkenende
La décision a été prise lors d'un sommet à Bruxelles des dirigeants européens.

L'île peut ainsi espérer devenir le 29ème Etat de l'Union européenne, après la Croatie qui en principe doit être le prochain pays à rejoindre le bloc en 2011 ou début 2012.

Le texte des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne "salue" la candidature de Reykjavik, estime que l'Islande "remplit les critères" pour aller de l'avant et "décide que les négociations d'adhésion doivent être ouvertes".

L'Islande est à un stade de rapprochement avec l'UE beaucoup plus avancé que tous les autres pays qui frappe à la porte des 27, qu'il s'agisse des pays ou surtout de la Turquie.

Elle participe au marché commun depuis plus de quinze ans par le biais de l'Espace économique européen. Membre également de l'espace Schengen sans passeport, l'île applique près des trois quarts des lois européennes nécessaires pour une adhésion, ce qui devrait accélérer le processus par rapport à d'autres pays candidats.

L'Islande avait déposé en juillet 2009 sa demande de candidature à l'UE dans l'espoir surtout d'adhérer à la zone euro.

Mais les discussions préalables à l'ouverture des négociations ont été ralenties par un conflit avec les Pays-Bas et le Royaume-Uni au sujet de l'indemnisation de leurs ressortissants victimes de la faillite de la banque islandaise en ligne Icesave.

Londres et La Haye avaient avancé les sommes et souhaitent désormais être remboursées. Mais en mars, 94% d'électeurs Islandais ont rejeté massivement par référendum une loi d'indemnisation.

L'autorité de surveillance de l'Association européenne de libre échange (AELE) a depuis lancé une procédure en infraction contre Reykjavik à propos d'Icesave. Et l'Islande a demandé l'aide du FMI pour rembourser les Britanniques et les Néerlandais.

A Bruxelles jeudi, le Premier ministre néerlandais Jan-Peter Balkenende a promis de ne pas bloquer l'ouverture des négociations avec l'Islande. "Mais avant qu'elle ne devienne membre, il faudra qu'elle réponde à ses obligations à l'égard du Royaume-Uni et des Pays-Bas", a-t-il souligné.

Le texte adopté jeudi par l'UE mentionne le fait que l'Islande devra remplir les obligations "identifiées par l'autorité de surveillance de l'AELE".

Les pourparlers promettent d'être aussi particulièrement ardus sur la question de l'accès des pêcheurs européens aux zones exclusives de pêche islandaises riches en cabillaud, auxquelles l'île tient jalousement.

Les négociations se concentreront aussi sur l'agriculture --l'Islande souhaitant que soient prises en compte les "spécificités" de son climat peu favorable-- et sur l'environnement. Européens et Islandais ont des positions difficilement conciliables sur la chasse à la baleine.

Les Islandais aimeraient faire reconnaître le caractère traditionnel de leur pratique, alors que l'UE rejette la chasse des cétacés.

Reykjavik a dit dans le passé espérer rejoindre l'UE à l'horizon 2012. Reste que les quelque 300.000 Islandais qui seront consultés par référendum au terme des négociations, pourraient bien ne plus en avoir envie.

Selon un sondage réalisé les 8-10 juin, 57,6% des Islandais sont même favorables à un retrait de leur candidature à l'UE.


           

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