L'ancien président américain Jimmy Carter révèle son cancer du foie


Jeudi 13 Août 2015 - 14:46
AFP - Shahzad ABDUL


Washington - L'ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter, 90 ans, artisan des accords de Camp David et prix Nobel de la Paix, a révélé être atteint d'un cancer du foie qui se "propage".


Une récente opération chirurgicale destinée à retirer une tumeur au foie "a révélé que je suis atteint d'un cancer qui se propage à d'autres parties de mon corps", a indiqué M. Carter mercredi dans un communiqué. "Je vais réorganiser mon emploi du temps pour subir les traitements nécessaires", a ajouté celui qui fut président des Etats-Unis de 1977 à 1981.

"Un communiqué plus détaillé sera rendu public lorsque nous en saurons plus, probablement la semaine prochaine".

L'ancien chef d'Etat, né en Géorgie, dans le sud-est des Etats-Unis, sera soigné à l'hôpital Emory University d'Atlanta.

"Ce soir, le président (Barack Obama) a eu l'opportunité de s'entretenir avec le président Carter pour lui souhaiter un prompt et complet rétablissement", a rapporté mercredi soir le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, précisant qu'il lui a également transmis les voeux de la Première dame Michelle Obama.

De nombreuses personnalités ont réagi à l'annonce, comme le dirigeant d'Apple Tim Cook, qui espère dans un message sur Twitter que le 39e président américain "pourra retourner à son travail qui est une source d'inspiration".

Des messages émanant de divers bords de l'échiquier politique ont par ailleurs été publiés sur le réseau social. La présidente du parti démocrate, Debbie Wasserman Schultz et le sénateur républicain Austin Scott ont ainsi envoyé des messages de soutien à Jimmy Carter, dont les deux soeurs, le frère et le père, sont tous décédés d'un cancer du pancréas.

- médiateur et observateur

Le nonagénaire est resté actif depuis son retrait de la vie politique et surtout très engagé, notamment grâce à la création de sa fondation, le Carter Center en 1982, qui oeuvre pour favoriser le réglement pacifique des conflits, l'observation des élections, la défense des Droits de l'homme, la protection de l'environnement et l'aide au développement.

Il a multiplié depuis les missions de médiation, notamment à Haïti, au Panama, à Cuba, en Corée du Nord, en Ethiopie ou encore en Bosnie-Herzégovine.

Il effectue également des missions d'observation électorale. Fin avril et début mai, il s'était par exemple rendu à Moscou, puis dans les Territoires palestiniens et en Israël.

A la mi-mai, il avait toutefois abrégé un déplacement au Guyana, où il se trouvait pour observer les élections générales, pour raison de santé.

Son bilan présidentiel a été terni par la crise des otages américains en Iran en 1979, lors de laquelle 52 Américains ont été retenus 444 jours à partir du 4 novembre dans l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran.

Son échec à assurer leur libération avait alors contribué à sa défaite face à Ronald Reagan -- dont la date de prise de fonction le 20 janvier 1981 coïncide avec la libération des otages -- lorsqu'il s'était représenté pour un second mandat.

Sa réputation est bien meilleure aujourd'hui que lorsqu'il était au pouvoir. Les accords de Camp David signés en 1978 entre l'Egypte et Israël sous la médiation de Jimmy Carter, autant que l'établissement de relations diplomatiques avec Pékin sont à ce jour toutefois reconnus comme des accomplissements diplomatique majeurs.

En 2002, il reçoit le prestigieux Prix nobel de la Paix, pour ses efforts en faveur de la justice économique et sociale.

Outre son engagement à travers sa fondation, il est aussi membre du groupe des Global Elders, créé par Nelson Mandela en 2007 pour promouvoir la paix et les droits de l'homme.

Le président Carter, ingénieur nucléaire de formation, fait partie des quatre anciens présidents américains toujours en vie, avec George Bush père et fils ainsi que Bill Clinton.


           

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