L'opposition boude le discours de Nicolas Sarkozy au Congrès


Lundi 22 Juin 2009 - 17:14
Reuters


Les parlementaires socialistes ont passé lundi une journée de tourisme à Versailles, comme pour relativiser l'importance du discours de Nicolas Sarkozy devant le Parlement réuni en Congrès.


L'opposition boude le discours de Nicolas Sarkozy au Congrès
Cette "première" institutionnelle de la Ve République a été boudée par l'ensemble de l'opposition, alors que le gouvernement au complet a assisté au discours du chef de l'Etat français, les ministres entourant François Fillon dans l'hémicycle, d'autres écoutant le propos présidentiel dans les tribunes.

Dans la loge présidentielle, l'épouse du chef de l'Etat, Carla Bruni, vêtue de noir, était encadrée par les principaux conseillers de son mari, Claude Guéant et Henri Guaino.

Le débat qui a suivi a été écourté faute de combattants, les socialistes venus écouter le discours du chef de l'Etat ayant décidé de ne pas participé à un exercice qu'ils dénoncent.

Ils s'étaient vainement opposés le matin au nouveau règlement du Congrès, qui a permis le discours du président devant les parlementaires. Le texte a été validé à main levée, puis déclaré conforme par le Conseil constitutionnel.

La nuée de parlementaires, sauf les communistes et les Verts qui ont boycotté Versailles, s'est ensuite dispersée dans les couloirs à damiers du domaine de Louis XIV, chacun retrouvant son groupe pour établir le mot d'ordre de la journée.

Celui de l'UMP était de dénoncer "le silence et l'absence de l'opposition, incompréhensible et extravagant".

"C'est un moment historique, je suis désolé que nos collègues de l'opposition ne prennent pas le train de la modernité", a dit le président du groupe UMP au Sénat, Henri de Raincourt.

Les socialistes se sont offert une promenade jusqu'à la salle du Jeu de Paume, devant laquelle ils ont fait le serment de lutter contre la "dérive présidentialiste du régime".

Le symbole a été soigneusement choisi pour faire écho à la Révolution française de 1789.

"Ici, des députés du tiers état ont bravé le pouvoir royal. Ils ont pris le risque de quitter les états généraux pour se constituer en assemblée nationale", a expliqué le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault.

"UNE CONFÉRENCE DE PRESSE À 400.000 EUROS"

Et de réclamer de pouvoir s'exprimer devant le Premier ministre, à défaut de pouvoir le faire devant le chef de l'Etat.

"Si le Premier ministre ne donne pas suite à notre demande de présenter un discours de politique générale après lequel nous puissions avoir un débat et un vote, alors nous aurons la vraie lecture de la réforme constitutionnelle de l'an dernier : un lent glissement vers un régime hyper-présidentiel de type plébiscitaire et un président de la République qui pense qu'entre lui et le peuple, il n'y a rien", a-t-il dit.

La visite du Jeu de Paume a donné à chacun l'occasion de prendre des photos devant Bailly prêtant serment et de découvrir les noms des lointains prédécesseurs, envoyés de Dordogne, de Poitou ou d'ailleurs pour participer aux états généraux.

"Et si on restait jusqu'en 2012 !", proposait un élu.

"C'est une journée de vacances", a résumé l'ancien Premier ministre Pierre Mauroy pour Reuters, traduisant l'impression que donnait la visite. "Il fallait trouver une mise en scène, celle-ci est pas mal ...".

Pour le député socialiste Daniel Goldberg, "cette journée, c'est une conférence de presse à 400.000 euros aux frais des contribuables", mais aussi des parlementaires (25 euros le repas) et des journalistes (10 euros le menu avec sandwich).

Un buffet avait été installé à l'Orangerie pour les élus, mais d'autres ont préféré chercher une table dans Versailles.

Avant l'arrivée du chef de l'Etat, les parlementaires se sont pressés au bureau de Poste du Parlement pour envoyer à leurs électeurs le courrier oblitéré "Congrès du parlement 22 juin", de quoi satisfaire l'électorat philatéliste.

Un peu avant 15h00, le chef de l'Etat est arrivé au parterre du Midi où l'attendait le président de l'Assemblée et du Congrès Bernard Accoyer, entouré de son homologue du Sénat, Gérard Larcher, et du Premier ministre, François Fillon.

Nicolas Sarkozy a ensuite prononcé son discours, en l'absence des anciens présidents Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing et des anciens Premiers ministres Lionel Jospin et Dominique de Villepin, pourtant invités.


           

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