Le télégramme du nouveau président américain Barack Obama, qui a promis de continuer à "soutenir l'indépendance", a été le plus important des messages envoyés. Ce télégramme était plus que modeste, mais le premier ministre de l'Etat à demi-reconnu, Hasim Thaci, a tout de même répondu : "Nous serons bientôt reconnus par le monde entier".
A ce jour, le Kosovo a été reconnu par 54 Etats, dont 22 membres de l'Union européenne. Ce n'est pas beaucoup, compte tenu que l'ONU regroupe environ 200 pays. Mais, d'un autre côté, ce n'est pas négligeable, car l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, qui ont proclamé leur indépendance en profitant du précédent du Kosovo, n'ont été reconnues, hormis la Russie, que par le Nicaragua.
Même l'Union européenne reconnaît que les germes de la démocratie au Kosovo ne donnent guère les résultats souhaités, malgré tous les attributs extérieurs (élections, parlement, police et armée entraînées par l'UE, tribunaux, etc.). Bref, le Kosovo ne correspond pas aux critères européens.
On avoue même à Bruxelles qu'il serait prématuré de parler actuellement d'indépendance totale du Kosovo. Le terme très étrange de supervised independence (indépendance supervisée), qui ne cadre nullement avec le droit étatique, a été choisi pour le Kosovo. Le Néerlandais Peter Feith, représentant officiel de l'UE au Kosovo, a employé ce terme à l'occasion de la "journée de l'indépendance". "Nous sommes toujours au stade de l'indépendance contrôlée", a-t-il déclaré à un groupe de députés du comité des affaires étrangères du Parlement européen, qui ont essayé d'y voir plus clair dans le statut du Kosovo. "Les conditions de base de l'indépendance ne sont pas encore remplies, à savoir : l'établissement d'un système législatif et judiciaire unique sur tout le territoire du Kosovo, la stabilité durable et l'entretien de bons rapports avec les voisins", a souligné Peter Feith.
Depuis décembre dernier, la mission juridique de l'UE, EULEX, assure le contrôle direct de la police, des organes de la justice et de la douane.
Bien que la police et l'armée soient constituées de Kosovars, les représentants de la minorité serbe en sont absents, à quelques exceptions près. La Force de sécurité du Kosovo (FSK), qui compte plus de 3000 hommes et dont la création a été soutenue par l'UE et l'OTAN, est considérée par les Serbes du Kosovo comme une véritable offense : pour eux, ce sont des bataillons spécialement formés en vue de dompter la minorité serbe. "Cette force constitue une menace directe pour la sécurité nationale, la paix et la stabilité de toute la région", a déclaré le ministre serbe des Affaires étrangères Vuk Jeremic. Peut-on du reste la qualifier autrement, lorsque l'on sait qu'elle est constituée presque entièrement de membres de l'Armée (dissoute) de libération du Kosovo, formation nationaliste faite à moitié de partisans, qui avait lutté contre la Serbie et avait été responsable du massacre d'un grand nombre de Serbes pendant la guerre dans cette province.
Le point de vue officiel se résume à ceci : tout ne va pas pour le mieux au Kosovo, mais cela va dans la bonne direction. Nul ne sait quand sera atteint sur place l'objectif final. Pour l'instant, l'UE continue d'affecter près de 250000 euros par mois pour les besoins de la justice, de la police et autres instances afin que la loi et l'ordre règnent.
Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.
A ce jour, le Kosovo a été reconnu par 54 Etats, dont 22 membres de l'Union européenne. Ce n'est pas beaucoup, compte tenu que l'ONU regroupe environ 200 pays. Mais, d'un autre côté, ce n'est pas négligeable, car l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, qui ont proclamé leur indépendance en profitant du précédent du Kosovo, n'ont été reconnues, hormis la Russie, que par le Nicaragua.
Même l'Union européenne reconnaît que les germes de la démocratie au Kosovo ne donnent guère les résultats souhaités, malgré tous les attributs extérieurs (élections, parlement, police et armée entraînées par l'UE, tribunaux, etc.). Bref, le Kosovo ne correspond pas aux critères européens.
On avoue même à Bruxelles qu'il serait prématuré de parler actuellement d'indépendance totale du Kosovo. Le terme très étrange de supervised independence (indépendance supervisée), qui ne cadre nullement avec le droit étatique, a été choisi pour le Kosovo. Le Néerlandais Peter Feith, représentant officiel de l'UE au Kosovo, a employé ce terme à l'occasion de la "journée de l'indépendance". "Nous sommes toujours au stade de l'indépendance contrôlée", a-t-il déclaré à un groupe de députés du comité des affaires étrangères du Parlement européen, qui ont essayé d'y voir plus clair dans le statut du Kosovo. "Les conditions de base de l'indépendance ne sont pas encore remplies, à savoir : l'établissement d'un système législatif et judiciaire unique sur tout le territoire du Kosovo, la stabilité durable et l'entretien de bons rapports avec les voisins", a souligné Peter Feith.
Depuis décembre dernier, la mission juridique de l'UE, EULEX, assure le contrôle direct de la police, des organes de la justice et de la douane.
Bien que la police et l'armée soient constituées de Kosovars, les représentants de la minorité serbe en sont absents, à quelques exceptions près. La Force de sécurité du Kosovo (FSK), qui compte plus de 3000 hommes et dont la création a été soutenue par l'UE et l'OTAN, est considérée par les Serbes du Kosovo comme une véritable offense : pour eux, ce sont des bataillons spécialement formés en vue de dompter la minorité serbe. "Cette force constitue une menace directe pour la sécurité nationale, la paix et la stabilité de toute la région", a déclaré le ministre serbe des Affaires étrangères Vuk Jeremic. Peut-on du reste la qualifier autrement, lorsque l'on sait qu'elle est constituée presque entièrement de membres de l'Armée (dissoute) de libération du Kosovo, formation nationaliste faite à moitié de partisans, qui avait lutté contre la Serbie et avait été responsable du massacre d'un grand nombre de Serbes pendant la guerre dans cette province.
Le point de vue officiel se résume à ceci : tout ne va pas pour le mieux au Kosovo, mais cela va dans la bonne direction. Nul ne sait quand sera atteint sur place l'objectif final. Pour l'instant, l'UE continue d'affecter près de 250000 euros par mois pour les besoins de la justice, de la police et autres instances afin que la loi et l'ordre règnent.
Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.