La Corée du Nord lance une fusée qui explose, réunion de crise de l'ONU


Vendredi 13 Avril 2012 - 12:51
AFP


Pyongyang - La Corée du Nord a lancé vendredi une fusée qui s'est désintégrée en vol et abîmée en mer peu après son décollage, suscitant l'ire des Occidentaux et la convocation en urgence du Conseil de Sécurité de l'ONU.


La Corée du Nord lance une fusée qui explose, réunion de crise de l'ONU
"Les systèmes américains ont détecté et suivi le lancement d'un missile nord-coréen Taepodong-2 à 18H39 (22H39 GMT)", a annoncé le Commandement de la défense aérienne nord-américain (NORAD).

Le premier étage de l'engin est tombé en mer à 165 kilomètres à l'ouest de Séoul en mer Jaune. Les deuxième et troisième étages "n'ont pas fonctionné", a expliqué le NORAD, ajoutant que les débris étaient aussi tombés en mer, sans jamais constituer une menace.

Le Taepodong-2 est un missile balistique intercontinental (ICBM) que la Corée du Nord tente de mettre au point, déjà testé en juillet 2006 et en avril 2009.

La Corée du Sud a précisé que l'engin lancé par son voisin du nord, depuis son centre spatial de Tongchang-ri (nord-ouest de la Corée du Nord), avait volé "une ou deux minutes avant d'exploser dans l'air", confirmant une information fournie plus tô t par le ministre japonais de la Défense.

Près de quatre heures après cet échec, la Corée du Nord restait muette, les dizaines de correspondants étrangers invités exceptionnellement pour l'occasion attendant des nouvelles au centre de presse officiel d'un grand hô tel de Pyongyang.

Peu avant 09H00 locale (00H00 GMT), un responsable nord-coréen, visiblement contrarié, avait prévenu ces journalistes qu'une annonce serait faite incessamment, mais aucune déclaration n'est venue depuis.

Pyongyang avait présenté ce tir comme le lancement d'une fusée Unha-3 devant placer en orbite un satellite civil d'observation. Le premier étage de sa fusée devait tomber en mer Jaune, à l'ouest de la péninsule coréenne, et le deuxième étage à l'est des Philippines, en survolant une partie des îles d'Okinawa (sud du Japon).

La Corée du Sud et le Japon, aux premières loges, avaient prevenu qu'ils détruiraient l'engin s'il devait menacer leur territoire.

Les puissances qui avaient, jusqu'au dernier moment, appelé Pyongyang à renoncer à ce tir ont immédiatement dénoncé une "provocation", selon un terme identique employé à Washington, Séoul et Tokyo, à l'avant-garde de la critique.

La Maison Blanche a condamné ainsi "une provocation qui menace la sécurité régionale, viole la loi internationale et contredit (les) engagements récents" du pays.

"La Corée du Nord ne fait que s'isoler davantage en se lançant dans des actes de provocation, et gaspille son argent en armes et en propagande pendant que les Nord-Coréens ont de plus en plus faim", a déclaré le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney.

Principal allié de la Corée du Nord, la Chine restait muette pour sa part plus de deux heures après le lancement, tandis que le club des pays riches du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) dénonçait l'action de Pyongyang et appelait à une réponse "appropriée" de l'ONU.

Un diplomate des Nations Unies a indiqué que les 15 membres du Conseil de sécurité se réunirait en urgence vendredi "pour décider des prochaines étapes" à envisager pour la Corée du Nord.

L'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine, avait expliqué avant le tir que tous les membres du Conseil étaient d'accord sur le fait que le lancement de la fusée nord-coréenne constituerait une "violation" d'une résolution du Conseil de sécurité adoptée en 2009, après le dernier essai nucléaire mené par Pyongyang.

La résolution 1874 interdit à la Corée du Nord de procéder à des essais nucléaires ou balistiques.

Le lancement nord-coréen a coïncidé avec les festivités accompagnant le centième anniversaire de la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-Sung, né le 15 avril 1912 et décédé en 1994.

Des célébrations grandioses sont prévues dimanche dans la capitale Pyongyang sous la houlette de Kim Jong-Un, héritier de l'unique dynastie communiste du monde adoubé tout au long de la semaine lors de réunions des instances officielles.

Fait exceptionnel, la Corée du Nord a invité des correspondants étrangers --officiellement entre 150 et 200-- à Tongchang-ri et à Pyongyang pour suivre le tir et les diverses festivités.


           

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