Selon les observateurs internationaux, la participation tournerait autour des 50 %, à comparer aux 70 % de 2004. Dans cette deuxième consultation démocratique de son histoire, c’est le processus tout autant que le résultat qui déterminera la voie que suivra le pays dans un avenir proche.
Après les consultations de 2002 et 2003, qui avaient désigné les délégués à la loya jirga nationale (assemblée qui décide des affaires de l’Etat telles que l’adoption d’une nouvelle constitution), suivies de la première élection présidentielle en 2004, le processus de démocratisation a amorcé un virage à 180°. En effet, dès 2005, les nominations à des postes officiels commençaient à se teinter d’opportunisme politique à l’égard d’anciens rivaux politiques et à faire passer la consolidation du pouvoir au-dessus du mérite et de la compétence.
L’absence de technocrates qualifiés au sein du gouvernement s’est traduite par un enlisement des services financés par l’Etat — infrastructures, éducation, protection juridique — et par une montée en puissance de la corruption. Depuis que l’insurrection talibane s’est aggravée, le nombre des pertes civiles ne cesse d’augmenter, entraînant à la fois le mécontentement de la population et le ressentiment contre les troupes étrangères.
Si le dernier scrutin est perçu comme légitime et débouche sur la constitution d’un gouvernement capable, il pourra placer le pays sur une trajectoire plus positive. En revanche, si les Afghans ont l’impression que leur nouveau président est arrivé au pouvoir par des moyens frauduleux, il en résultera probablement des tensions et des poussées insurrectionnelles accrues, dans la mesure où chacun pourra voir que l’état de droit est encore chancelant et la corruption, toujours solidement ancrée.
Les Etats-Unis et la communauté internationale peuvent tirer d’utiles leçons de leur aide et de leur soutien à ce tout dernier scrutin. Il est possible de faire respecter activement les règles du processus électoral sans pour autant favoriser un candidat en particulier.
La commission des contestations électorales, organe indépendant créé en vertu de l’article 52 de la loi électorale, est une institution clé dans ce processus. Composée d’observateurs afghans et internationaux, elle étudie les contestations présentées par les candidats et par les électeurs et enquête sur des faits allégués qui auraient pu avoir une incidence sur les résultats.
Dans les prochaines semaines, si la commission estime que le processus électoral a été vicié, trois solutions sont possibles : la commission peut organiser un nouveau scrutin — solution risquée et coûteuse au vu de la montée des violences dans le pays ; la commission peut organiser un second tour entre les deux candidats arrivés en tête, ce que permet le règlement électoral ; la communauté internationale peut rapidement s’impliquer auprès du gouvernement nouvellement élu en l’aidant à composer un gouvernement d’unité nationale, auquel cas les principaux présidentiables et autres personnalités politiques seraient incités à s’associer à une alliance pour éviter une crise politique.
La décision d’organiser un second tour dépendra de la position obtenue par chacun des candidats. Dans la mesure où un second tour entre Karzaï et Abdullah est accepté par une majorité de citoyens, la commission aura l’occasion de réévaluer les défaillances du premier tour, et d’en tirer les leçons. Elle pourra aussi augmenter le nombre des observateurs dans les bureaux de vote pour faire reculer la fraude.
Certes, toutes ces solutions ne sont que le produit d’une démocratie imparfaite. Mais elles permettraient au moins de maintenir le processus sur la voie de la réconciliation plutôt que de risquer un retour à la guerre civile. Au bout du compte, il faut surtout faire l’impossible pour prouver au peuple d’Afghanistan que son prochain gouvernement reconnaîtra les valeurs de justice et de compétence et qu’il sera prêt à servir sincèrement les intérêts de la nation.
Après les consultations de 2002 et 2003, qui avaient désigné les délégués à la loya jirga nationale (assemblée qui décide des affaires de l’Etat telles que l’adoption d’une nouvelle constitution), suivies de la première élection présidentielle en 2004, le processus de démocratisation a amorcé un virage à 180°. En effet, dès 2005, les nominations à des postes officiels commençaient à se teinter d’opportunisme politique à l’égard d’anciens rivaux politiques et à faire passer la consolidation du pouvoir au-dessus du mérite et de la compétence.
L’absence de technocrates qualifiés au sein du gouvernement s’est traduite par un enlisement des services financés par l’Etat — infrastructures, éducation, protection juridique — et par une montée en puissance de la corruption. Depuis que l’insurrection talibane s’est aggravée, le nombre des pertes civiles ne cesse d’augmenter, entraînant à la fois le mécontentement de la population et le ressentiment contre les troupes étrangères.
Si le dernier scrutin est perçu comme légitime et débouche sur la constitution d’un gouvernement capable, il pourra placer le pays sur une trajectoire plus positive. En revanche, si les Afghans ont l’impression que leur nouveau président est arrivé au pouvoir par des moyens frauduleux, il en résultera probablement des tensions et des poussées insurrectionnelles accrues, dans la mesure où chacun pourra voir que l’état de droit est encore chancelant et la corruption, toujours solidement ancrée.
Les Etats-Unis et la communauté internationale peuvent tirer d’utiles leçons de leur aide et de leur soutien à ce tout dernier scrutin. Il est possible de faire respecter activement les règles du processus électoral sans pour autant favoriser un candidat en particulier.
La commission des contestations électorales, organe indépendant créé en vertu de l’article 52 de la loi électorale, est une institution clé dans ce processus. Composée d’observateurs afghans et internationaux, elle étudie les contestations présentées par les candidats et par les électeurs et enquête sur des faits allégués qui auraient pu avoir une incidence sur les résultats.
Dans les prochaines semaines, si la commission estime que le processus électoral a été vicié, trois solutions sont possibles : la commission peut organiser un nouveau scrutin — solution risquée et coûteuse au vu de la montée des violences dans le pays ; la commission peut organiser un second tour entre les deux candidats arrivés en tête, ce que permet le règlement électoral ; la communauté internationale peut rapidement s’impliquer auprès du gouvernement nouvellement élu en l’aidant à composer un gouvernement d’unité nationale, auquel cas les principaux présidentiables et autres personnalités politiques seraient incités à s’associer à une alliance pour éviter une crise politique.
La décision d’organiser un second tour dépendra de la position obtenue par chacun des candidats. Dans la mesure où un second tour entre Karzaï et Abdullah est accepté par une majorité de citoyens, la commission aura l’occasion de réévaluer les défaillances du premier tour, et d’en tirer les leçons. Elle pourra aussi augmenter le nombre des observateurs dans les bureaux de vote pour faire reculer la fraude.
Certes, toutes ces solutions ne sont que le produit d’une démocratie imparfaite. Mais elles permettraient au moins de maintenir le processus sur la voie de la réconciliation plutôt que de risquer un retour à la guerre civile. Au bout du compte, il faut surtout faire l’impossible pour prouver au peuple d’Afghanistan que son prochain gouvernement reconnaîtra les valeurs de justice et de compétence et qu’il sera prêt à servir sincèrement les intérêts de la nation.