La Bourse de Paris devrait garder un oeil sur les banques centrales


Samedi 23 Avril 2016 - 10:40
AFP


La Bourse de Paris, à l'instar des autres places européennes, devrait continuer à regarder du côté des banques centrales dans les jours à venir, avec notamment une réunion de la Fed, après des séances partagées entre pétrole, résultats d'entreprises et BCE.


"L'évolution du pétrole a été cette semaine l'élément crucial pour expliquer l'évolution des marchés boursiers", résume Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.

"Les marchés ont eu une bonne tenue, grâce en partie à une forte corrélation positive depuis le début de l'année entre les indices et les cours du brut", selon lui.

Pourtant, "il y avait une certaine inquiétude de voir le pétrole évoluer à nouveau dans une tendance baissière en début de semaine après l'échec du sommet de Doha", rappelle pour sa part Pascale Seivy, responsable du conseil en investissement chez Pictet.

Réunis au Qatar dimanche, les grands producteurs d'or noir n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur un gel de la production pour soutenir les prix, sur fond de tensions entre Ryad et Téhéran.

Mais "la grève des salariés du secteur pétrolier au Koweït a permis de contrebalancer l'absence d'accord à Doha", souligne-t-elle, ce qui a redonné de l'élan aux cours du pétrole.

La Banque centrale européenne (BCE) n'a quant à elle pas eu d'effet considérable sur les marchés, d'autant qu'elle ne suscitait pas d'attentes très fortes chez les investisseurs.

"Mario Draghi n'est pas parvenu à déclencher le mouvement nécessaire de dépréciation de l'euro, mais la prudence dont il a fait preuve a permis d'attendre jusqu'à la prochaine réunion", souligne pour sa part François Duhen, de Crédit Mutuel CIC.

Comme s'y attendaient les observateurs, la BCE n'a rien changé à sa politique, déjà très interventionniste.

- La Fed en ligne de mire -

Les marchés boursiers ont par ailleurs trouvé du réconfort dans la publication des résultats d'entreprises qui se sont traduits par de bonnes publications de Publicis, Danone ou encore BioMérieux.

La semaine prochaine devrait à nouveau être rythmée par la microéconomie, observe Mme Seivy, avec la publication des résultats de Total en France, BP, Barclays, Deutsche Bank ou encore Volkswagen en Europe, mais elle sera avant tout américaine, tournée vers la Réserve fédérale américaine (Fed), qui tiendra mercredi une réunion de politique monétaire.

"La Fed devrait donner la tendance", avance Christopher Dembik. Même si "le statu quo est unanime de la part des analystes, le marché essaiera d'avoir une visibilité en terme d'évolution future de la politique monétaire" de l'institution qui avait relevé ses taux en décembre 2015 pour la première fois depuis 2008.

Une réunion de la Banque du Japon (BoJ) est également à l'agenda jeudi, alors que sa politique "devrait continuer à être très accomodante", note Mme Seivy.

Au-delà des banques centrales, les indicateurs macroéconomiques suivis seront essentiellement américains, avec l'indice de confiance des consommateurs, les commandes de biens durables ou encore la première estimation du PIB.

Ces statistiques permettront "d'affiner le panorama économique du pays" mais celui-ci étant "unaniment très bon, les investisseurs seront à la recherche d'une confirmation de ce qui prévaut déjà", analyse M. Dembik.

En Allemagne, le moral des entrepreneurs (baromètre Ifo), la confiance des consommateurs (GfK), les chiffres du chômage ou encore l'inflation provisoire pour le mois d'avril animeront le marché. En Angleterre, la première estimation des chiffres du produit intérieur brut du premier trimestre sera quant à elle très attendue.

"En toile de fond, complète Christopher Dembik, le pétrole continuera à jouer un rôle, car c'est un marqueur de marché à long terme".


           

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