Une trentaine d'oeuvres tirées de sa collection sont présentées, d'Yves Klein à Honegger lui-même, dans ce lieu consacré depuis vingt ans à "l'art concret".
L'art concret, dont le mouvement monochrome est une variante, ne donne rien d'autre à voir que l'objet lui-même et offre du même coup au spectateur toute latitude pour y voir ce qu'il veut.
L'art concret est "une libération", professe Gottfried Honegger, 93 ans: "Chacun a le droit d'interpréter l'oeuvre à sa guise. Le regardeur devient acteur. Le regard devient, comme Matisse l'a dit, créatif".
L'exposition s'ouvre par deux oeuvres de Klein intitulées "proposition monochrome pour le dépassement de la problématique de l'art" et "pigment IKB, plexiglas". "Klein était un mystique du monochrome, observe Honegger. Pour lui le bleu était une religion".
Dans la salle voisine, deux oeuvres, l'une d'Aurélie Nemours, un radieux jaune clair sur jaune foncé, et l'autre de Honegger, vert mat sur vert brillant, montrent que même dans un cadre monochromatique l'artiste peut jouer sur les variations de couleur: "J'ai toujours de la peine quand il n'y a qu'une couleur. L'oeil a besoin de comparer. Ce n'est que Dieu, s'il y a un dieu, qui est unique", commente Honegger.
D'autres artistes jouent avec la matière, tel Dominique Figarella, qui a emmailloté un petit rectangle de bois avec du chewing-gum, ce qui montre "qu'on peut faire de l'art avec du quotidien", dit Honegger.
La Française Cécile Bart, considérée comme une des artistes les plus importantes du mouvement monochrome, présente une peinture sur tissu tergal tendue sur un châssis d'aluminium.
Désignant un "achrome" de Piero Manzoni de 1959, Gottfried Honegger s'insurge contre l'invasion de l'argent dans le monde de l'art: "Je l'ai payé l'équivalent de 3.000 euros. Il est assuré aujourd'hui à 100.000 euros! Les musées ne peuvent plus emprunter, plus prêter".
Les oeuvres présentées sont tirées de la donation effectuée par Honegger à l'Espace de l'art concret, dont il est un des fondateurs, sauf une: une acrylique bleue sur mur bleu de Claude Rutaut, accompagnée d'un minuscule aquarium où nagent deux poissons rouges.
"L'art concret est un art mal aimé, car c'est un art difficile. On y accède seulement si on vit avec l'art. Mais si on ne vit pas avec l'art, on deviendra tous aveugles", dit Honegger.
L'Espace de l'art concret, qui célèbrera en 2010 ses vingt ans, présentera à cette occasion une rétrospective de Max Bill (1908-1994), qui a inspiré et fédéré le mouvement concret à Zurich.
L'art concret, dont le mouvement monochrome est une variante, ne donne rien d'autre à voir que l'objet lui-même et offre du même coup au spectateur toute latitude pour y voir ce qu'il veut.
L'art concret est "une libération", professe Gottfried Honegger, 93 ans: "Chacun a le droit d'interpréter l'oeuvre à sa guise. Le regardeur devient acteur. Le regard devient, comme Matisse l'a dit, créatif".
L'exposition s'ouvre par deux oeuvres de Klein intitulées "proposition monochrome pour le dépassement de la problématique de l'art" et "pigment IKB, plexiglas". "Klein était un mystique du monochrome, observe Honegger. Pour lui le bleu était une religion".
Dans la salle voisine, deux oeuvres, l'une d'Aurélie Nemours, un radieux jaune clair sur jaune foncé, et l'autre de Honegger, vert mat sur vert brillant, montrent que même dans un cadre monochromatique l'artiste peut jouer sur les variations de couleur: "J'ai toujours de la peine quand il n'y a qu'une couleur. L'oeil a besoin de comparer. Ce n'est que Dieu, s'il y a un dieu, qui est unique", commente Honegger.
D'autres artistes jouent avec la matière, tel Dominique Figarella, qui a emmailloté un petit rectangle de bois avec du chewing-gum, ce qui montre "qu'on peut faire de l'art avec du quotidien", dit Honegger.
La Française Cécile Bart, considérée comme une des artistes les plus importantes du mouvement monochrome, présente une peinture sur tissu tergal tendue sur un châssis d'aluminium.
Désignant un "achrome" de Piero Manzoni de 1959, Gottfried Honegger s'insurge contre l'invasion de l'argent dans le monde de l'art: "Je l'ai payé l'équivalent de 3.000 euros. Il est assuré aujourd'hui à 100.000 euros! Les musées ne peuvent plus emprunter, plus prêter".
Les oeuvres présentées sont tirées de la donation effectuée par Honegger à l'Espace de l'art concret, dont il est un des fondateurs, sauf une: une acrylique bleue sur mur bleu de Claude Rutaut, accompagnée d'un minuscule aquarium où nagent deux poissons rouges.
"L'art concret est un art mal aimé, car c'est un art difficile. On y accède seulement si on vit avec l'art. Mais si on ne vit pas avec l'art, on deviendra tous aveugles", dit Honegger.
L'Espace de l'art concret, qui célèbrera en 2010 ses vingt ans, présentera à cette occasion une rétrospective de Max Bill (1908-1994), qui a inspiré et fédéré le mouvement concret à Zurich.