"Ici bientôt grève du lait, don de lait": les panneaux érigés sur des colonnes de bottes de foin se sont multipliés ces dernières semaines dans les campagnes françaises, au même rythme que les réunions sur ce thème rassemblant des centaines d'éleveurs.
Ils étaient même 1.500, selon un élu local à Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche), mardi soir en présence d'un producteur allemand et d'un éleveur belge, 1.000, selon les gendarmes, la veille à Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine).
Au lieu d'être livré aux laiteries, le lait serait donné à des particuliers, voire jeté, pour contraindre les industriels à mieux le payer aux producteurs et faire pression sur les politiques.
"Si la moitié des producteurs de lait français faisait la grève du lait, l'industrie perdrait 20 millions d'euros par jour. Vous croyez que ça ne leur mettrait pas la pression ?", interroge Pascal Massol, président de l'Association nationale des producteurs de lait indépendants (Apli).
L'association, créée en décembre et qui revendique plus de 2.500 membres, est à l'origine de ces rassemblements où elle défend cette idée sur la base de l'expérience de la grève du lait menée pendant 10 jours en Allemagne notamment au printemps 2008.
"Donner le lait au consommateur, c'est l'arme ultime, face à l'échec des autres formes de mobilisation. L'objectif est d'obtenir une régulation du marché, une baisse de 5% des quotas laitiers pour faire remonter le prix", précise le président de l'association qui se dit sans lien avec la Coordination rurale, syndicat minoritaire, rare partisan d'une grève.
A l'opposé, l'UE a prévu, d'ici 2015, une disparition progressive des quotas qui limitaient la production.
Aucune date de grève n'est pour l'heure officiellement fixée. L'European Milk Board (EMB), dont font partie l'Apli et l'OPL (Coordination rurale) qui a menacé fin mai d'une grève européenne du lait début juillet, se réunit le 9 à Zurich. L'EMB revendique 35% de la production laitière européenne.
"Pour que ça marche, il faut que la grève soit européenne avec les deux premiers producteurs, l'Allemagne et la France", précise André Lefranc coordinateur de l'Apli dans la Manche.
Parmi les partisans de la grève du lait, on trouve des producteurs indépendants comme syndiqués. Mais les responsables des deux premiers syndicats agricoles français sont très sceptiques.
"En Allemagne, certains ne sont jamais remis de la grève du lait. Car de toute façon il faut traire les vaches et cela a un coût que le producteur doit assumer à 100% s'il jette son lait", avance Hervé Marie, président de la section lait de la FDSEA de la Manche alors que l'Apli promet un "très bon retour sur investissement".
"Et psychologiquement c'est dur de jeter ce qu'on produit", ajoute le vice-président de cette FDSEA très active en matière d'organisation de manifestations.
La Confédération paysanne n'est pas beaucoup plus enthousiaste. "Si elle se fait, on ne s'y opposera pas. Mais nous avons des doutes quant aux résultats. Ceux de la grève de 2008 n'ont été que provisoires", assure le président de sa commission lait Yves Leperlier qui redoute aussi le coût de la grève pour les producteurs.
Ils étaient même 1.500, selon un élu local à Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche), mardi soir en présence d'un producteur allemand et d'un éleveur belge, 1.000, selon les gendarmes, la veille à Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine).
Au lieu d'être livré aux laiteries, le lait serait donné à des particuliers, voire jeté, pour contraindre les industriels à mieux le payer aux producteurs et faire pression sur les politiques.
"Si la moitié des producteurs de lait français faisait la grève du lait, l'industrie perdrait 20 millions d'euros par jour. Vous croyez que ça ne leur mettrait pas la pression ?", interroge Pascal Massol, président de l'Association nationale des producteurs de lait indépendants (Apli).
L'association, créée en décembre et qui revendique plus de 2.500 membres, est à l'origine de ces rassemblements où elle défend cette idée sur la base de l'expérience de la grève du lait menée pendant 10 jours en Allemagne notamment au printemps 2008.
"Donner le lait au consommateur, c'est l'arme ultime, face à l'échec des autres formes de mobilisation. L'objectif est d'obtenir une régulation du marché, une baisse de 5% des quotas laitiers pour faire remonter le prix", précise le président de l'association qui se dit sans lien avec la Coordination rurale, syndicat minoritaire, rare partisan d'une grève.
A l'opposé, l'UE a prévu, d'ici 2015, une disparition progressive des quotas qui limitaient la production.
Aucune date de grève n'est pour l'heure officiellement fixée. L'European Milk Board (EMB), dont font partie l'Apli et l'OPL (Coordination rurale) qui a menacé fin mai d'une grève européenne du lait début juillet, se réunit le 9 à Zurich. L'EMB revendique 35% de la production laitière européenne.
"Pour que ça marche, il faut que la grève soit européenne avec les deux premiers producteurs, l'Allemagne et la France", précise André Lefranc coordinateur de l'Apli dans la Manche.
Parmi les partisans de la grève du lait, on trouve des producteurs indépendants comme syndiqués. Mais les responsables des deux premiers syndicats agricoles français sont très sceptiques.
"En Allemagne, certains ne sont jamais remis de la grève du lait. Car de toute façon il faut traire les vaches et cela a un coût que le producteur doit assumer à 100% s'il jette son lait", avance Hervé Marie, président de la section lait de la FDSEA de la Manche alors que l'Apli promet un "très bon retour sur investissement".
"Et psychologiquement c'est dur de jeter ce qu'on produit", ajoute le vice-président de cette FDSEA très active en matière d'organisation de manifestations.
La Confédération paysanne n'est pas beaucoup plus enthousiaste. "Si elle se fait, on ne s'y opposera pas. Mais nous avons des doutes quant aux résultats. Ceux de la grève de 2008 n'ont été que provisoires", assure le président de sa commission lait Yves Leperlier qui redoute aussi le coût de la grève pour les producteurs.