L'ex-président libérien Taylor coupable de crimes en Sierra Leone


Jeudi 26 Avril 2012 - 15:07
AFP


LEIDSCHENDAM (Pays-Bas) - L'ancien président du Liberia Charles Taylor a été reconnu coupable jeudi de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en Sierra Leone, devenant ainsi le premier ex-chef d'Etat condamné par la justice internationale depuis Nuremberg.


Charles Taylor
Charles Taylor
"La chambre vous reconnaît coupable d'avoir aidé et encouragé la commission des crimes suivants", a déclaré le juge Richard Lussick avant d'énumérer onze chefs d'accusation, dont viol, meurtre et actes inhumains, lors d'une audience à Leidschendam, près de La Haye, devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL).

Le juge avait annoncé peu auparavant que M. Taylor, 64 ans, était "pénalement responsable" de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis entre 1996 et 2002 durant la guerre en Sierra Leone.

La peine infligée à M. Taylor sera prononcée le 30 mai, a précisé le juge. L'ancien président du Liberia la purgera dans une prison en Grande-Bretagne, a indiqué à l'AFP un porte-parole du Foreign office.

La lecture du jugement entamée à 09H00 GMT a duré plus de deux heures.

Vêtu d'un costume bleu foncé, d'une chemise blanche et d'une cravate rouge, l'ex-président, assis derrière son équipe de défense, a pris de nombreuses notes sur un carnet.

Président du Liberia de 1997 à 2003, Charles Taylor est accusé d'avoir créé et mis en oeuvre un plan visant à obtenir le contrô le de la Sierra Leone, grâce à une campagne de terreur, dans le but d'exploiter ses diamants.

Les troupes de M. Taylor avaient combattu aux cô tés des rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF) que l'ancien président dirigeait en sous-main en leur fournissant armes et munitions en échange de diamants durant la guerre civile en Sierra Leone qui avait fait 120.000 morts entre 1991 et 2001.

Arrêté en 2006 au Nigeria, Charles Taylor doit répondre de onze chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, dont meurtre, violences sexuelles et pillage, commis entre novembre 1996 et janvier 2002.

Son procès, ouvert le 4 juin 2007 et achevé le 11 mars 2011, avait été délocalisé à La Haye par le Conseil de sécurité des Nations unies qui craignait que la présence de M. Taylor à Freetown ne soit "une menace pour la paix".


           

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